Articles par balises :Libération

Conscience malheureuse victimaire et blocage démocratique en Afrique noire.

La conscience malheureuse post-coloniale africaine est victimaire. C'est un fait avéré. Il en est ainsi parce que l'Afrique post-coloniale s'est définie comme étant la réprouvée de l'histoire, la victime innocente de toutes les oppressions et de toutes les injustices. En conséquence de ce sentiment d’insupportable injustice subie, elle s’est figée dans l'amertume, dans le ressentiment, dans l'acrimonie et les récriminations perpétuelles contre l'ancien colonisateur et contre l'Autre en général.

Lire plus …

CPI/Acquittement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé : les limites de la justice humaine.

Ambroise Tiétié

Journaliste Professionnel

au Rassemblement.

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont rendu une surprenante décision d’acquittement et de libération immédiate de l’ancien président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-leader de la galaxie patriotique poursuivis, entre autres, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité. Au grand dam des milliers de victimes de la crise postélectorale.

Lire plus …

Traite négrière : Assumer notre part de responsabilité pour nous réapproprier notre historicité. 1ère Partie

A quand  l’hommage autocritique des africains  à  la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite négrière ?

Faut-il le rappeler ? La traite négrière débute en Afrique quatre siècles (400 ans) avant la colonisation. Sur la côte atlantique de l’Afrique, les premières transactions entre les explorateurs portugais et les chefs africains datent de 1442. Les royautés et les aristocraties militaires qui règnent sur le continent,  traitent et commercent librement avec les blancs dans ce qu’on pourrait appeler aujourd'hui un partenariat égalitaire fondé sur la réciprocité des intérêts. Le continent noir est encore mal connu par ces derniers  qui de surcroît ne sont pas adaptés au rude climat pour pouvoir s'enfoncer à l'intérieur des terres afin d’aller à la chasse aux esclaves.  Cette incapacité matérielle des esclavagistes occidentaux à s'engager en profondeur dans continent à cette époque, soulève une série de questions dérangeantes? Qui a institué l’asservissement de certaines populations à l'intérieur de l'Afrique Noire? Qui a organisé  la capture et le convoyage des esclaves, de l’intérieur des terres vers les côtes atlantiques? Qui administrait les comptoirs et organisait le commerce négrier à l’intérieur du continent et sur les Côtes africaines ?

Lire plus …

L’Afrique Noire démocratique et libérale est-elle sur la bonne voie ?

En Afrique Noire, la démocratie libérale chemine en titubant sur un chemin étroit bordé de précipices vertigineux. Son projet politique et économique  semble brouillé. Le libéralisme économique n’est-il pas devenu mercantilisme ? Le monopole ne s’est-il pas substitué à la concurrence libérale  au détriment du libre commerce et de l’accès sans discrimination de tous les citoyens aux échanges? La démocratie n’est-elle pas devenue exclusivement procédurale ? Cette démocratie des procédures ne mène-t-elle pas à l’accaparement du pouvoir par l’oligarchie et par la ploutocratie? Le jeu démocratique n’est-il pas faussé ?

Lire plus …

Le but final de l’élection présidentielle en démocratie. L’exemple de la Côte d’Ivoire.

Quelle est la fonction de l’élection et spécifiquement de l’élection présidentielle en démocratie électorale-représentative. Quel en est le but final ?  L’élection démocratique est-elle un choix pragmatique de programmes indifféremment de la personne qui les porte?  Est-elle, au contraire, au-delà de ce choix, un concours de sélection populaire d’un individu-général  capable d’incarner en sa personne l’intérêt général et de servir le Bien Public ?

En Afrique, en Côte d’ivoire en particulier, l’importance de ce moment capital de la vie politique qui restitue le pouvoir au peuple dans une démocratie électorale-représentative, n’a pas échappée  aux populations qui en ont pris pleinement la mesure comme en témoigne le taux de participation de 54,63% malgré l’appel au boycott lancé par la coalition CNC dirigée par la frange extrémiste du FPI .

L’Etat colonial avait désapproprié les peuples africains de leur droit de choisir leurs dirigeants. Les dictatures et les autocraties qui s’installèrent en Afrique après l’Indépendances des Etats,  prorogèrent cette désappropriation. Les parodies électorales  servirent à dissimuler la domination des peuples par des oligarchies locales et endogènes. Dans les nouvelles démocraties électorales-représentatives, le moment électoral permet aux peuples de se réapproprier ce droit vital des dirigés à choisir librement leurs dirigeants dans une communauté politique. Il importe alors de déterminer la fonction spécifique de ce moment capital de la temporalité démocratique  pour en mobiliser de manière optimale les vertus.

Lire plus …

La CNC plébiscite le programme politique et économique d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire..

Le paradoxal programme économique des dirigeants de la CNC.

Les dirigeants emblématiques de la CNC qui soutenaient que le développement économique est impossible sans la réconciliation politique, préalable sine qua non selon leurs dires, viennent presque tous de publier leurs programmes économiques consciencieusement ficelés. Ces programmes définissent les grandes lignes des actions économiques qu’ils comptent, aussitôt élus,  mettre en œuvre pour résoudre les problèmes économiques et sociaux des ivoiriens. Le plus étonnant en ces programmes exclusivement centrés sur l’économie et les finances est qu’aucun mot ne soit dit, qu’aucune proposition de solution ne soit avancée concernant la réconciliation politique.  Serait-il alors possible de mettre en œuvre un programme de développement économique  dans un pays, clivé par l’héritage d’une guerre civile, en lequel la réconciliation politique n’est pas encore réalisée ?

Lire plus …

Les formes d’imposture démocratique en Afrique noire.

"Nous avons fait place nette en fermant les médias privés et en faisant taire la contestation populaire à coup de répression policière et militaire. Il n'y a plus, dans le pays, de manifestations publiques contre la volonté de notre  président Pierre N’kurunziza de briguer un troisième mandat. Nous ne sommes donc pas contestés. Les populations citadines contestatrices se terrent. Les populations rurales dont nous avons acheté le silence à coup de distribution de sacs de haricots et de sacs de riz sont indifférentes. La preuve est donc faite que la contestation politique du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza est le fait d’une minorité très localisée de citadins manipulés par les médias et par les anciennes puissances coloniales. La population Burundaise dans sa majorité consent donc à notre volonté de nous octroyer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième mandat, de demeurer au pouvoir ad-vitam æternam au mépris de la constitution. Nous sommes légitimes et le pouvoir d’Etat nous appartient parce que nous sommes les représentants politiques et militaires du peuple majoritaire hutu que nous avons libéré de la domination de la minorité tutsi"

Telle est la manière dont le gouvernement Burundais, sous la férule de l'apprenti dictateur Pierre Nkurunziza, conçoit la démocratie. Curieuse façon de concevoir la démocratie : il s’agit, en effet, d’un cas d’école des impostures démocratiques qui tendent à s’installer en l’Afrique noire à l’ère du multipartisme.

Lire plus …

L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire. (2ème partie)

La solution de Jacob Zuma est-elle crédible ?

La maladie de la démocratie sud-africaine, dont la xénophobie est le symptôme, est la crise de la représentation politique des intérêts des populations. La crise de la représentativité résulte de la dérive oligarchique de la classe politique. Elle survient quand cette dernière se met au service de ses propres intérêts, se coupe de la société qu’elle utilise comme ressource politique. La représentation politique des intérêts de la diversité sociale que la démocratie électorale représentative permet de satisfaire est bien souvent dévoyée en Afrique Noire. La représentativité démocratique s’y conçoit, bien souvent, comme incarnation politique d'une identité  ethnique ou confessionnelle.

L’Afrique du sud se conçoit aujourd’hui, plus comme une nation zouloue que comme une nation citoyenne constituée par l’unité de la pluralité des peuples sud-africains. Paradant dans ses vêtements traditionnels et ses peaux de léopard au cours de cérémonies folkloriques, Jacob Zuma se veut l’incarnation de l’identité politique de la communauté majoritaire zouloue. La légitimité de la classe politique dirigeante sud-africaine se définie, dans ce cas, relativement à une légitimité de type ethnique. Le discours politique devient ainsi un discours d’affirmation identitaire tombant dans la démagogie populiste. On en arrive alors facilement au discours de la défense d’une identité communautaire menacée par l’invasion des étrangers ; discours qui potentialise les effets délétères de la discrimination économique du plus grand nombre!

Lire plus …

L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire.

La solution de Jacob Zuma contre  la xénophobie est-elle crédible ?

Le président sud-africain Jacob Zuma s'est engagé le mercredi 15 avril dernier à combattre la xénophobie, relatent les journaux. Après la semaine d’émeutes xénophobes, le président Jacob Zuma a promis de s'attaquer aux racines du mal."Les Sud-Africains ne sont pas xénophobes", a-t-il assuré. "Si nous ne traitons pas les problèmes sous-jacents, cela va recommencer!", a-t-il dit.

 Comment compte-t-il alors s'attaquer aux "racines du mal" xénophobe?  En luttant contre « la culture de la violence héritée de l'apartheid " explique-t-il. Au plus fort de la semaine des agressions xénophobes, le président Zuma avait déploré que la culture de la violence, héritée du régime ségrégationniste de l'apartheid, n’ait pas été assez combattue lors de l'avènement de la démocratie. "En Afrique du Sud, nous avons eu un système nommé apartheid, qui était très violent. Pour l'abattre, nous avons dû être très violents aussi. Cette culture n'a pas été prise en compte", a-t-il dit. « Dans l'euphorie de l'arrivée de Nelson Mandela au pouvoir en 1994, nous avons adopté une Constitution excellente et nous avons cru que cette Constitution, ce document, allait résoudre le problème". "Grave erreur", a ajouté le chef de l'Etat sud-africain.

Lire plus …

De Abdoudramane Sangaré à Affi N’guessan : le culte sectaire du chef fétichisé.

Le 13 Mars 2015, le gardien du temple FPI  Abdoudramane Sangaré a, sans ambages, identifié Laurent Gbagbo à un idéal, à une valeur, à une pure forme. « Laurent Gbagbo ce n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal des valeurs », a-t-il déclamé dans cette phrase stupéfiante qui pastichait maladroitement l’incipit républicain  de Félix Houphouët Boigny « la paix ce n’est pas un mot. C’est un comportement ». Dans le leitmotiv houphouëtien, une valeur transcendante, « la paix », exigeait des êtres finis et limités des efforts permanents pour s’élever à la hauteur d’un principe infini et éternel.  Dans le propos du gardien du temple FPI, un être humain limité et fini est identifié à une valeur transcendante, à un idéal immortel. Un individu particulier, avec ses défauts et ses limites, est identifié à une valeur. Cette identification confère une valeur normative aux imperfections et aux limites de cet individu qui est donc fétichisé. Cette fétichisation, qui anéantit la transcendance et la valeur, brise la volonté et abaisse la manière de penser.

 Le 11 avril dernier, Affi N’guessan déclarait dans la même veine, avec une tonalité emphatique, que Laurent Gbagbo est « le père de la démocratie ivoirienne, » le géniteur dont l’arrestation qui suscite l’interrogation et l’inquiétude des démocrates à travers le monde «a fait reculer le pays ». Depuis le 11 Avril 2011, l’arrestation et l’incarcération du démiurge, créateur et détenteur de la démocratie, auraient provoqué en Côte d’Ivoire selon Affi N’guessan, une régression démocratique, un clivage social, une dégradation des conditions de vie et une paupérisation de la population. Il en ainsi parce que Laurent Gbagbo concentrerait, en sa personne, toute la force émancipatrice de la démocratie. Il est la démocratie. Il est identifié à la forme politique elle-même.

Lire plus …

Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré

Le lundi 16 mars 2015, Abdou Drahamane Sangaré, le bras droit de Laurent Gbagbo, a tenu les propos suivants au cours d’une réunion avec l’organisation des femmes du parti : « Je suis un Gbagbo ou rien ». Laurent Gbagbo « n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal, des valeurs ». Il avait récemment justifié son combat pour la présidence par intérim du FPI contre Affi N’guessan par cette phrase : « Reprenons le FPI authentique et originel. Un FPI qui n’est pas dans la compromission et le compromis de toute sorte ».

Les propos de ce personnage important du FPI, et donc de la coalition de l’opposition qui compte présenter une ou plusieurs candidatures à la présidentielle d’Octobre 2015, ne sont pas anodins. En cette période pré-électorale, où la coalition de l’opposition s’illustre par la vacance et le flou de son programme politique, il importe de décrypter les phrases énigmatiques prononcées par celui qui a été surnommé « le gardien du temple » du FPI. Il faut, en cette analyse des propos de Abdou Drahamane Sangaré, faire ressortir les prises de positions politiques personnelles et partisanes implicites qui se dissimulent derrières les emphases. Il faut dévoiler et déconstruire les représentations du politique qui cachent un programme de gouvernement inavoué parce que dangereux et mortifère.

Lire plus …