Articles par balises :Pierre Nkurunziza

Les formes d’imposture démocratique en Afrique noire.

"Nous avons fait place nette en fermant les médias privés et en faisant taire la contestation populaire à coup de répression policière et militaire. Il n'y a plus, dans le pays, de manifestations publiques contre la volonté de notre  président Pierre N’kurunziza de briguer un troisième mandat. Nous ne sommes donc pas contestés. Les populations citadines contestatrices se terrent. Les populations rurales dont nous avons acheté le silence à coup de distribution de sacs de haricots et de sacs de riz sont indifférentes. La preuve est donc faite que la contestation politique du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza est le fait d’une minorité très localisée de citadins manipulés par les médias et par les anciennes puissances coloniales. La population Burundaise dans sa majorité consent donc à notre volonté de nous octroyer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième mandat, de demeurer au pouvoir ad-vitam æternam au mépris de la constitution. Nous sommes légitimes et le pouvoir d’Etat nous appartient parce que nous sommes les représentants politiques et militaires du peuple majoritaire hutu que nous avons libéré de la domination de la minorité tutsi"

Telle est la manière dont le gouvernement Burundais, sous la férule de l'apprenti dictateur Pierre Nkurunziza, conçoit la démocratie. Curieuse façon de concevoir la démocratie : il s’agit, en effet, d’un cas d’école des impostures démocratiques qui tendent à s’installer en l’Afrique noire à l’ère du multipartisme.

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Pierre Nkurunziza versus Laurent Gbagbo : Les modèles de la pyromanie politique en Afrique Noire. (2ème partie)

La stratégie du pire et le problème de la justice impartiale.

Au Burundi s’installe  une stratégie du pire, clairement identifiable, qui rappelle furieusement le processus ivoirien d’accaparement du pouvoir en 2010 par l’ex- chef d’Etat Laurent Gbagbo et son équipe. Ce processus brutal, le coup d’Etat constitutionnel ou le hold-up électoral,  perpétré par un chef d’Etat pour se maintenir au pouvoir, n’a rien à envier à la brutalité du coup d’Etat militaire. Toujours soutenu par la répression militaire et sécuritaire meurtrière et brutale  des mouvements de contestation, ce processus d’accaparement du pouvoir suprême est un analogue politique du coup d’Etat militaire stricto-sensu. Comment réussir  alors à prévenir politiquement et judiciairement cette pathologie politique d’un genre nouveau ?  Comment  rendre impartialement justice après le chaos qui en résulte? Comment mettre fin à l’impunité en Afrique Noire?

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Les modèles de la pyromanie politique en Afrique Noire : Pierre Nkurunziza versus Laurent Gbagbo.

Malgré les avancées remarquables réalisées en Afrique noire sur le chapitre crucial de l’alternance du pouvoir comme en témoigne le geste exemplaire de Goodluck Jonathan récemment au Nigeria, le syndrome de la folie du pouvoir, résidu pathologique des dictatures et des autocraties qui s’installèrent durant les trois premières décennies de l’Indépendance, constitue de nos jours la menace la plus sérieuse contre la démocratie en Afrique. Ce syndrome africain de la folie du pouvoir, source de la pyromanie politique, se décline sous deux formes principales. La première forme est celle d’un chef d’Etat, démocrate autoproclamé, qui refuse le verdict des urnes prononçant sa défaite, décide de se déclarer lui-même vainqueur de l’élection présidentielle et décide de conserver le pouvoir en refusant le principe démocratique de la majorité du vote. La deuxième forme est celle d’un chef d'Etat prétendument démocrate mais encore inspiré par la culture des dictatures et des autocraties du passé, qui décide de s'octroyer contre la constitution ou en la manipulant, un nombre indu et non autorisé de mandats.

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