Articles par balises :Régime

Travaux et Etablissements publics en Côte d’Ivoire : devoir de la République et symboles d’une politique de modernisation.

L’indigence des infrastructures et des équipements publics, des routes et des ponts dans la plupart de nos États en Afrique, n’est pas exclusivement causée par l’indigence des ressources financières internes et par la dépendance économique. Le dénuement infrastructurel emblématique des émirats pétroliers africains le prouve. Cette indigence des équipements publics est la traduction spatiale de la reproduction systématique et délibérée des anciennes structures et rapports sociaux pré-coloniaux. Elle exprime le maintien des hiérarchies séculaires qui garantissent la perpétuation de l’ordre établi et le contrôle de la société par le pouvoir politique dans les États pré-modernes.

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La finalité des mouvements sociaux n’est pas de contester la démocratie.

En démocratie, les mouvements sociaux ne contestent pas le régime pluraliste. Il importe de distinguer le mouvement social et le mouvement politique et révolutionnaire. L’un est foncièrement différent de l’autre. Ils poursuivent des objectifs divergents. Le mouvement social, par exemple, une grève de fonctionnaires ou de cheminots, défend des intérêts catégoriels, revendique des droits à l’intérieur du régime, appelle à la négociation et est prêt au compromis social. Le mouvement non social politique et révolutionnaire, au contraire, conteste le régime, aspire à le renverser, si possible par la violence, et récuse par conséquent la négociation et le compromis social. La confusion entre ces deux types de mouvements brouille les repères. Elle est courante sous nos latitudes africaines.

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La nouvelle constitution fait-elle régresser politiquement la Côte d’Ivoire?

thumb_1746Pour répondre objectivement à cette question, il faut tenir compte de la réalité historique et politique de la Côte d’Ivoire, de l’hétérogénéité originelle de sa population, du projet de société fondateur qui  présida à sa naissance en 1960. Il faut raisonner par induction. Il faut argumenter à partir de la signification des notions de « République », de « Démocratie », de « Constitution », de « Politique ». Il ne faut pas argumenter à partir des présomptions arbitraires et des ambiguïtés volontairement entretenues par certains acteurs politiques  pour semer la confusion dans l’esprit des ivoiriens. Il faut avoir en vue les continuités et les ruptures qui relient les constitutions du 3 Novembre 1960, du 1er Août 2000 et du 5 Octobre 2016. Il faut mettre ces constitutions en corrélation avec les régimes politiques respectifs qui s’y rapportent pour induire une réponse objective à la question de la pertinence politique du nouveau projet de constitution.

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Réforme de la Constitution ivoirienne: le sens de la séparation des pouvoirs. 1/1

assembléePour renforcer la démocratie et pour préserver la Côte d’Ivoire de l’instabilité politique, il faut réformer la constitution, l’expurger de tous les « points confligènes ». Il faut, entre autre, réformer la séparation des pouvoirs pour mettre fin au danger  autocratique et au risque oligarchique. Il faut éliminer la déficience majeure de notre Constitution, l’emprise politique de l’exécutif sur le législatif et le judiciaire, qui a provoqué la crise politique ivoirienne. Cette réforme nécessaire est un point de consensus entre les différents protagonistes politiques ivoiriens.

Sur la base de ce consensus, le gouvernement et l’opposition ont choisi des solutions différentes et opposées correspondant à leurs obédiences idéologiques respectives. « Nous ne sommes pas d’accord- dit Affi N’guessan – en ce qui concerne les rapports entre le législatif et l’exécutif.  Là où le président souhaite mettre des institutions étanches, nous pensons qu’il faut mettre en place un mécanisme de collaboration entre les différentes institutions, dans l’intérêt du pays. ». C’est donc une discussion politique qui s’amorce à fleuret moucheté. Elle est animée par des choix idéologiques divergents et par des soupçons qu’il importe de révéler pour éviter un dialogue de sourd.

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Alternance démocratique du pouvoir et lutte pour le pouvoir. En quoi consiste la différence ?

Cette contribution a été inspirée par la querelle naissante entre le PDCI et le RDR relativement à la problématique de l’unification des deux partis.

 L’alternance du pouvoir entre divers partis et équipes de gouvernement est un élément essentiel au bon fonctionnement de la démocratie. Elle s’obtient au moyen de la compétition entre les acteurs politiques pour prendre le gouvernement. Au delà des personnes et des partis,  ce combat politique est un affrontement idéologique, un affrontement entre des projets de société, des programmes politiques différents et concurrents. L’alternance démocratique du pouvoir, y compris au sein d’une coalition partisane, est donc une alternance de projets de société et de programmes politiques divergents et alternatifs qui doivent relayer au niveau de l’Etat les demandes émergeant des divers secteurs de la société.

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Le but final de l’élection présidentielle en démocratie. L’exemple de la Côte d’Ivoire.

Quelle est la fonction de l’élection et spécifiquement de l’élection présidentielle en démocratie électorale-représentative. Quel en est le but final ?  L’élection démocratique est-elle un choix pragmatique de programmes indifféremment de la personne qui les porte?  Est-elle, au contraire, au-delà de ce choix, un concours de sélection populaire d’un individu-général  capable d’incarner en sa personne l’intérêt général et de servir le Bien Public ?

En Afrique, en Côte d’ivoire en particulier, l’importance de ce moment capital de la vie politique qui restitue le pouvoir au peuple dans une démocratie électorale-représentative, n’a pas échappée  aux populations qui en ont pris pleinement la mesure comme en témoigne le taux de participation de 54,63% malgré l’appel au boycott lancé par la coalition CNC dirigée par la frange extrémiste du FPI .

L’Etat colonial avait désapproprié les peuples africains de leur droit de choisir leurs dirigeants. Les dictatures et les autocraties qui s’installèrent en Afrique après l’Indépendances des Etats,  prorogèrent cette désappropriation. Les parodies électorales  servirent à dissimuler la domination des peuples par des oligarchies locales et endogènes. Dans les nouvelles démocraties électorales-représentatives, le moment électoral permet aux peuples de se réapproprier ce droit vital des dirigés à choisir librement leurs dirigeants dans une communauté politique. Il importe alors de déterminer la fonction spécifique de ce moment capital de la temporalité démocratique  pour en mobiliser de manière optimale les vertus.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire.3ème partie. Les enseignements du modèle japonais.

Les enseignements du modèle japonais.

 Dans les pays de tradition holiste,  où la dynamique de l’histoire a imposé la démocratie libérale en qualité de régime politique   à un moment donné, un certain volontarisme progressiste patriotique  des élites est nécessaire pour s’en approprier l’esprit. Ce choix pragmatique ne signifiant guère capitulation politique et acceptation passive d’une acculturation étrangère, cette indispensable appropriation de la dimension substantielle de la démocratie libérale permet de mettre les potentialités émancipatrices de ce régime au service des besoins spécifiques de la nation. Le volontarisme démocratique modernisateur de l’élite japonaise de l’ère Meiji et bien plus tard, de la période d’occupation américaine qui a vu la modernisation du Japon,  constitue un exemple historique de cette réappropriation culturelle féconde d’un apport étranger. Cette modernisation s’opéra par le haut et fut le fait des élites qui, tout en en préservant l’identité culturelle du peuple japonais, adoptèrent la démocratie libérale et les techniques occidentales et procédèrent à une refonte globale des structures du pays pour le mettre au niveau des impératifs des temps nouveaux.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique. (2ème partie) En guise de réponse à Lembe Tiky

En quoi consiste précisément la démocratie libérale?

La démocratie libérale résulte de l’union de la démocratie avec libéralisme, plus exactement de la synthèse des principes de la démocratie et du libéralisme. Le résumé éclairant qu’en donne Serge Berstein dans « Démocraties, régimes autoritaires, et totalitarismes au XXème siècle » peut nous aider à saisir l’esprit de ce régime bifront qui semble correspondre en profondeur aux demandes concrètes des populations africaines. Cette aspiration concrète des peuples africains à la liberté individuelle et collective, politique économique et sociale, dénonce la rhétorique identitaire de certains milieux politiques et intellectuels d’Afrique Noire réclamant une démocratie conforme aux traditions du passé. A mille lieux d’une pensée exigeante appelant à endogénéiser la démocratie en la vivifiant par les universaux des cultures africaines, ce passéisme, telle la démocratie du consensus prônée par Lembe Tiky est un discours idéologique mystificateur : celui d’une catégorie sociale dominante qui s’adosse aux coutumes et aux hiérarchies des sociétés lignagères du passé pour légitimer et pérenniser son statut de groupe social politiquement et économiquement dominant.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire (1ère partie)

En Afrique noire la démocratie libérale est à l’épreuve. Au moment où couplé au triomphe de l’économie libre de marché, ce régime complexe s’impose en Afrique après l’ère des Etats mobilisateurs, il importe de déterminer sa spécificité. Cette définition précise de la démocratie libérale, qui en éclaire la problématique, permet de résister au pessimisme démocratique qu’entraîne la résilience des autocraties, et des poussées anti-démocratiques du nationalisme communautaire et des populismes. Elle permet de les identifier comme étant une réaction de résistance des forces d’inertie dans la dynamique d’accomplissement irrésistible du régime politique de la liberté des peuples en Afrique noire.

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Goodluck Jonathan, l’anti- Laurent Gbagbo

La leçon décisive délivrée à l’Afrique Noire par l’élection nigériane est le fair- play démocratique exemplaire de Goodluck Jonathan qui a reconnu humblement sa défaite dans les urnes et en a assumé l’entière responsabilité sans recourir à des faux-fuyants, sans désigner des boucs émissaires et sans mettre le feu au Nigeria pour tenter de conserver le pouvoir. L’opposition ivoirienne qui semble ne retenir de l’élection présidentielle nigériane que l’efficacité stratégique de la coalition à candidature unique dévoile, en cette polarisation sur l’instrumentalité, son manque de vision politique et son incapacité à assurer la direction d’un pays! Dénonçant une prétendue « dictature » du RHDP elle brocardait en effet, il y a peu de temps, le principe même de la coalition politique à candidature unique en démocratie. Réduisant la démocratie multipartisane au pluralisme sauvage des candidatures partisanes et individuelles, elle semblait en effet réduire la finalité de la démocratie à la lutte pour la prise du pouvoir et sa conservation

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