La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire (1ère partie)

En Afrique noire la démocratie libérale est à l’épreuve. Au moment où couplé au triomphe de l’économie libre de marché, ce régime complexe s’impose en Afrique après l’ère des Etats mobilisateurs, il importe de déterminer sa spécificité. Cette définition précise de la démocratie libérale, qui en éclaire la problématique, permet de résister au pessimisme démocratique qu’entraîne la résilience des autocraties, et des poussées anti-démocratiques du nationalisme communautaire et des populismes. Elle permet de les identifier comme étant une réaction de résistance des forces d’inertie dans la dynamique d’accomplissement irrésistible du régime politique de la liberté des peuples en Afrique noire.

 La redéfinition identitaire et patrimoniale de la nation et de la politique des Etats par certaines élites politiques, la rhétorique populiste révolutionnaire ou identitaire de certains groupements politiques qui remplissent l’espace politique africain par leurs intérêts personnels, par leurs luttes intestines pour l’appropriation du pouvoir apparaissent alors, sous leur jour véritable, comme des combats d’arrière-garde de forces du passés. Sous cet éclairage, les manipulations constitutionnelles opérées par certaines factions politiques et par certains monarques africains et leurs clientèles, au gré de leurs intérêts particuliers, les rallonges arbitraires des mandats présidentiels apparaissent comme des entorses volontaires de type monarchiste et oligarchique  au cheminement du régime politique de la souveraineté des peuples et du contrôle du pouvoir par la société. Ce combat des puissances sombres contre les forces de lumière et de progrès a toujours scandé l’histoire partout où la liberté démocratique, émergeant des aspirations populaires à un moment de l’histoire, a opiniâtrement tracé son chemin comme le prouve l’exemple éloquent du Japon par lequel nous illustrerons notre propos plus bas.

En Afrique noire, la résistance régressive et anti-démocratique de certains milieux politiques est en effet en contradiction avec le volontarisme progressiste démocratique et libéral qui monte de la base des sociétés africaines. La problématique politique immédiate en Afrique est alors de parvenir à fonder, dans la société politique et dans la société civile naissante, une véritable conviction libérale et démocratique afin de réaliser l’alliance des forces libérales et démocratiques qui permettra d’avancer résolument dans la voie de la modernisation politique, économique et sociale. Il est donc important de tenter d’en éclairer la spécificité pour le public afin de préserver, contre les entourloupes des démagogues et des rhéteurs, la démocratie libérale qui est réclamée par les populations africaines. (A suivre)  

<>

Les commentaires sont fermés