Articles par balises :Clan

LA PROBLÉMATIQUE DE LA DÉFINITION DE SOI COMME CITOYEN EN CÔTE D’IVOIRE. (1ère partie)

Le changement social repose toujours sur la condition expresse que la société et surtout son intelligentsia, consente à se réapproprier subjectivement les valeurs, les principes et les représentations requises par le nouveau modèle sociétal induit par les transformations historiques. Le modèle républicain et démocratique inhérent à l’Etat moderne requiert l’adoption par les populations des nouvelles représentations géopolitiques de Nation et d’unité nationale.

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La problématique de la citoyenneté comme problématique de médiation dans les États multiethniques africains: le cas d’école ivoirien.

La ville déterritorialise l'individu en le rendant indépendant du sol sur lequel il est assigné. Le village territorialise le sujet en le rendant dépendant du sol dans lequel il finit par être assigné. La culture de la ville comme lieu de rencontre des altérités est une culture démocratique. (Cf : « Le ministère de la ville : un symbole fort du gouvernement Amadou Gon II. Cedea.net.Juillet 2018).

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Le colonialisme ethnique de l’extrême droite identitaire ivoirienne.

En côte d’Ivoire, depuis les années 1990, l’ethnicité est mobilisée comme ressource par certains acteurs politiques dans la conquête du pouvoir d'Etat et des biens économiques. La structuration spécifique et le projet ultime de cette entreprise permettent, à juste titre, de la définir comme étant un  ethno-colonialisme.

Ce nationalisme ségrégationniste qui tient le discours de l’autochtonie, s’appuie sur les solidarités primordiales de nature tribale. Des catégories socio-professionnelles dominantes locales dissimulent leurs intérêts spécifiques sous l’idiome de l’ethnicité afin de capturer l’Etat au détriment de la nation démocratique et de l'ensemble des populations du territoire. Endossant de manière opportuniste le statut d’élites lignagères et mobilisant le discours du nationalisme identitaire autochtoniste, ces catégories dominantes tentent de s’approprier le pouvoir dans l’Etat postcolonial pour s’arroger l’exclusivité des ressources économiques.

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La défiance de la chefferie Akan à l’égard d’Henri Konan Bédié.

« Que Bédié tienne bon. Nous attendons son mot d’ordre » titre un quotidien en ligne. Ce titre suggère une image montrant la chefferie Akan campée en ordre de bataille derrière Henri Konan Bédié pour engager la résistance de la communauté contre de prétendus spoliateurs politiques. Cette image est trompeuse. Elle est battue en brèche par les nuances de la réponse de la chefferie Akan à Henri Konan Bédié le dimanche 23 Septembre 2018. Un passage de cette réponse, qui rappelle la mémoire historique de la vie de Félix Houphouët-Boigny, souligne le traitement infamant que lui réservèrent de son vivant certains fils de ce pays. Ce passage suggère que la chefferie Akan adopte une distance critique envers Henri Konan Bédié, relativement  à certaines alliances politiques projetées par ce dernier.

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Côte d’Ivoire : le néologisme de « transition générationnelle » n’est pas démocratique.

Les deux néologismes corrélatifs et creux de « transition générationnelle » et de « leader générationnel » n’existent nulle part dans l’histoire de la démocratie. Ils ont été inventés de toute pièce par un intellectuel organique et un hagiographe en service commandé pour servir une cause factionnelle.

L’alternance démocratique n’est ni une succession de générations, ni une transition de générations. Ce n’est ni une succession d’ère de jeunes à une ère de vieux, ni le passage d’un pouvoir de vieux à un pouvoir de jeunes. On parle plutôt de transition démocratique pour désigner un changement d’ère politique. La transition démocratique qualifie le passage d’un régime de tutelle à un régime de liberté politique du peuple. En démocratie, il n’est nullement question de génération mais de peuple. Il n’est pas question de légitimité générationnelle mais de légitimité électorale. Il n’est pas question de transmission discrétionnaire du pouvoir à un « leader générationnel » mais d’élection d'un programme politique et d'un projet sociétal, de suffrage universel déterminé par les principes d’égalité et de liberté. Le peuple démocratique est un électorat socialement diversifié et mouvant qui ne peut être représenté  par une génération ni  incarné par un « leader générationnel ».

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Le but final de l’élection présidentielle en démocratie. L’exemple de la Côte d’Ivoire.

Quelle est la fonction de l’élection et spécifiquement de l’élection présidentielle en démocratie électorale-représentative. Quel en est le but final ?  L’élection démocratique est-elle un choix pragmatique de programmes indifféremment de la personne qui les porte?  Est-elle, au contraire, au-delà de ce choix, un concours de sélection populaire d’un individu-général  capable d’incarner en sa personne l’intérêt général et de servir le Bien Public ?

En Afrique, en Côte d’ivoire en particulier, l’importance de ce moment capital de la vie politique qui restitue le pouvoir au peuple dans une démocratie électorale-représentative, n’a pas échappée  aux populations qui en ont pris pleinement la mesure comme en témoigne le taux de participation de 54,63% malgré l’appel au boycott lancé par la coalition CNC dirigée par la frange extrémiste du FPI .

L’Etat colonial avait désapproprié les peuples africains de leur droit de choisir leurs dirigeants. Les dictatures et les autocraties qui s’installèrent en Afrique après l’Indépendances des Etats,  prorogèrent cette désappropriation. Les parodies électorales  servirent à dissimuler la domination des peuples par des oligarchies locales et endogènes. Dans les nouvelles démocraties électorales-représentatives, le moment électoral permet aux peuples de se réapproprier ce droit vital des dirigés à choisir librement leurs dirigeants dans une communauté politique. Il importe alors de déterminer la fonction spécifique de ce moment capital de la temporalité démocratique  pour en mobiliser de manière optimale les vertus.

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Indignation républicaine contre le « collectif de cadres bétés » de Gagnoa ! 1ère partie

A Monsieur Gnahoré Jean-baptiste et à son « collectif de cadres bété ».

Votre discours communautariste est pitoyable !

 Le "collectif de cadres bété" dont vous êtes le porte-parole est, dans la communauté bété de Gagnoa, un groupe dominant de citadins aux intérêts de classe foncièrement divergents de ceux des paysans et des populations rurales bété que  vous tentez d'embrigader et d'instrumentaliser pour servir vos intérêts de classe. Contrairement à ce que vous écrivez  Laurent Gbagbo n'est pas le fils injustement « déporté » d'une « communauté bété » crucifiée par un pouvoir illégitime ivoirien, le "régime Ouattara" comme vous le dites de manière caractéristique selon votre prisme communautariste! La majorité des ivoiriens n’estime pas être  sous la tutelle d’un « régime Ouattara ». Elle estime être gouvernée  par un pouvoir légitime démocratiquement élu à la majorité des voix en 2010 et qu’elle s’apprête à juger à nouveau dans les urnes ce mois d’octobre 2015. Pour la majorité des citoyens ivoiriens aussi, Laurent Gbagbo n'est pas le représentant du peuple bété. C'est un citoyen ivoirien qui a trahi à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire, les attentes des peuples ivoiriens et les valeurs de la République, en provoquant une guerre civile par son refus de céder le pouvoir après avoir perdu l’élection présidentielle de 2010. Pour cette majorité d’ivoiriens, l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo, le chef suprême de l’Etat durant cette catastrophe, doit pour cela répondre judiciairement des massacres massifs et des crimes contre l’humanité perpétrés sous présidence ; fut-ce devant des instances judiciaires internationales en une République de Côte d’Ivoire, actrice majeure du concert des nations et qui n’est pas régie par les coutumes des divers peuples qui la constituent.

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Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du groupe CNC en Côte d’Ivoire. (1ère partie)

A cinq mois de l’élection présidentielle, la musique de la campagne électorale du groupe CNC (Coalition nationale pour le changement) contre le parti au pouvoir est modulée sur le tempo des accusations de « rattrapage ethnique » et de division sociale. L’enjeu de cette élection serait, pour le groupe CNC et ses soutiens confessionnels, d’arracher la Côte d’Ivoire à «  l’hégémonie d’un groupe ethnique » et de réconcilier les Ivoiriens. Cette accusation n’est pas seulement portée par des politiciens pourtant ouvertement adeptes d’une conception ethnique de la société politique, elle est aussi relayée par les hommes d’Eglise censés être impartiaux! Recouvre-t-elle donc quelque réalité ? S’agit-il au contraire du discours démagogique d’un parti politique qui organise sa stratégie électorale sous le signe du populisme ?

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De Abdoudramane Sangaré à Affi N’guessan : le culte sectaire du chef fétichisé.

Le 13 Mars 2015, le gardien du temple FPI  Abdoudramane Sangaré a, sans ambages, identifié Laurent Gbagbo à un idéal, à une valeur, à une pure forme. « Laurent Gbagbo ce n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal des valeurs », a-t-il déclamé dans cette phrase stupéfiante qui pastichait maladroitement l’incipit républicain  de Félix Houphouët Boigny « la paix ce n’est pas un mot. C’est un comportement ». Dans le leitmotiv houphouëtien, une valeur transcendante, « la paix », exigeait des êtres finis et limités des efforts permanents pour s’élever à la hauteur d’un principe infini et éternel.  Dans le propos du gardien du temple FPI, un être humain limité et fini est identifié à une valeur transcendante, à un idéal immortel. Un individu particulier, avec ses défauts et ses limites, est identifié à une valeur. Cette identification confère une valeur normative aux imperfections et aux limites de cet individu qui est donc fétichisé. Cette fétichisation, qui anéantit la transcendance et la valeur, brise la volonté et abaisse la manière de penser.

 Le 11 avril dernier, Affi N’guessan déclarait dans la même veine, avec une tonalité emphatique, que Laurent Gbagbo est « le père de la démocratie ivoirienne, » le géniteur dont l’arrestation qui suscite l’interrogation et l’inquiétude des démocrates à travers le monde «a fait reculer le pays ». Depuis le 11 Avril 2011, l’arrestation et l’incarcération du démiurge, créateur et détenteur de la démocratie, auraient provoqué en Côte d’Ivoire selon Affi N’guessan, une régression démocratique, un clivage social, une dégradation des conditions de vie et une paupérisation de la population. Il en ainsi parce que Laurent Gbagbo concentrerait, en sa personne, toute la force émancipatrice de la démocratie. Il est la démocratie. Il est identifié à la forme politique elle-même.

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Que veut dire « Je suis un Gbagbo ou rien» ? Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré. (2ème partie)

En démocratie pluraliste, la complexité et le caractère diversifié de la société conduisent nécessairement à la création des partis politiques. Ces organisations spécialisées du corps social permettent de relier la société civile et la société politique. Leur rôle politique est un rôle de médiation. Il consiste à agréger les demandes des divers groupes d’intérêts afin d’en assurer la représentation politique. Le monde partisan est en conséquence fondé sur la reconnaissance de la légitimité des conflits et sur l’aspiration au consensus. Ces deux éléments contradictoires sont médiatisés par le principe politique du  compromis. Un parti politique qui érige la maxime du refus du compromis  en principe  de conduite, un parti politique qui refuse la diversité et conçoit le corps social comme communauté homogène expurgé de tout conflit social, est en conséquence un anti-mouvement social qui endosse la dénomination partisane comme un masque pour s’y dissimuler en vue de tromper. 

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Le PDCI-RDA n’est pas un héritage familial

Lors d’une visite à  Nantes la semaine dernière, l’ex- Premier ministre Charles Konan Banny  a prononcé, le  mercredi 10 mars 2015,  un discours programmatique  devant ses partisans en Europe. (Voir l'article dans connectionivoirienne.net)

Dans ce discours abscons, relatif à la direction du PDCI-RDA et centré sur la thématique de l’héritage et du droit des héritiers, le candidat à la présidentielle ivoirienne a mélangé les registres de la politique et de la famille. Il a posé le village et la famille en modèles normatifs de la cité et de la république. Il a considéré les coutumes et les traditions comme les normes de la politique et du droit positif dans l’Etat moderne ivoirien. Il a considéré le PDCI-RDA et la magistrature suprême comme un héritage et un patrimoine familial. Ce discours fut en cela un archétype des conceptions patrimonialistes de L’Etat et du pouvoir qui sont en contradiction avec la démocratie républicaine électorale. Entreprendre une lecture critique de  ce discours du candidat à la présidentielle ivoirienne d’Octobre 2015 est donc essentiel.

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