Articles par balises :Bien

RÉUNIR, NON PAR LE BAS, MAIS PAR LE HAUT

DIBI Kouadio Augustin

Professeur titulaire de philosophie,

Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY de Cocody

 

La nature sait nous parler sans aucun discours, sans aucun mot, sans aucun son. Elle nous invite simplement à apprendre à tourner nos sens vers l'intérieur pour l'entendre. Qui a pu suivre la Cérémonie de Présentation des Vœux du Nouvel An, le Lundi 6 Janvier 2020, au Palais Présidentiel, a dû lire, dans toutes les paroles prononcées, l'expression d'un désir profond : celui de consolider les acquis.

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Suffit-il au politicien d’adopter une posture de justicier moraliseur pour détenir la clef de la justice sociale ?

L’analyse de la question sous une perspective anthropologique et morale.

Dans la gestion des affaires de la cité, suffit-il au politicien de dénoncer la corruption et d’en appeler à son éradication pour être crédible ? Les dénonciations et les imprécations moralisatrices d’un acteur ou d’un parti politique suffisent-ils à en faire un parangon de vertu et un détenteur des clefs de la justice sociale ?

Il s'agit là d'une problématique  anthropologique, morale et juridique complexe. Elle tient à la fois à l'usage interne et externe de la liberté. Au delà des institutions, la solution de la justice sociale repose, en premier lieu, sur la capacité des membres de la cité, des gouvernants et des gouvernés,  à être  physiquement affectées par des principes rationnels moraux et civiques, à vouloir être vertueux et justes.

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L’émergence : expression du mouvement de la substance libérée en concept.

Pr Augustin Kouadio Dibi

Professeur Titulaire de Philosophie

Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)

Actes du Colloque International « Emergence et Reconnaissance »

Bouaké. Août 2017.

Le terme « émergence » reçoit dans l’actualité de notre monde un usage tel que sa compréhension est présupposée évidente. Elle semble aller naturellement de soi. Nous tenons sa signification pour quelque chose de ferme, d’assuré, de bien connu. Hegel souligne que « ce qui est bien connu en général, justement parce qu’il est bien connu, n’est pas du tout connu » ! Il importe de quitter l’habituel, afin d’habiter de manière essentielle la réalité que recouvre ce terme.

Emerger dit un acte : celui de faire irruption, de surgir, de s’éveiller à un autre niveau proprement accomplissant. A travers ce terme, nous avons l’idée d’un jaillissement subtil et discret de l’intérieur vers l’extérieur, d’un paraître hors de soi, à la suite d’une patiente maturation. C’est l’acte de s’épanouir à l’extérieur à partir d’une intense intériorisation de soi. Emerge ce qui est parvenu à un état tel qu’il lui faut désormais passer à un autre plan, en laissant sa vérité intérieure se dire, se manifester. C’est par ce mouvement que quelque chose vient à l’existence.

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La leçon ultime de Barack Obama. 2ème Partie

En vérité, ce fut parce que Nelson Mandela triompha de lui-même dans le combat interne de la vertu qui oppose, in foro interno, chaque Homme à lui-même, qu’il put triompher de l’Apartheid dans le combat externe, temporel  en résistant aux diverses tentations qui s’enracinent dans la finitude humaine et auxquelles nous cédons tous parce que, comme le dit l’Apôtre, « Tout homme a son prix pour lequel il se vend et s’achète ». La victoire de l’homme sur lui-même dans  le combat interne de la vertu  assure, en chacun,  la prépondérance  de la volonté de l’homme nouménal (Homo noumenon) qui est sans prix sur celle de l’homme phénoménal (Homo phenomenon) qui se vend pour de l’argent et pour des privilèges. Elle fait l’homme politique qui se conçoit en humilité comme représentant temporaire de la Nation, serviteur de la Patrie et symbole de valeurs qui transcendent infiniment sa personne particulière. Elle fait naître en chacun le citoyen qui se sait et se sent coresponsable de l’Autre dans la Cité. Elle créé le dirigeant politique, le chef d’Etat, qui se sait responsable suprême du bien-être de la cité et qui fait passer l’intérêt général de la société globale et les intérêts particuliers de la diversité sociale avant les siens propres. Ce triomphe de l’homme sur lui-même dans le combat interne de la vertu donne naissance au sentiment moral qui permet à chacun d’éprouver de l’aversion pour les actions détestables et de faire des universaux  les mobiles de  sa volonté individuelle, les principes subjectifs de ses actions.

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Le Président Alassane Dramane Ouattara sert-il l’intérêt général en Côte d’Ivoire ? ( 2 ième partie)

En Côte d’Ivoire, l’économie libre de marché est un modèle politique alternatif.

En Côte d’Ivoire, la politique gouvernementale actuelle  de reconstruction des infrastructures est régie par la logique de l’intégration nationale de la diversité sociale par l’économie libre de marché. Il y a ici un choix politique situé dans l’orthodoxie d’une tradition économique et politique, celle du libéralisme économique, fondé sur l’idée que l’économie libre de marché permet de réaliser l’émancipation des individus et des collectivités et de libérer les peuples de toutes les formes de domination politique. Toute la problématique politique en un pays d’Afrique Noire, qui opère le choix du libéralisme, est alors de conformer la praxis gouvernementale aux valeurs et à l’utopie du modèle libéral, d’y rapporter intelligemment les particularismes culturels locaux sans dévoyer ces valeurs et cette utopie afin d’en déployer pleinement la productivité dans un contexte socio-historique donné.

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La corruption, poison interne de la démocratie

Ne nous y trompons pas. En cette ère des démocraties de la bonne gouvernance, régies  par l’éthique de la transparence qui place les pouvoirs et les gouvernements  sous  l’œil inquisiteur des peuples désormais animés par les passions morales, l’adversaire le plus redoutable des régimes démocratiques n’est pas l’anti-républicanisme d’une opposition tenant le discours du repli identitaire. L’adversaire le plus redoutable des régimes démocratiques et des gouvernements les plus légitimes, furent-ils les plus compétents, est la corruption des institutions, des administrateurs et des dirigeants politiques. La prévarication est le poison interne qui les détruit en sapant à la base leur autorité morale et leur légitimité juridique.

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Que veut dire « Je suis un Gbagbo ou rien» ? Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré. (2ème partie)

En démocratie pluraliste, la complexité et le caractère diversifié de la société conduisent nécessairement à la création des partis politiques. Ces organisations spécialisées du corps social permettent de relier la société civile et la société politique. Leur rôle politique est un rôle de médiation. Il consiste à agréger les demandes des divers groupes d’intérêts afin d’en assurer la représentation politique. Le monde partisan est en conséquence fondé sur la reconnaissance de la légitimité des conflits et sur l’aspiration au consensus. Ces deux éléments contradictoires sont médiatisés par le principe politique du  compromis. Un parti politique qui érige la maxime du refus du compromis  en principe  de conduite, un parti politique qui refuse la diversité et conçoit le corps social comme communauté homogène expurgé de tout conflit social, est en conséquence un anti-mouvement social qui endosse la dénomination partisane comme un masque pour s’y dissimuler en vue de tromper. 

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La nouvelle coalition ivoirienne d’opposition n’est pas représentative.

En démocratie républicaine, la représentation partisane est fondée sur trois principes : l’incarnation d’une idée de la citoyenneté, la défense des intérêts des acteurs sociaux  et le service du bien commun.La fonction des partis politiques est de médiatiser ces exigences, d’être les interprètes des principales catégories sociales de la nation, d’être  les porte-paroles de la volonté générale

A quelle idéologie et à quel programme politique renvoie donc le sigle des partis de la nouvelle coalition de l’opposition? Les Ivoiriens aimeraient en savoir plus sur l’obédience idéologique et le programme politique du PDCI de Charles Konan Banny et de Essy Amara, du Lider de Mamadou Koulibaly, du FPI des pros-Gbagbo, de l’UDL de Martial Ahipeaud, du CRI de Jean-Enoch Bah, du CPDL de Théophile Soko Waza, de l’ASD de Gervais Djah Galé et du CPR de Sébastien Sanou.

Quelle idée de la Côte d’ivoire ces divers partis prétendent-ils incarner ? Quels sont les intérêts et l’interprétation du bien commun qu’ils défendent ?Comment prétendent-ils médiatiser ces idées ? Comment chacun de ces partis compte-t-il porter à son niveau la volonté générale ?

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