En dehors de tout parti pris idéologique ou affectif, le souhait du bon sens commun est que le candidat du RHDP remporte l’élection à la Présidentielle d’Octobre 2015 pour une raison toute simple : le bilan économique social et politique du FPI et de ses alliés en dix ans de pouvoir a été catastrophique et terrifiant. Battu dans les urnes en décembre 2010, le FPI a pourtant refusé de s’amender politiquement. Il a refusé de se livrer à une autocritique pour repenser et redéfinir ses objectifs politiques et économiques afin de les réorienter selon une perspective républicaine. Il a refusé de jouer sa partition dans la production du bien commun et du service de l’intérêt général. Il s’est arc-bouté sur un refus irrationnel global du gouvernement élu arguant jusqu’à ce jour, contre tout bon sens politique, avoir été exproprié d’une imaginaire victoire.
Le FPI demeure, dans la mémoire de la majorité des Ivoiriens, comme un épouvantail effrayant auquel sont associées les images de violence, de guerre de mort, de corruption, de brutalité, d’intolérance, de division, de dictature, de régression économique, sociale et politique, de médiocrité et d’incompétence. Son prétexte d’avoir été empêché de gouverner et d’appliquer son programme par des rebellions et des séditions organisées par des puissances hostiles ne saurait nullement être reçu.
En démocratie républicaine, la représentation partisane est fondée sur trois principes : l’incarnation d’une idée de la citoyenneté, la défense des intérêts des acteurs sociaux et le service du bien commun.La fonction des partis politiques est de médiatiser ces exigences, d’être les interprètes des principales catégories sociales de la nation, d’être les porte-paroles de la volonté générale
A quelle idéologie et à quel programme politique renvoie donc le sigle des partis de la nouvelle coalition de l’opposition? Les Ivoiriens aimeraient en savoir plus sur l’obédience idéologique et le programme politique du PDCI de Charles Konan Banny et de Essy Amara, du Lider de Mamadou Koulibaly, du FPI des pros-Gbagbo, de l’UDL de Martial Ahipeaud, du CRI de Jean-Enoch Bah, du CPDL de Théophile Soko Waza, de l’ASD de Gervais Djah Galé et du CPR de Sébastien Sanou.
Quelle idée de la Côte d’ivoire ces divers partis prétendent-ils incarner ? Quels sont les intérêts et l’interprétation du bien commun qu’ils défendent ?Comment prétendent-ils médiatiser ces idées ? Comment chacun de ces partis compte-t-il porter à son niveau la volonté générale ?
Dans la continuité du front républicain, qui avait permis de remporter la victoire électorale contre l’ethno-nationalisme lors de la Présidentielle de 2010, l’objet ultime de l’appel de Daoukro était de préserver la coalition républicaine et de l’inscrire dans la durée sous la forme d’une alternance de candidatures aux Présidentielles entre les deux parties prenantes du RHDP.
La coalition se voulait une alliance partisane républicaine contre la dérive de la Côte d’Ivoire vers un Etat communautaire antirépublicain et antidémocratique. Elle est maintenant vécue par ses opposants comme une entrave au pluralisme démocratique. Ils accusent le RDR de vouloir absorber le PDCI, de l’instrumentaliser pour conserver le pouvoir. La coalition est alors perçue comme l’instrument de la mainmise d’une communauté ethnique et d’une région sur le Pouvoir d’Etat. Elle est aussi considérée comme un dispositif qui permet à des personnes et des factions de monopoliser le pouvoir au détriment de l’autonomie et de l’indépendance des partis.
Ainsi, l’esprit du RHDP qui était de sauvegarder la République, de la protéger contre le danger de dérive communautaire et ethno-nationaliste, est calomnié.