Articles par balises :Economique

La dimension cognitive du programme d’intégration nationale en Côte d’Ivoire.

Un programme d’intégration nationale  comporte nécessairement deux dimensions : une dimension  technique et une dimension cognitive. La nation est « l’association d’une organisation économique et d’une conscience d’identité culturelle » souligne Alain  Touraine. Elle ne se réduit pas à un réseau d’activités et d’échanges économiques.

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La problématique de la coalition ivoirienne RHDP éclairée par celle des coalitions allemandes.

Comparaison n’est pas raison mais, la science a aussi recours aux analogies car elles permettent d’éclairer l’intelligibilité des phénomènes naturels et historiques. La problématique des coalitions allemandes CDU/CSU-SPD peut, de ce point vue, éclairer celle de la coalition Ivoirienne RHDP. Elle éclaire aussi l’échec de la tentative de coalition des partis ivoiriens d’opposition, dénommée CNC, lors de la Présidentielle ivoirienne de 2015. Comme la CDU/CSU allemande, et en dépit des différences liées à l’histoire spécifique des deux pays, le RHDP ivoirien  est une coalition cohérente de partis libéraux du centre-droit qui se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de la République et de la démocratie. Au contraire, la CNC, coalition tentée par le Front du refus en Côte d’Ivoire en 2015, fut une alliance incohérente de partis sans idéologie, sans identité politique précise et sans programme commun coordonné.

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Le problème de l’unification au PDCI ? 2ème partie

On ne le rappellera jamais assez : le  projet politique  houphouëtiste, stricto-sensu, fut de bâtir en Côte d’Ivoire  une Nation de citoyens en intégrant  une société ethniquement et confessionnellement diversifiée. Le projet économique houphouëtiste fut, quant à lui, de libérer par ce biais la Côte d’Ivoire de la dépendance  au moyen de la modernisation et du développement.  Il s’est donc agi,  pour atteindre ce but, de marier l’ethnicité et la rationalité en impliquant toutes  les élites  régionales,  anciennes et nouvelles dans le  développement économique des différentes parties du territoire nationale. Ce projet d’intégration nationale fut porté par un nationalisme libéral modernisateur qui était aux antipodes d’un nationalisme communautaire antimoderniste. Projet politique d’un Etat mobilisateur animé par le souci de la modernisation, cette ambition s’est donc concrètement déclinée dans un patriotisme républicain.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire.3ème partie. Les enseignements du modèle japonais.

Les enseignements du modèle japonais.

 Dans les pays de tradition holiste,  où la dynamique de l’histoire a imposé la démocratie libérale en qualité de régime politique   à un moment donné, un certain volontarisme progressiste patriotique  des élites est nécessaire pour s’en approprier l’esprit. Ce choix pragmatique ne signifiant guère capitulation politique et acceptation passive d’une acculturation étrangère, cette indispensable appropriation de la dimension substantielle de la démocratie libérale permet de mettre les potentialités émancipatrices de ce régime au service des besoins spécifiques de la nation. Le volontarisme démocratique modernisateur de l’élite japonaise de l’ère Meiji et bien plus tard, de la période d’occupation américaine qui a vu la modernisation du Japon,  constitue un exemple historique de cette réappropriation culturelle féconde d’un apport étranger. Cette modernisation s’opéra par le haut et fut le fait des élites qui, tout en en préservant l’identité culturelle du peuple japonais, adoptèrent la démocratie libérale et les techniques occidentales et procédèrent à une refonte globale des structures du pays pour le mettre au niveau des impératifs des temps nouveaux.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire (1ère partie)

En Afrique noire la démocratie libérale est à l’épreuve. Au moment où couplé au triomphe de l’économie libre de marché, ce régime complexe s’impose en Afrique après l’ère des Etats mobilisateurs, il importe de déterminer sa spécificité. Cette définition précise de la démocratie libérale, qui en éclaire la problématique, permet de résister au pessimisme démocratique qu’entraîne la résilience des autocraties, et des poussées anti-démocratiques du nationalisme communautaire et des populismes. Elle permet de les identifier comme étant une réaction de résistance des forces d’inertie dans la dynamique d’accomplissement irrésistible du régime politique de la liberté des peuples en Afrique noire.

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Le Président Alassane Dramane Ouattara sert-il l’intérêt général en Côte d’Ivoire ? ( 2 ième partie)

En Côte d’Ivoire, l’économie libre de marché est un modèle politique alternatif.

En Côte d’Ivoire, la politique gouvernementale actuelle  de reconstruction des infrastructures est régie par la logique de l’intégration nationale de la diversité sociale par l’économie libre de marché. Il y a ici un choix politique situé dans l’orthodoxie d’une tradition économique et politique, celle du libéralisme économique, fondé sur l’idée que l’économie libre de marché permet de réaliser l’émancipation des individus et des collectivités et de libérer les peuples de toutes les formes de domination politique. Toute la problématique politique en un pays d’Afrique Noire, qui opère le choix du libéralisme, est alors de conformer la praxis gouvernementale aux valeurs et à l’utopie du modèle libéral, d’y rapporter intelligemment les particularismes culturels locaux sans dévoyer ces valeurs et cette utopie afin d’en déployer pleinement la productivité dans un contexte socio-historique donné.

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Le Président Alassane Dramane Ouattara sert-il l’intérêt général en Côte d’Ivoire ? 1ère partie.

En démocratie, la légitimité s’apprécie selon un double critère : la légitimité électorale, déterminée par la majorité du suffrage, et la légitimité administrative, qui se conquiert par le service effectif de l’intérêt général et du bien commun par le gouvernement. Quand un parti qui a remporté l’élection présidentielle échoue dans ce service administratif de l’intérêt général, il perd sa légitimité.

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Les pièges de l’identité en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle.

En Côte d’Ivoire, deux modèles politiques et économiques s’affrontent. Les défenseurs de la démocratie libérale et de l’économie libre de marché, son versant économique nécessaire, affrontent les adeptes de la démocratie populaire à économie contrôlée par un Etat communautaire.  Favorisée par les excès du capitalisme financier décrié   et remis en question de part et d’autre dans le monde, une démagogie populiste  tente de recouvrir d’un écran de fumé protecteur  le combat d’arrière garde des tenants ivoiriens  de l’anti-développement et de la régression politique qui se sont regroupés dans une Coalition Nationale d'Opposition dite CNC.  Deux projets antinomiques de société sont en effet  proposés aux Ivoiriens : d’une part, une société libre ouverte pluraliste, diversifiée et hétérogène construite sur le principe de la citoyenneté et, d’autre part, une société fermée, autoritaire, traditionaliste, ethniquement homogène, construite sur le principe de l’ethnicité et de l’autochtonie, contrôlée et dominée par des élites lignagères.

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP. (3ème partie.)

Comment répondre à la charge portée par l’opposition qui accuse le gouvernement d’avoir creusé la fracture sociale, de mener une politique plus soucieuse des intérêts sectoriels des multinationales que de la population ? Quelle réponse apporter à l’impatience d’une population qui désespère d’attendre les retombées sociales des fruits de la croissance ?

Cette accusation partisane  qui brode sur le thème de l’inhumanité d’un gouvernement « soumis » à « l’ordre marchand » et cette impatience de la population qui en appelle à une redistribution immédiate contestent tout bonnement  la légitimité du choix gouvernemental qui donne la priorité à l’investissement économique sur la redistribution de type clientéliste. Ce choix qui ne sacrifie pas pour autant la redistribution de type économique doit donc être légitimé par la médiation de la démocratie de proximité.

Expliquons-nous.

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015. (2ème partie)

Comment  faire en sorte que la société ivoirienne se réapproprie  le pouvoir après avoir été désappropriée par la dictature qui a gouverné la Côte d’Ivoire entre 2000  et 2010 ? Comment réconcilier les Ivoiriens qui avaient été discriminés, divisés et opposés les uns aux autres ? Tel est l’enjeu de la bataille politique à laquelle le gouvernement ivoirien, élu en décembre 2010, a tenté d’apporter des réponses à sa manière depuis son entrée en fonction en 2011. La reddition électorale des comptes exige donc qu’en soit donnée la justification discursive.

En attaquant le gouvernement sur les axes de la thématique de la réconciliation, de la proximité et de l’appropriation sociale du pouvoir, les adversaires politiques du gouvernement remettent en question sa prétention à avoir apporté des réponses satisfaisantes à ces problèmes politiques. Que la voie adoptée par le gouvernement ne soit pas celle de ses adversaires est compréhensible et de bonne guerre. Cette divergence est salutaire en démocratie. Une certaine confusion, entretenue par une certaine propagande, tendrait cependant à faire accréditer l’idée qu’aucune réponse ne fut apportée au problème de la réconciliation et de l’appropriation sociale du pouvoir en Côte d’Ivoire durant ces cinq dernières années. Un observateur extérieur impartial, jugeant objectivement à partir de l’épreuve des faits, ne souscrirait cependant pas à cette thèse.

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L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire. (2ème partie)

La solution de Jacob Zuma est-elle crédible ?

La maladie de la démocratie sud-africaine, dont la xénophobie est le symptôme, est la crise de la représentation politique des intérêts des populations. La crise de la représentativité résulte de la dérive oligarchique de la classe politique. Elle survient quand cette dernière se met au service de ses propres intérêts, se coupe de la société qu’elle utilise comme ressource politique. La représentation politique des intérêts de la diversité sociale que la démocratie électorale représentative permet de satisfaire est bien souvent dévoyée en Afrique Noire. La représentativité démocratique s’y conçoit, bien souvent, comme incarnation politique d'une identité  ethnique ou confessionnelle.

L’Afrique du sud se conçoit aujourd’hui, plus comme une nation zouloue que comme une nation citoyenne constituée par l’unité de la pluralité des peuples sud-africains. Paradant dans ses vêtements traditionnels et ses peaux de léopard au cours de cérémonies folkloriques, Jacob Zuma se veut l’incarnation de l’identité politique de la communauté majoritaire zouloue. La légitimité de la classe politique dirigeante sud-africaine se définie, dans ce cas, relativement à une légitimité de type ethnique. Le discours politique devient ainsi un discours d’affirmation identitaire tombant dans la démagogie populiste. On en arrive alors facilement au discours de la défense d’une identité communautaire menacée par l’invasion des étrangers ; discours qui potentialise les effets délétères de la discrimination économique du plus grand nombre!

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015

En dehors de tout parti pris idéologique ou affectif, le souhait  du  bon sens commun est que le candidat du RHDP remporte l’élection à la Présidentielle d’Octobre 2015 pour une raison toute simple : le bilan économique social et politique du FPI et de ses alliés en dix ans de pouvoir a été catastrophique et terrifiant. Battu dans les urnes en décembre 2010, le FPI a pourtant refusé de s’amender politiquement. Il a refusé de se livrer à une autocritique pour repenser et redéfinir ses objectifs politiques et économiques afin de les réorienter selon une perspective républicaine. Il a refusé de jouer sa partition dans la production du bien commun et du service de l’intérêt général. Il s’est arc-bouté sur un refus irrationnel global du gouvernement élu arguant jusqu’à ce jour, contre tout bon sens politique, avoir été exproprié d’une imaginaire victoire.

 Le FPI demeure, dans la mémoire de la majorité des Ivoiriens, comme un épouvantail effrayant auquel sont associées les images de violence, de guerre  de mort, de corruption, de brutalité, d’intolérance, de division, de  dictature, de régression économique, sociale et politique, de médiocrité et d’incompétence. Son prétexte d’avoir été empêché de gouverner et d’appliquer son programme par des rebellions et des séditions organisées par des puissances hostiles ne saurait nullement être reçu.

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Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré

Le lundi 16 mars 2015, Abdou Drahamane Sangaré, le bras droit de Laurent Gbagbo, a tenu les propos suivants au cours d’une réunion avec l’organisation des femmes du parti : « Je suis un Gbagbo ou rien ». Laurent Gbagbo « n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal, des valeurs ». Il avait récemment justifié son combat pour la présidence par intérim du FPI contre Affi N’guessan par cette phrase : « Reprenons le FPI authentique et originel. Un FPI qui n’est pas dans la compromission et le compromis de toute sorte ».

Les propos de ce personnage important du FPI, et donc de la coalition de l’opposition qui compte présenter une ou plusieurs candidatures à la présidentielle d’Octobre 2015, ne sont pas anodins. En cette période pré-électorale, où la coalition de l’opposition s’illustre par la vacance et le flou de son programme politique, il importe de décrypter les phrases énigmatiques prononcées par celui qui a été surnommé « le gardien du temple » du FPI. Il faut, en cette analyse des propos de Abdou Drahamane Sangaré, faire ressortir les prises de positions politiques personnelles et partisanes implicites qui se dissimulent derrières les emphases. Il faut dévoiler et déconstruire les représentations du politique qui cachent un programme de gouvernement inavoué parce que dangereux et mortifère.

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