Articles par balises :Ancien régime

« Exhibition d’infrastructures » « on ne mange pas les ponts et les routes» : des éléments de langage du national-populisme en Côte d’Ivoire.

La campagne électorale de la présidentielle ivoirienne 2020, ouverte avant terme, est caractérisée par l’absence de débat programmatique. Il importe alors d’interroger les éléments de langage utilisés et les actes posés par les divers candidats, déclarés ou potentiels, afin de débusquer le projet sociétal qu’ils véhiculent. Les éléments de langage utilisés par les divers candidats sont en cela une mine d’or et devraient être passés au crible de la critique.

Quel programme politique et quel projet sociétal véhiculent les propos lourds de sens que proférèrent des acteurs politiques ivoiriens, considérant que les Travaux d’Établissements publics, mis en œuvre par le gouvernement, seraient une exhibition d’infrastructures et que les routes et les ponts seraient inutiles parce que l’on ne s’en nourrirait pas ?

Quel modèle politique remettent-ils en cause et quel modèle politique alternatif proposent-ils ?

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Travaux et Etablissements publics en Côte d’Ivoire : devoir de la République et symboles d’une politique de modernisation.

L’indigence des infrastructures et des équipements publics, des routes et des ponts dans la plupart de nos États en Afrique, n’est pas exclusivement causée par l’indigence des ressources financières internes et par la dépendance économique. Le dénuement infrastructurel emblématique des émirats pétroliers africains le prouve. Cette indigence des équipements publics est la traduction spatiale de la reproduction systématique et délibérée des anciennes structures et rapports sociaux pré-coloniaux. Elle exprime le maintien des hiérarchies séculaires qui garantissent la perpétuation de l’ordre établi et le contrôle de la société par le pouvoir politique dans les États pré-modernes.

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UA-UE. Investir dans la jeunesse : une signification symbolique.

Au-delà de sa signification littérale économique, la thématique du 5ème Sommet UA-UE doit être aussi entendue dans sa signification symbolique. Elle en appelle à une transformation qualitative volontariste de nos corps politiques et à un changement social de fond. Ce changement qualitatif est requis par les évolutions internes et externes de notre environnement économique, social et politique. La jeunesse symbolise la vitalité, le dynamisme, l’énergie créatrice, l’inventivité, l’innovation, le renouveau, la durabilité. Elle s’oppose à la vieillesse qui évoque, au contraire le passé, la sclérose, la faiblesse, l’inefficience, l’obsolescence, la dégénérescence et la mort.

En appeler à investir dans la jeunesse pour un avenir durable, c’est en appeler symboliquement à revitaliser le présent, et à initier un nouveau commencement historique ; c’est demander de révoquer les structures et les logiques du passé pour initier un nouveau départ historique en matière de représentation du politique, de l’économique et du social ;

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Le détournement de la fonction des partis politiques en Afrique.

D’Est en Ouest, du Nord au Sud, dans les nouvelles démocraties africaines comme en témoignent les épisodes électoraux récents et à venir, les majorités électorales au pouvoir, à quelques exceptions près, cèdent à la tentation de confisquer le pouvoir. Aux dernières nouvelles Uhuru Kényatta au Kenya, tel Yayha Jammey récemment en Gambie, semble faire volte-face après avoir consenti, dans un premier temps, à la décision des juges de la Cour suprême kényane invalidant sa réélection pour cause d’irrégularité et d’illégalité. L’alternance démocratique du pouvoir n’est donc pas acceptée en son principe et quand elle se réalise, de gré ou de force, elle ne transforme pas qualitativement la gouvernance. Dans l’exercice du pouvoir, les oppositions reproduisent invariablement les défauts qu’ils reprochaient au gouvernement précédent. Un consensus semble lier les partis au pouvoir et les partis d’opposition dans la volonté commune de subordonner le pouvoir social au pouvoir politique. Opposants et gouvernants africains se retrouvent unis, à des degrés divers, dans la prévarication, le communautarisme, l’instrumentalisation politique de l’ethnicité, le régionalisme, la prédominance des intérêts particuliers sur l’intérêt général, l’indifférence au bien commun, « le mépris ou l’oubli des droits de l’homme », « seules sources du malheur des peuples », comme le souligne le manifeste de 1789

Comment expliquer cette tendance dure qui semble relever de la résilience d’un système de résistance à la démocratisation  et comment s’en libérer? Il faut, pour y parvenir, déceler la cause ultime de cette pathologie politique et en expliquer le mécanisme pour pouvoir s’en libérer.

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Promouvoir la citoyenneté pour conforter la démocratie en Côte d’Ivoire.

Avant de démontrer de manière argumentative que la reconstruction d’une appartenance nationale citoyenne, composante de base de la démocratie et condition du développement endogène, doit être prioritaire en Côte d’Ivoire, il importe de souligner l’unicité de la démocratie. « Il n’y a pas de démocratie blanche ou noire, chrétienne ou islamique ; toute démocratie place au-dessus des catégories « naturelles » de la vie sociale la liberté du choix politique. C’est le sens ultime de la définition même de la démocratie: le libre choix des gouvernants par les gouvernés » dit Alain Touraine. Les appels récurrents au rejet d’une démocratie dite « occidentale » au profit d’une démocratie  spécifiquement africaine sont clairement motivés par la volonté des groupes dominants de maintenir, au détriment du plus grand nombre, les privilèges garantis par les régimes d’oppression et de tutelle.

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