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Traite négrière : Assumer notre part de responsabilité pour nous réapproprier notre historicité. 1ère Partie

A quand  l’hommage autocritique des africains  à  la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite négrière ?

Faut-il le rappeler ? La traite négrière débute en Afrique quatre siècles (400 ans) avant la colonisation. Sur la côte atlantique de l’Afrique, les premières transactions entre les explorateurs portugais et les chefs africains datent de 1442. Les royautés et les aristocraties militaires qui règnent sur le continent,  traitent et commercent librement avec les blancs dans ce qu’on pourrait appeler aujourd'hui un partenariat égalitaire fondé sur la réciprocité des intérêts. Le continent noir est encore mal connu par ces derniers  qui de surcroît ne sont pas adaptés au rude climat pour pouvoir s'enfoncer à l'intérieur des terres afin d’aller à la chasse aux esclaves.  Cette incapacité matérielle des esclavagistes occidentaux à s'engager en profondeur dans continent à cette époque, soulève une série de questions dérangeantes? Qui a institué l’asservissement de certaines populations à l'intérieur de l'Afrique Noire? Qui a organisé  la capture et le convoyage des esclaves, de l’intérieur des terres vers les côtes atlantiques? Qui administrait les comptoirs et organisait le commerce négrier à l’intérieur du continent et sur les Côtes africaines ?

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La tradition africaine condamne l’absolutisme du pouvoir.

Le pouvoir du monarque précolonial africain était-il dénué de contre-pouvoirs ?

Le panorama critique de l’expérience démocratique africaine, après un quart de siècle, dessine une image précise : sous la pression populaire, les pouvoirs en place consentent, bon gré mal gré, à accepter de manière formelle le principe de l’élection. La limitation du pouvoir et l’alternance démocratique continuent néanmoins d’être rejetées. Des tendances dures se dégagent de ce panorama rétrospectif. La pluralisation des centres de pouvoir est refusée. Le pouvoir continue d’être centralisé et personnalisé. Le modèle lignager et parental persiste dans la gestion du pouvoir public. En de nombreux Etats africains, tous les leviers importants du pouvoir politique, économique et militaire continuent d’être  tenus par le monarque, ses proches et sa parentèle. L’exclusion prédomine sur l’inclusion. La concentration du pouvoir, la répression des oppositions et le refus de la contestation politique continuent de régenter la vie politique de la plupart des Etats africains. Cette tendance dure de la vie politique africaine va chercher sa justification du côté des identités culturelles et des traditions du pouvoir  précolonial africain. Le récent épisode électoral ougandais et, en d’autres pays, les tentatives de confiscation patrimoniale du pouvoir d’Etat en constituent la preuve. Armés de la thématique de l’autochtonie, les autocrates africains postcoloniaux et leurs idéologues en appellent aux traditions précoloniales et aux identités culturelles pour justifier leur refus de l’alternance démocratique et de la limitation du pouvoir. Le monarque précolonial africain disposerait, selon eux, d’un pouvoir absolu, dénué de contre-pouvoir. La société précoloniale serait soumise à l’arbitraire de l’Etat.

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La pauvreté de masse en Afrique Noire, effet d’un système endogène de domination politique.

Les causes endogènes de la pauvreté en Afrique Noire. N°3.

En quoi consiste le dispositif fonctionnel des sociétés lignagères précoloniales ? Selon nous la pauvreté de masse, résulterait  de la transposition de ce dispositif dans les nouveaux modèles économiques postcoloniaux. Cette transposition obéit à un objectif politique spécifique qui explique sa résilience. La pauvreté de masse permet de maintenir la société sous la tutelle du pouvoir politique en Afrique Noire. Elle garantit la reproduction de l’ordre établi.  

Démontrons notre hypothèse par des données historiques concrètes. L’historien Olivier Pétré Grenouilleau (cf « Les traites négrières ») montre, en effet, que le dispositif socio-économique fonctionnel des sociétés africaines du passé se caractérisait par une séparation radicale politiquement déterminée entre une sphère d’autoconsommation villageoise et une sphère du grand commerce. Ce cloisonnement quasi étanche garantissait la survie de l’ordre lignager dans le contexte d’une économie de marché. La libre circulation du numéraire, risquant de provoquer dans la société des enrichissements personnels non contrôlés, les élites lignagères s’attachaient à restreindre la diffusion de l’économie marchande dans le reste de la société. Une accumulation personnelle incontrôlée du capital financier était en effet susceptible d’ouvrir la porte à une appropriation privée des sols et de conférer à leur détenteur un pouvoir politique à même de déstabiliser l’ordre établi.

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