Articles par balises :politique

Conflit, négociation et compromis, forces de la démocratie. 1ère Partie

Assemblée Cote d'IvoireLa démocratie est structurée par le conflit, par l’affrontement des intérêts divergents des acteurs sociaux, par la contradiction entre nécessité d’accumulation du capital et exigence de redistribution des ressources. Le contrôle du Pouvoir par la société, la critique constructive des décisions et des actions du gouvernement par l’opposition, constituent l’armature du régime démocratique. La revendication des droits et la défense des intérêts dans les mouvements sociaux entretiennent la démocratie. L’expression ouverte des contradictions et la résolution institutionnelle des conflits à travers le dialogue social et le compromis la préservent.

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De quelle manière Simone Gbagbo a-t-elle combattu avec sa bouche ?

S GbagboLes gifles et la brutalité de celle qui a combattu avec la bouche.

« Je n'ai envoyé personne faire la guerre, les combats que j'ai menés,c'est avec ma bouche». C’est avec cette phrase négationniste d’une étonnante vulgarité que Simone Gbagbo a inauguré, sous l’acclamation de ses fans, la reprise de son procès ce 20 Juin 2016, pour se donner l’allure d’une innocente pacifiste, d’une victime expiatoire d’un procès politique. Phrase d’une vulgarité insigne, en effet, venant d’une personnalité de son rang, quand on sait l’image suggestive qui peut être associée à celle d’une bouche virile. Les phrases mortelles et les appels incendiaires qui sortirent de cette  bouche combattante qui blesse et qui tue, s’accompagnèrent souvent du prompt secours de sa main gifleuse lorsque l’adversaire se trouvait  à portée de bras. Phrase significative donc, qui dément sa prétention à l’innocence et la non-violence.

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Réforme de la Constitution en Côte d’Ivoire. Le sens et l’objet des états généraux de la République. 4/4

Réforme de la constitutionRéappropriation autocritique des valeurs de la République et de la démocratie : la responsabilité citoyenne et politique

Demander  à tenir « les états généraux de la République pour faire le bilan de la crise politique ivoirienne afin que cette situation ne se reproduise pas dans un avenir proche », c’est vouloir recentrer le  débat public ivoirien sur les valeurs de la République et de la Démocratie. C’est vouloir déterminer les raisons ayant conduit les divers protagonistes de la crise politique ivoirienne à trahir si facilement ces valeurs. C’est, dans ce débat autocritique, réinterroger nos engagements individuels et collectifs du passé et du présent. C’est pour chacun d’entre nous, nous mettre en position de réceptivité pour  nous approprier les valeurs de la République et de la démocratie afin de construire le présent et l’avenir de la cité ivoirienne. C’est décider de révoquer le passé en nous y référant comme mémoire de nos abdications et de nos démissions. C’est vouloir bâtir le présent et le futur de la Côte d’Ivoire selon le modèle démocratique de la coexistence de la diversité, du respect des libertés fondamentales, de la coresponsabilité citoyenne et de la fraternité.

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Les contenus symboliques des procès Hissène Habré, Laurent et Simone Gbagbo.

 

Sous quelle condition le procès Habré pourrait-il devenir normatif. 2ème Partie.

Savoir interpréter les signes pour pouvoir avancer dans l’Histoire.

Le procès Habré  à Dakar est riche en symboles. Il importe de les interpréter et de les porter à la conscience. Le jugement et l’emprisonnement à perpétuité des dictateurs africains par des tribunaux internationaux africains ou étrangers à compétence universelle symbolise la révocation judiciaire du passé politique calamiteux de l’Afrique. L’arrêt pénal d’emprisonnement à perpétuité requis contre Hissène Habré est une condamnation judiciaire du modèle politique dont il fut l’incarnation emblématique. En Afrique,  l’oppression des peuples par l’Etat et par son chef est désormais devenue définitivement illégale. Les arrêts pénaux de perpétuité requis contre les bourreaux politiques des peuples entretiennent, sous cette perspective, une certaine analogie avec la condamnation à mort du despotisme par la révolution française. On coupe, symboliquement avec la guillotine judiciaire,  la tête des cerbères dévoreurs qui tenaient les peuples sous leur joug sanglant dans des Etat-Hadès. Les peines de perpétuité infligées à ces cerbères signifient la révocation judiciaire de l’Etat infernal, de l’Etat-tueur. Elles initient symboliquement la renaissance démocratique du continent.

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L’appel des évêques ivoiriens au Président de la République pose problème. 2ème Partie

L’intercession de l’Eglise auprès du Président de la République en faveur de la libération des pros-Gbagbo se veut morale et humanitaire. Cet esprit exigeait pourtant du clergé catholique qu’il dénonçât clairement et sans équivoque la haine meurtrière de l'Etranger, haine si antichrétienne,  et les crimes perpétrés à ce titre durant la crise post-électorale ivoirienne. Il exigeait aussi que la haute hiérarchie de l’Eglise s’allie au clergé musulman pour porter secours, dans la mesure des possibilités qui étaient la sienne,  aux victimes des affrontements politiques comme ce fut le cas en Centrafrique. Il n'en fut malheureusement rien. En Côte d’Ivoire n’eut pas lieu l’engagement sans équivoque du clergé catholique contre les massacres politiques tel que nous le vîmes en Centrafrique. La cathédrale de Bangui abrita des musulmans pour les protéger de la furie meurtrière des groupes soit disant d’autodéfense  et « chrétiens »  antibalaka qui n’étaient rien d’autres que  les  milices criminelles des politiciens en lutte pour le pouvoir.

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L’appel des évêques ivoiriens au Président de la République pose problème. 1ère Partie.

Que penser de l’appel lancé par les évêques dimanche dernier au Président de la République  pour l’élargissement judiciaire des prisonniers pro-Gbagbo détenus dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011? Le ton impératif et l’objet de cet appel soulèvent, en effet, des questions. "La réconciliation naturellement exige la libération des prisonniers dans le cadre du conflit advenu dans le pays, surtout que de ce point de vue, personne ne peut se dire innocent" avait déclaré Mgr Ignace Bessi Dogbo. Cette déclaration de l'évêque de Katiola, faite au nom des évêques ivoiriens, est-elle une supplique chrétienne inspirée par les principes de charité et de compassion ou une intervention politique du clergé catholique qui prescrit à l’Etat une décision judiciaire? Respecte-t-elle le principe de laïcité de l’Etat, de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, de la religion et de la politique? L’esprit de cette intercession, qui se veut chrétienne et humanitaire,  n’exigeait-il pas du clergé catholique qu’il dénonça clairement la haine meurtrière de l'Etranger et les crimes perpétrés à ce titre durant la crise post-électorale ivoirienne ?

L’attitude équivoque de l’Eglise ivoirienne durant la crise post-électorale ivoirienne, attitude qui fut aux antipodes de celle de l’Eglise durant la crise politique centrafricaine, oblige les Ivoiriens que nous sommes à s’interroger. Dans cette première partie de la contribution que nous consacrons à ce questionnement, interrogeons donc, sous une perspective purement politique relativement au principe de laïcité, la légitimité de l’appel lancée par les évêques au Chef de l’Etat au profit de la libération des prisonniers pro-Gbagbo.

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Les mouvements sociaux et l’émergence dans les pays démocratiques d’Afrique. 1ère Partie.

En démocratie,  les mouvements sociaux  ne visent pas à renverser le régime politique.

En démocratie libérale, les mouvements sociaux ne visent pas à renverser l’Etat pour transformer son régime politique. De nature essentiellement revendicatrice, ils sont économiquement et socialement motivés. Les acteurs sociaux et les acteurs économiques manifestent en démocratie pour revendiquer des droits et pour défendre des intérêts légitimes. Les manifestations poussent l’Etat à répondre aux demandes des acteurs de la société civile afin de satisfaire l’impératif démocratique d’inclusion et d’intégration de la diversité. Dans les cas extrêmes, lorsque la démocratie est menacée par une mauvaise gouvernance, Impeachment et destitution constitutionnelle du chef de l’Etat, hors de la période de l’Election, visent à empêcher la privatisation de l’intérêt général par le pouvoir politique et à rétablir dans l’Etat la priorité du service du Bien public.

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L’Afrique Noire démocratique et libérale est-elle sur la bonne voie ?

En Afrique Noire, la démocratie libérale chemine en titubant sur un chemin étroit bordé de précipices vertigineux. Son projet politique et économique  semble brouillé. Le libéralisme économique n’est-il pas devenu mercantilisme ? Le monopole ne s’est-il pas substitué à la concurrence libérale  au détriment du libre commerce et de l’accès sans discrimination de tous les citoyens aux échanges? La démocratie n’est-elle pas devenue exclusivement procédurale ? Cette démocratie des procédures ne mène-t-elle pas à l’accaparement du pouvoir par l’oligarchie et par la ploutocratie? Le jeu démocratique n’est-il pas faussé ?

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L’ostentation des dirigeants africains, frein à la démocratie libérale. 1ère partie.

 Le mode de vie et  la consommation ostentatoires des classes dirigeantes en des pays rongés par la pauvreté de masse et dépourvus d’infrastructures minimales est l’une des spécificités emblématiques des sociétés modernes d’Afrique Noire. La propension  d’un grand nombre de dirigeants politiques africains à accumuler des biens de luxe au détriment du bien public, est l’emblème d’une gouvernance calamiteuse qui heurte autant la rationalité politique et économique que la morale.

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Nous ne devons pas céder à la peur face à AQMI. En voici les raisons.

 

Nous ne devons pas avoir peur parce que Aqmi est foncièrement faible et non pas seulement parce que sa puissance militaire, en réalité illusoire, a été fortement entamée par l’opération militaire française Barkhane. Aqmi est foncièrement faible parce que cette entité est, en réalité, un groupuscule d’individus apeurés qui se cachent, dans les grottes et les sables du désert sahariens, qui tremblent d’effroi au moindre bruit d’un aéronef. Ces individus qui portent le masque de la terreur et qui célèbrent la mort, ont en réalité une peur panique de la mort. Ils tiennent aux dominiums et aux impériums temporels, à la vie physique et à ses jouissances sensibles. Ce sont des êtres faibles qui ne sont forts que de la démission, de la naïveté et de la peur  de ceux qu'ils agressent.

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Les conceptions anti-démocratiques du pouvoir, du gouvernement et du peuple en Afrique.

Représentations mentales antidémocratiques et politiques calamiteuses en Afrique. 2ème partie

  1. Les conceptions  antidémocratiques du pouvoir

1ère Quand un parti ou un acteur politique se représente le pouvoir démocratique  comme une propriété individuelle, et non pas comme une propriété collective, comme la propriété inaliénable du peuple, il le considère comme un bien dont il faut s’approprier personnellement.

 2ème Quand un parti ou un acteur politique se représente le pouvoir démocratique comme une entité réelle, et non pas comme une entité irréelle et métaphorique, il conçoit alors la lutte politique démocratique comme un combat réel mené en vue de s’en accaparer.

3ème Quand un parti ou un acteur politique se représente le lieu du pouvoir démocratique comme un lieu réel et un trône, et non pas comme un lieu métaphorique in-appropriable, il l’assimile à un territoire et à un trône à conquérir. Il conçoit alors la lutte politique comme une guerre de conquête territoriale et la prise du pouvoir comme prise d’un siège royal ou d’un sceptre de monarque.

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Comment l’opposition ivoirienne devrait-elle jouer son rôle de contre-pouvoir face au gouvernement ?

Le mot du Premier Ministre Kablan Duncan et la question de la responsabilité du personnel politique ivoirien. 2ème partie

La mise au point du premier Ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, amène nécessairement à interroger, du point de vue de leur qualité idéologique respective, la gouvernance du parti au pouvoir et l’activité de contre-pouvoir des partis d’opposition. Le gouvernement libéral ivoirien gouverne-t-il comme il se doit en démocratie électorale représentative? L’opposition dite socialiste ivoirienne s’oppose-t-elle au gouvernement comme  il se doit dans ce type de régime ?

En démocratie électorale représentative, un gouvernement d’obédience libérale doit gouverner selon les principes du libéralisme. Une opposition d’obédience socialiste doit s’opposer au gouvernement avec les principes du socialisme. Cette règle d’or explique, en France, le désaveu du gouvernement socialiste français actuel auquel son électorat reproche de gérer le pouvoir avec les principes du libéralisme.  En posant la question de la qualité  du mode sous lequel le gouvernement et l’opposition politique s’exercent en Côte d’Ivoire, nous évaluons ces deux représentants  du pouvoir démocratique selon leurs capacités respectives à répondre aux réquisits des obédiences dont elles prétendent se réclamer.

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Pour le salut politique et économique de l’Afrique, le modèle Mandela ou le modèle Kagamé? 2eme partie.

Les explications du Ministre Bacongo Cissé ne sont pas convaincantes.

Nul démocrate et républicain ivoirien ne songerait à contester la proposition du Ministre Bacongo Cissé relative à la modification du Code de la nationalité dans l’article 35 de la Constitution de 2000. Cet alinéa de l’article 35  constituait un viol perpétré contre l’esprit de la République et de la Démocratie en Côte d’Ivoire. Le problème est toutefois que cet article 35, qui doit être impérativement  modifié,  est complexe parce qu’il comporte plusieurs dimensions. L’abrogation de cet alinéa étant légitime, la tentation existe en effet de réformer l’article 35 en entier en abrogeant par la même occasion la limitation de la durée du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable 1 fois qui est formellement en accord avec l’esprit de la République et de la démocratie. Le danger est en effet de restaurer dans la nouvelle  Constitution à venir  de 2016,  l’article 9 de la Constitution de 1960 qui instaurait une présidence illimitée en stipulant tout simplement que « le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il est rééligible ».

L’abrogation proposée par le Ministre Bacongo Cissé conduirait donc à un retour en arrière, à une régression de la démocratie ivoirienne. La thèse du ministre est spécieuse et dangereuse en ce qu’elle s’efforce de délégitimer à force d’arguments et d’exemples historiques, la limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentielle qui devrait pourtant être considérée comme un acquis progressiste de la démocratie ivoirienne.

Les explications, par lesquelles le Ministre Bacongo Cissé s’efforce de fonder en raison sa proposition d’abroger de la Constitution la limitation de la durée du mandat présidentiel, sont contestables car ce sont des sophismes. Pour dénoncer cette limitation, le ministre en appelle implicitement à l’exemple de certaines démocraties célèbres qui fonctionnèrent durant des décennies entières sans cette clause. Cette réalité historique  suffirait-elle pour autant à faire de la limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentiel un principe contingent et à tout le moins illégitime qui attaquerait la souveraineté du peuple en démocratie ? Les faits seraient-ils devenus la norme du droit ? L’argument du ministre, de cet éminent juriste ivoirien, est un sophisme d’autant plus inconséquent qu’il subordonne le droit au fait, au lieu de faire du principe de droit la norme des faits et de l’exercice du pouvoir.

En réalité, le principe de la limitation de la durée du mandat présidentiel en démocratie est un principe normatif qui fut, dans le cours de la temporalité démocratique des pays concernés, gravé dans le marbre de la Loi fondamentale afin d’avoir force de loi contraignante. Cette inscription était destinée à instituer constitutionnellement l’exigence d’alternance du pouvoir afin de préserver la souveraineté du peuple contre son possible accaparement par le prince. Le principe de la limitation de la durée du mandat présidentiel régentait déjà la gouvernance des démocrates et des républicains Américains et Français comme un principe constitutif à priori de la démocratie, avant d’être gravé dans le marbre de la Loi fondamentale. La quadruple réélection de Franklin Delano Roosevelt aux Etats-Unis d’Amérique fut l’exception qui confirmait la règle et qui conduisit au 22ème amendement de la constitution des Etats-Unis limitant le Président à deux mandats. Nelson Mandela, restituant gracieusement le pouvoir au peuple Sud-Africain après son premier mandat, se plaçait dans la tradition de cette conviction démocratique subjective que l’inscription constitutionnelle consacre dans le processus de perfectionnement de la démocratie. 1947 aux Etats Unis d’Amérique, année où le Congrès adopte le 22ème amendement, et 2008 en France, année de la révision constitutionnelle qui limite le nombre de mandats successifs à deux, furent l’acmé d’une dynamique de perfectionnement historique continue du régime démocratique en ces pays et non pas des moments de dérive de la démocratie.

En insinuant que la démocratie Sénégalaise a progressé vers l’abrogation de la limitation constitutionnelle de la durée du Mandat présidentiel  dans le but d’accréditer sa thèse à partir d’un exemple pris sur le continent Africain, le Ministre Bacongo Cissé avance une contre-vérité pour étayer son sophisme. Au Sénégal, le débat porte plutôt sur l’abrogation du septennat au profit du quinquennat ou sur la conservation du septennat au détriment du quinquennat. La démocratie américaine et la démocratie française, de même que la démocratie sénégalaise, se sont perfectionnées en évoluant vers la limitation de la durée du mandat présidentiel comme vers le télos de ce régime.

 La limitation du pouvoir est un principe a priori de la raison démocratique et donc un principe constitutif de la démocratie qui progresse en gravant la limitation de la durée du mandat présidentiel dans le marbre de la Loi Fondamentale. Au sens Aristotélicien du terme, cette limitation est à la fois la cause formelle et la cause finale du régime démocratique en tant que régime de la souveraineté du peuple.

Contrairement à ce qu’insinue le Ministre Bacongo Cissé, la limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentiel n’attaque pas la souveraineté du peuple. C’est, au contraire, l’absence de limitation constitutionnelle du mandat présidentiel qui met en danger la souveraineté du peuple en livrant le peuple à l’arbitraire possible du pouvoir. Cette limitation est donc en démocratie un signe de progrès démocratique et non de régression démocratique.

La limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentiel garantit l’alternance du pouvoir qui est une condition essentielle de la démocratie. Elle protège la souveraineté du peuple en mettant un verrou constitutionnel à l’arbitraire du pouvoir. Elle préserve sa capacité de choisir librement ses dirigeants sans subir la contrainte subtile et insidieuse du gouvernement en place. Elle libère le peuple  de l’emprise d’un prince qui voudrait capitaliser politiquement ses capacités technocratiques et son expérience pour conserver le pouvoir au terme de la durée légale de son mandat comme au Rwanda. Elle le sauvegarde de la propagande et des appareils de contrôle social d’un monarque qui, pour maintenir ses privilèges, voudrait accaparer le pouvoir à l’aide d’un parlement instrumentalisé ou au moyen d’un référendum tuyauté  comme au Congo.

Contrairement aux propos du Ministre Bacongo, il y a donc bel et bien, en démocratie, une justification qui fonde la disqualification du magistrat compétent au terme de la durée légale de sa mandature : c’est l’exigence d’alternance du pouvoir comme bouclier qui préserve, en aval, la société contre le danger d’arbitraire du pouvoir. La limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentiel est un principe normatif qui ne dérive pas de la volonté arbitraire du pouvoir et des appareils partisans. C’est aussi un principe de précaution de la raison démocratique. Aux conditions discriminatoires d’éligibilité, qui préservent en amont la magistrature suprême de l’aventurisme et de l’appropriation, s’ajoute en aval une règle constitutionnelle discriminatoire qui empêche son accaparement. (A suivre)

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Le Ministre Bacongo Cissé a-t-il raison de proposer l’abrogation de la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel en Côte d’Ivoire ?

Pour le salut politique  et économique de l’Afrique Noire, le modèle Mandela ou le modèle Kagamé ?

Les propositions pertinentes et argumentées du Ministre Bacongo Cissé relatives à la mise à jour de la Loi Fondamentale ivoirienne, notamment celle portant sur la réforme du code de la nationalité, emportent sûrement le suffrage de tous les démocrates et républicains ivoiriens. Une des propositions du Ministre ne suscite pas cependant cette adhésion unanime tant  elle semble heurter la raison démocratique par son incongruité et paraître indéfendable. Il est donc essentiel de récuser argumentativement la position de ce membre important du gouvernement ivoirien, un juriste connu pour son légalisme républicain et sa pondération. La proposition du Ministre  Bacongo Cissé, relative à l’abrogation de la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel en démocratie, est réfutable. Contrairement à ce que dit le Ministre, cette limitation n’est pas, en démocratie, un compromis politique parce que, par définition, le compromis est une position médiatrice qui accorde deux positions divergentes également légitimes. Considérer la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel comme un compromis reviendrait contradictoirement à légitimer la dictature et la prise du pouvoir par la force. Cette limitation n’est pas non plus un dispositif fonctionnel modifiable au  gré des circonstances selon la situation historique des Etats et des continents, ni une représentation subjective des partis d’oppositions, des associations de la société civile et des puissances étrangères comme l’allègue le Ministre Bacongo.

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Pour le salut politique et économique de l’Afrique Noire, le modèle Mandela ou le modèle Kagamé ?

Le Ministre Bacongo Cissé a-t-il raison de proposer l’abrogation de la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel en Côte d’Ivoire ?

Les propositions pertinentes et argumentées du Ministre Bacongo Cissé relatives à la mise à jour de la Loi Fondamentale ivoirienne, notamment celle portant sur la réforme du code de la nationalité, emportent sûrement le suffrage de tous les démocrates et républicains ivoiriens. Une des propositions du Ministre ne suscite pas cependant cette adhésion unanime tant  elle semble heurter la raison démocratique par son incongruité et paraître indéfendable. Il est donc essentiel de récuser argumentativement la position de ce membre important du gouvernement ivoirien, un juriste connu pour son légalisme républicain et sa pondération. La proposition du Ministre  Bacongo Cissé, relative à l’abrogation de la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel en démocratie, est réfutable. Contrairement à ce que dit le Ministre, cette limitation n’est pas, en démocratie, un compromis politique parce que, par définition, le compromis est une position médiatrice qui accorde deux positions divergentes également légitimes. Considérer la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel comme un compromis reviendrait contradictoirement à légitimer la dictature et la prise du pouvoir par la force. Cette limitation n’est pas non plus un dispositif fonctionnel modifiable au  gré des circonstances selon la situation historique des Etats et des continents, ni une représentation subjective des partis d’oppositions, des associations de la société civile et des puissances étrangères comme l’allègue le Ministre Bacongo.

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