Nous ne devons pas céder à la peur face à AQMI. En voici les raisons.

 

Nous ne devons pas avoir peur parce que Aqmi est foncièrement faible et non pas seulement parce que sa puissance militaire, en réalité illusoire, a été fortement entamée par l’opération militaire française Barkhane. Aqmi est foncièrement faible parce que cette entité est, en réalité, un groupuscule d’individus apeurés qui se cachent, dans les grottes et les sables du désert sahariens, qui tremblent d’effroi au moindre bruit d’un aéronef. Ces individus qui portent le masque de la terreur et qui célèbrent la mort, ont en réalité une peur panique de la mort. Ils tiennent aux dominiums et aux impériums temporels, à la vie physique et à ses jouissances sensibles. Ce sont des êtres faibles qui ne sont forts que de la démission, de la naïveté et de la peur  de ceux qu'ils agressent.

 La puissance d’AQMI est illusoire. C’est la puissance du virus, organisme primaire originellement faible et impuissant qui ne parvient  à tuer qu’en s’accrochant de manière opportuniste à la cellule d’un corps vivant pour en détourner le mécanisme vital au profit de son œuvre de mort. Comme le virus, AQMI prospère sur l’insalubrité des corps sociaux africains. La salubrité de ces corps signerait son arrêt de mort.

Nous ne devons donc pas avoir peur, parce que l’entité criminelle qui vient de revendiquer l’agression terroriste de Grand-Bassam et qui continue de proférer des menaces destinées à diffuser la peur dans le corps social ivoirien, est un non-être qui agit  par procuration en utilisant, dans les pays ciblés d’Afrique Noire, des mules consentantes. La rituelle revendication médiatique tonitruante qui suit les opérations sanglantes ponctuelles des commandos d’autochtones dont ce non-être assume la paternité, est en réalité une simulation de puissance pour cacher cette faiblesse congénitale du virus. De même que le virus dépend de l’activité des cellules sur lesquelles il s’est accroché, AQMI dépend de la force des commandos d’autochtones qu’il a colonisés de l’intérieur en utilisant de manière opportuniste le contexte.

Le mécanisme de la peur que les appels au meurtre et les agressions de ce non-être provoquent, consiste tout simplement à renvoyer psychologiquement la victime à ses démissions et à ses abdications personnelles, autrement dit à la servitude interne personnelle qui le met irrémédiablement à la merci d’un prochain coup imparable. Le rituel de communication médiatique qui suit la perpétration des agressions, à savoir, la revendication des crimes, la déclinaison de l’identité autochtone des membres du commando de tueurs, la profération des menaces, a un objectif précis. Il vise à sidérer et à tétaniser la victime en la mettant en face de sa division intérieure, à ses abdications qui ont déjà livré ses forces vives internes à la disposition son agresseur. Ce rituel macabre véhicule le message suivant « Je me suis approprié de votre personne. Je viens de vous frapper en vous utilisant contre vous-mêmes. Je vais continuer à le faire. Et vous n’y pouvez rien ».

La puissance d’AQMI est la nôtre abandonnée par notre démission individuelle et collective à la disposition d’un virus social, d’un non-être, d’un néant. Livré à lui-même AQMI, est impuissant en Afrique de l’Ouest. Car il ne peut agir en qu’en ralliant nos propres cellules vivantes internes, notre responsabilité de personne et les jeunes de nos cités que nous avons abandonnés à la déréliction, à notre insalubrité sociale intérieure pluri-décennale. Briser AQMI dépend de notre capacité à développer, entre nous, un sentiment d’appartenance commune qui resserre les liens entre les membres divers et différents de la cité ivoirienne de telle sorte qu’aucune force hostile ne puisse y pénétrer.

Nous ne devons donc pas avoir peur en Côte d’Ivoire parce qu’il dépend de nous d’anéantir AQMI en lui arrachant nos forces vives internes qu’il s’ingénie à voler par la simulation de la force invincible, par la manipulation mentale et par la démagogie. Notre combat contre AQMI doit donc se fonder sur notre conscience d’avoir affaire à un virus social. Notre lutte anti-AQMI doit être de type prophylactique. Il consister à assécher le vivier insalubre interne dans lequel ce virus social s’abrite et croît en nos demeures pour constituer ses forces en recrutant des commandos d’autochtones.

Pour briser AQMI il faut le combattre par notre engagement opiniâtre dans la voie de l’émancipation économique, de la construction nationale citoyenne et du progrès démocratique qui nous permettraient  de choisir en nos Etats des gouvernants soucieux de l’intérêt général et du bien public. Pour combattre victorieusement AQMI il faut, en nos Etats d’Afrique Noire, fonder nos politiques nationales sur des projets qui donnent de l’espérance à nos jeunes. Cette évidence qui signifie a priori l’inefficience des solutions exclusivement militaires, a déjà été déclinée en divers articles  par divers analystes.

En nous demandant solennellement de ne pas céder à la peur après l’agression barbare du virus social AQMI à Grd-Bassam, le Président de la République, Alassane Ouattara attire notre attention sur le fait que nous avons affaire à un non-être dénué de force et de puissance autonomes. Ils nous appellent à nous rassembler dans la poursuite opiniâtre des engagements nationaux qui signent l’arrêt de mort inéluctable du non-être terroriste AQMI. (A suivre)

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