Articles par balises :Laïcité

L’appel des évêques ivoiriens au Président de la République pose problème. 2ème Partie

L’intercession de l’Eglise auprès du Président de la République en faveur de la libération des pros-Gbagbo se veut morale et humanitaire. Cet esprit exigeait pourtant du clergé catholique qu’il dénonçât clairement et sans équivoque la haine meurtrière de l'Etranger, haine si antichrétienne,  et les crimes perpétrés à ce titre durant la crise post-électorale ivoirienne. Il exigeait aussi que la haute hiérarchie de l’Eglise s’allie au clergé musulman pour porter secours, dans la mesure des possibilités qui étaient la sienne,  aux victimes des affrontements politiques comme ce fut le cas en Centrafrique. Il n'en fut malheureusement rien. En Côte d’Ivoire n’eut pas lieu l’engagement sans équivoque du clergé catholique contre les massacres politiques tel que nous le vîmes en Centrafrique. La cathédrale de Bangui abrita des musulmans pour les protéger de la furie meurtrière des groupes soit disant d’autodéfense  et « chrétiens »  antibalaka qui n’étaient rien d’autres que  les  milices criminelles des politiciens en lutte pour le pouvoir.

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L’appel des évêques ivoiriens au Président de la République pose problème. 1ère Partie.

Que penser de l’appel lancé par les évêques dimanche dernier au Président de la République  pour l’élargissement judiciaire des prisonniers pro-Gbagbo détenus dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011? Le ton impératif et l’objet de cet appel soulèvent, en effet, des questions. "La réconciliation naturellement exige la libération des prisonniers dans le cadre du conflit advenu dans le pays, surtout que de ce point de vue, personne ne peut se dire innocent" avait déclaré Mgr Ignace Bessi Dogbo. Cette déclaration de l'évêque de Katiola, faite au nom des évêques ivoiriens, est-elle une supplique chrétienne inspirée par les principes de charité et de compassion ou une intervention politique du clergé catholique qui prescrit à l’Etat une décision judiciaire? Respecte-t-elle le principe de laïcité de l’Etat, de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, de la religion et de la politique? L’esprit de cette intercession, qui se veut chrétienne et humanitaire,  n’exigeait-il pas du clergé catholique qu’il dénonça clairement la haine meurtrière de l'Etranger et les crimes perpétrés à ce titre durant la crise post-électorale ivoirienne ?

L’attitude équivoque de l’Eglise ivoirienne durant la crise post-électorale ivoirienne, attitude qui fut aux antipodes de celle de l’Eglise durant la crise politique centrafricaine, oblige les Ivoiriens que nous sommes à s’interroger. Dans cette première partie de la contribution que nous consacrons à ce questionnement, interrogeons donc, sous une perspective purement politique relativement au principe de laïcité, la légitimité de l’appel lancée par les évêques au Chef de l’Etat au profit de la libération des prisonniers pro-Gbagbo.

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Attentat terroriste de Ouagadougou ! Pourquoi et que faire ?

Le scénario d’asservissement culturel et économique des populations de l’Afrique Noire  n’a pas varié d’un iota depuis des siècles. Une entreprise d’expansion économique et culturelle, murie hors d’Afrique, enrôle de gré ou de force des Négro-africains en qualité d’agents actifs locaux, c’est-à-dire précisément en qualité de mules serviles pour implanter territorialement en Afrique Noire, l’idéologie, la culture ,les représentations et les comportements qui vont assurer sa tutelle. Le chef de l’expédition de Ouagadougou avait « des traits maghrébins, mesurait un peu plus d’1,80 m et portait une chemise bleu-rouge avec un jean ». Il dirigeait l’équipée  sanglante sur Ouagadougou à la tête d'un commando constitué de deux Négros Africains, des hommes de main du chef missionné par Aqmi la filiale maghrébine d’une entreprise terroriste implantée au Moyen-Orient. Combattre les « croisés » (sic) en Afrique, y implanter un nouvel islam sectaire dans un projet d’acculturation, déraciner l’islam contemplatif syncrétique des Africains, le remplacer par un islam politique réinterprété comme idéologie d’un Etat expansionniste, telles sont les missions confiées aux filiales maghrébines de la centrale moyen-orientale,  et sous-traitées localement par des Négro-africains recrutés en tant que mercenaires pour les besoins de la cause lointaine. Du Nigeria, où des émules qui sont en réalité des mules locales se sont pleinement réapproprié ce projet, au Mali, une stratégie de pénétration de l’Afrique Noire configurée selon le modèle du Croissant se substitue après deux siècles à l’ancienne pénétration coloniale qui fut configurée selon le modèle de la Croix.

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La contestation illégale et illégitime de l’éligibilité du candidat Alassane Dramane Ouattara. 2ème partie.

 Dans les années 1998-2000, la décision de déclarer le candidat Alassane Dramane Ouattara inéligible à la présidence de la République, décision similaire à celle du bannissement du capitaine Dreyfus par des adversaires de la République,  adeptes d’un Etat communautaire dans la France nationaliste des années 1894-1895, est arbitrairement prise et mise en œuvre par une faction de politiciens désireux d’écarter un adversaire politique. La légalisation de cette décision arbitraire  funeste, par les tenants ivoiriens du nationalisme communautaire contre les principes de la République, conduisit  aux révoltes sociales et  la rébellion militaire  de 2002 qui ne fut en rien le résultat d’un complot néo-colonialiste international des firmes et multinationales capitalistes contre un pouvoir socialiste patriote et républicain. Structuré par le nationalisme communautaire, l’Etat communautaire, qui vit le jour à la suite d’une élection calamiteuse en 2000 n’était guère un Etat démocratique animé par un patriotisme républicain d’Etat. Le vol de la dénomination de « patriote » par les milices sanglantes du pouvoir ethno-nationaliste fut l’expression emblématique d’une escroquerie politique. La rébellion militaire de 2002 fut en réalité la conséquence logique d’un acte de pyromanie politique illégale autant qu’illégitime qu’essaient de rééditer à nouveau  les auteurs de ce brigandage politique en 2015.

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La laïcité de l’Etat, valeur partagée des Musulmans et des Chrétiens de Côte d’Ivoire.

Partout où l'on a voulu reconstruire la société politique et bâtir l'Etat sur les identités primordiales, c'est-à-dire sur les ethnies et sur les confessions religieuses, le sang a coulé. Partout où, dans les sociétés multiethniques et multiconfessionnelles, l’on a voulu placer le pouvoir temporel sous la régence des coutumes et des dogmes confessionnels, la réforme ethnique et confessionnelle de l’Etat a abouti aux politiques de purification ethnique et confessionnelle, aux massacres et aux génocides. Prétendant détenir l’exclusivité de la Vérité et représenter la Nation, les dogmes et les identités sont alors entrés en collision en vue de  s’approprier l’Etat en excluant l'Autre, en éliminant la différence. L’histoire récente, ici en Afrique, et ailleurs dans le monde atteste de la vérité de cette loi tout simplement parce que "la pluralité est la loi de la terre"  comme l’a souligné Hannah Arendt.

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L’appel de Daoukro ou la République contre l’Etat communautaire

Dans la continuité du front républicain, qui  avait permis de remporter la victoire électorale contre l’ethno-nationalisme lors de la Présidentielle de 2010, l’objet ultime de l’appel de Daoukro était de préserver la coalition républicaine et de l’inscrire dans la durée sous la forme d’une alternance de candidatures aux Présidentielles entre les deux parties prenantes du RHDP.

La coalition se voulait une alliance partisane républicaine contre la dérive de la Côte d’Ivoire vers un Etat communautaire antirépublicain et antidémocratique.  Elle est maintenant vécue par ses opposants comme une entrave au pluralisme démocratique. Ils accusent le RDR de vouloir absorber le PDCI, de l’instrumentaliser pour conserver le pouvoir. La coalition est alors perçue comme l’instrument de la mainmise d’une communauté ethnique et d’une région sur le Pouvoir d’Etat. Elle est aussi considérée comme un dispositif qui permet à des personnes et des factions de monopoliser le pouvoir au détriment de l’autonomie et de l’indépendance des partis.

Ainsi, l’esprit du RHDP qui était de sauvegarder la République, de la protéger contre le danger de dérive communautaire et ethno-nationaliste, est calomnié.

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A quand une marche républicaine à Abuja ? Le paradoxe africain après Paris, Maiduguri et Baga

Après la marche républicaine de Paris qui avait  pleinement révélé le caractère scandaleux  du silence de la communauté internationale face au drame nigérian, on s’attendait à une marche républicaine expresse de la communauté internationale  à Abuja!

On assiste, au contraire, à la mise en place laborieuse d’une riposte institutionnelle et militaire régionale  au djihadisme de la terreur de boko haram et à une certaine indifférence des sociétés civiles! De la même manière,  l’enthousiasme révolté du « Bring back our girls » avait vite cédé la place à l’indifférence et à un sentiment d’impuissance.

Après le rassemblement citoyen international auquel de nombreux Africains ont pris spontanément part pour défendre  les valeurs républicaines blessées,  on s’attendait à un rassemblement citoyen  transfrontalier en Afrique pour défendre la République et le respect de la dignité humaine contre la barbarie djihadiste et l’intégrisme confessionnel.

On a, au contraire, le spectacle étrange et inquiétant des manifestations « anti-Charlie hebdo » qui se révèlent être des manifestations vouées à la  défense du fondamentalisme confessionnel antirépublicain. Des marches anti-Charlie hebdo s’avèrent être des quasi-justifications des effroyables massacres perpétrés par le djihadisme de la terreur en Afrique et dans le monde.

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