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La conscience républicaine : Une urgence en Côte d’Ivoire.

Indignation républicaine contre le « collectif de cadres bété » de Gagnoa. 2ème partie

Construire une conscience politique républicaine pour sauvegarder le leadership économique de la Côte d’Ivoire.

En Afrique de l’Ouest, les « collectifs de cadres ethniques » à l’image du « collectif de cadres bété » de Monsieur Gnahoré Jean-Baptiste  sont une spécificité ivoirienne. Ils véhiculent une culture antirépublicaine anti-démocratique et antilibérale qui menace l’unité politique et le leadership économique de la Côte d’Ivoire. Il faut les combattre en promouvant une conscience politique républicaine populaire

Prenons donc acte du nationalisme ethnique et de la solidarité tribale revendiqués et assumés de Monsieur Gnahoré Jean-Baptiste et de son « collectif de cadres bété » pour souligner que, cette tare qui menace la Démocratie et la République dans les sociétés multiethniques postcoloniales africaines, est singulièrement marquée en Côte d’Ivoire. L’électorat guinéen a tendance à s’organiser selon des polarités ethniques sans que le phénomène ne prenne la forme systématique d’un nationalisme ethnique dirigé expressément contre le régime républicain. A la différence de la Côte d’Ivoire, le projet d’abattre la République en reconfigurant la Loi Fondamentale, le Code électorale et les listes électorales sur la base de critères ethniques  n’a jamais été formulé en Guinée ni au Mali, ni au Libéria ou en Sierra Léone malgré les guerres civiles atroces que ces deux derniers pays ont traversées. Au Mali,  l’irrédentisme touareg a revendiqué, depuis la création du pays, un séparatisme fondé sur la défense d’une identité culturelle en invoquant à tort ou à raison le motif d’une politique du gouvernement centrale jugée ségrégationniste.

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Le pavé anti-ADO et pro-Gbagbo de Mme Fanny Pigeaud est-il crédible ? 2ème partie (Suite et fin)

Quel est le sens caché de la thèse centrale de Mme Fanny Pigeaud : «  la « communauté internationale », suivie par les médias occidentaux, affirme donc que Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle. Pourtant, tout montre que le processus électoral n’a pas respecté les règles.» ? Quelle est la signification politique véritable de cet argumentaire complotiste, qui suggère que ce n’est pas le peuple ivoirien mais la communauté internationale dominée la grande Finance, qui a élu le Président de la République de Côte d’Ivoire en décembre 2010 en manipulant,  de bout en bout,  le processus électoral et notamment la CEI ?  

Cet argumentaire complotiste insulte en réalité le peuple ivoirien dans sa souveraineté. Fanny Pigeaud considère que  le peuple ivoirien  est un peuple mineur dépourvu de la responsabilité  et de la lucidité  nécessaires  au choix autonome et éclairé de ses dirigeants politiques. Sous l’argumentaire conspirationniste de Mme Fanny Pigeaud  est dissimulée la figure hideuse du racisme et du paternalisme d’une certaine intelligentsia occidentale à l’égard des Africains.

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Les formes d’imposture démocratique en Afrique noire.

"Nous avons fait place nette en fermant les médias privés et en faisant taire la contestation populaire à coup de répression policière et militaire. Il n'y a plus, dans le pays, de manifestations publiques contre la volonté de notre  président Pierre N’kurunziza de briguer un troisième mandat. Nous ne sommes donc pas contestés. Les populations citadines contestatrices se terrent. Les populations rurales dont nous avons acheté le silence à coup de distribution de sacs de haricots et de sacs de riz sont indifférentes. La preuve est donc faite que la contestation politique du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza est le fait d’une minorité très localisée de citadins manipulés par les médias et par les anciennes puissances coloniales. La population Burundaise dans sa majorité consent donc à notre volonté de nous octroyer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième mandat, de demeurer au pouvoir ad-vitam æternam au mépris de la constitution. Nous sommes légitimes et le pouvoir d’Etat nous appartient parce que nous sommes les représentants politiques et militaires du peuple majoritaire hutu que nous avons libéré de la domination de la minorité tutsi"

Telle est la manière dont le gouvernement Burundais, sous la férule de l'apprenti dictateur Pierre Nkurunziza, conçoit la démocratie. Curieuse façon de concevoir la démocratie : il s’agit, en effet, d’un cas d’école des impostures démocratiques qui tendent à s’installer en l’Afrique noire à l’ère du multipartisme.

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Les modèles de la pyromanie politique en Afrique Noire : Pierre Nkurunziza versus Laurent Gbagbo.

Malgré les avancées remarquables réalisées en Afrique noire sur le chapitre crucial de l’alternance du pouvoir comme en témoigne le geste exemplaire de Goodluck Jonathan récemment au Nigeria, le syndrome de la folie du pouvoir, résidu pathologique des dictatures et des autocraties qui s’installèrent durant les trois premières décennies de l’Indépendance, constitue de nos jours la menace la plus sérieuse contre la démocratie en Afrique. Ce syndrome africain de la folie du pouvoir, source de la pyromanie politique, se décline sous deux formes principales. La première forme est celle d’un chef d’Etat, démocrate autoproclamé, qui refuse le verdict des urnes prononçant sa défaite, décide de se déclarer lui-même vainqueur de l’élection présidentielle et décide de conserver le pouvoir en refusant le principe démocratique de la majorité du vote. La deuxième forme est celle d’un chef d'Etat prétendument démocrate mais encore inspiré par la culture des dictatures et des autocraties du passé, qui décide de s'octroyer contre la constitution ou en la manipulant, un nombre indu et non autorisé de mandats.

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Les sources endogènes du paupérisme des populations en Afrique Noire. 1ère partie

Les « étrangers » boucs émissaires d’un système endogène de domination.

Dans la plupart des Etats d’Afrique Noire, l’une des anomalies qui sautent aux yeux de l’observateur étranger est le paupérisme du plus grand nombre et la concentration scandaleuse de la richesse financière et du pouvoir économique dans les mains de la classe politique et des familles dirigeantes. A l’ère du triomphe de l’économie libérale et de la démocratie censées se conjuguer pour promouvoir l’intégration socio-économique et politique sans discrimination de la population, la désintégration sociale et les inégalités s’accentuent paradoxalement en Afrique noire. Malgré les forts taux de croissance économiques constatés en plusieurs Etats, ces maux semblent s’approfondir sur fond de séparatisme et de désintégration des Etats postcoloniaux. On est frappé par la contradiction constituée par la coexistence du paupérisme du plus grand nombre avec une inventivité créatrice populaire qui semble donc étouffée ou à tout le moins gaspillée.

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L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire. (2ème partie)

La solution de Jacob Zuma est-elle crédible ?

La maladie de la démocratie sud-africaine, dont la xénophobie est le symptôme, est la crise de la représentation politique des intérêts des populations. La crise de la représentativité résulte de la dérive oligarchique de la classe politique. Elle survient quand cette dernière se met au service de ses propres intérêts, se coupe de la société qu’elle utilise comme ressource politique. La représentation politique des intérêts de la diversité sociale que la démocratie électorale représentative permet de satisfaire est bien souvent dévoyée en Afrique Noire. La représentativité démocratique s’y conçoit, bien souvent, comme incarnation politique d'une identité  ethnique ou confessionnelle.

L’Afrique du sud se conçoit aujourd’hui, plus comme une nation zouloue que comme une nation citoyenne constituée par l’unité de la pluralité des peuples sud-africains. Paradant dans ses vêtements traditionnels et ses peaux de léopard au cours de cérémonies folkloriques, Jacob Zuma se veut l’incarnation de l’identité politique de la communauté majoritaire zouloue. La légitimité de la classe politique dirigeante sud-africaine se définie, dans ce cas, relativement à une légitimité de type ethnique. Le discours politique devient ainsi un discours d’affirmation identitaire tombant dans la démagogie populiste. On en arrive alors facilement au discours de la défense d’une identité communautaire menacée par l’invasion des étrangers ; discours qui potentialise les effets délétères de la discrimination économique du plus grand nombre!

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Que veut dire « Je suis un Gbagbo ou rien» ? Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré. (2ème partie)

En démocratie pluraliste, la complexité et le caractère diversifié de la société conduisent nécessairement à la création des partis politiques. Ces organisations spécialisées du corps social permettent de relier la société civile et la société politique. Leur rôle politique est un rôle de médiation. Il consiste à agréger les demandes des divers groupes d’intérêts afin d’en assurer la représentation politique. Le monde partisan est en conséquence fondé sur la reconnaissance de la légitimité des conflits et sur l’aspiration au consensus. Ces deux éléments contradictoires sont médiatisés par le principe politique du  compromis. Un parti politique qui érige la maxime du refus du compromis  en principe  de conduite, un parti politique qui refuse la diversité et conçoit le corps social comme communauté homogène expurgé de tout conflit social, est en conséquence un anti-mouvement social qui endosse la dénomination partisane comme un masque pour s’y dissimuler en vue de tromper. 

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Quel modèle démocratique choisir pour unir à nouveau les ivoiriens ?

Après avoir été unis  sous le modèle de la République dans  l’Etat mobilisateur à parti unique, les Ivoiriens se sont divisés dans  la démocratie multipartisane et se sont affrontés dans une guerre civile où la revendication identitaire a pris le dessus  sur la citoyenneté. A l’approche de la Présidentielle, la violence des discours et la démission symbolique du président de la CDVR qui s’est déclaré candidat à la magistrature suprême sous thème de la défense identitaire tendent à prouver que la réconciliation des ivoiriens   est prise en otage parce que certains acteurs politiques récusent le modèle démocratique actuellement appliqué en Côte d’Ivoire.

Il faut donc explorer les divers modèles démocratiques pour identifier celui qui pourrait permettre de  réaliser  cet objectif ultime : Faire revivre ensemble les ivoiriens dans la fraternité et l’hospitalité comme le proclame l’Hymne National ; refaire coexister les ivoiriens dans le sentiment d’appartenance commune qui les a toujours unis. Il s’agit donc d’évaluer, dans cette enquête, le modèle démocratique correspondant le mieux à la réalité sociale de la Côte d’Ivoire, société multiethnique et pluriconfessionnelle cosmopolite.

Trois modèles historiques s’offrent à notre investigation, la démocratie du communautarisme ethnique, la démocratie populaire du communisme révolutionnaire, la démocratie électorale représentative du libéralisme.

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Le PDCI-RDA n’est pas un héritage familial (suite).Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Dans la conception patrimoniale du pouvoir défendue par Charles Konan Banny, il est aisé de remarquer que la souveraineté n’appartient pas aux citoyens unis dans les valeurs de la République. Propriétaires du Pouvoir, les héritiers, représentants lignagers des coutumes particulières d’une communauté ethnique, prennent la place du  peuple souverain. Dans cette acception, la cité est une société hiérarchisée et inégalitaire  dominée par les élites lignagères, membres des grandes familles, et de ce fait héritières du Pouvoir politique et économique. La cité ne peut pas donc pas être structurée par les valeurs républicaines d’Egalité, de Liberté et de Fraternité; valeurs couramment jugées comme coloniales et étrangères. Le pouvoir d’Etat est, d’après cette représentation, une propriété familiale, un héritage réservé à un héritier. Les partis politiques ne sont pas des institutions ayant pour fonction  de médiatiser politiquement les intérêts et les demandes politiques du peuple des citoyens égaux. L’institution partisane est une machine électorale dévolue aux héritiers d’une grande famille ou aux élites lignagères d’une communauté ethnique particulière. Sa fonction est de transformer les populations des différentes communautés en clientèles enrôlées pour acclamer l’héritier et lui attribuer le Pouvoir par acclamation. Le vote est de nature ethnique confessionnelle ou régionaliste. L’acclamation de l’héritier d’une collectivité ethnique se substitue donc à l’élection démocratique. Or, celle-ci est un processus impartial de sélection du citoyen le plus compétent mandaté, en tant que tel, par un peuple de citoyens pour servir le bien commun d’une société d’égaux. Dans la conception patrimoniale du Pouvoir et de l’Etat qui se lit dans le discours de Charles Konan Banny, le Président de la république incarne un groupe ethnique dans un Etat communautaire excluant  l’altérité.  

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