Articles par balises :Ostentation

Crise sociale ivoirienne : pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Pourquoi dans la Côte d’Ivoire démocratique de l’après 2011, une politique économique rationnelle  qui  est en passe de réussir  le pari de la reconstruction nationale a-t-elle pu susciter, au faîte de sa dynamique, une prolifération quasi cancéreuse de contestations sociales et de mutineries militaires? Pourquoi la décision gouvernementale  de bon sens qui accorde la priorité à l’investissement sur la redistribution, pour répondre à l’impératif d’accumulation des ressources comme l’exige la situation  en période de reconstruction des infrastructures, ne suscite pas l’adhésion des acteurs sociaux qui en appellent au contraire à une redistribution immédiate des produits de la croissance ? Pourquoi le choix politique  du gouvernement, consistant à accorder la priorité à l’investissement pour réaliser l’intégration de la nation par l’économie, semble désormais contesté au sein même de son électorat ?

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Ce que révèle la présidentielle Béninoise.

« Il faut féliciter le peuple béninois pour son rôle essentiel dans la démocratie », avait déclaré Mr Dioncounda Traoré chef de la mission d’observation de l’Union Africaine, au terme du 1er tour de la Présidentielle Béninoise. Il avait déploré cependant « l’irruption de l’argent sur la scène politique ». « C’est une tendance dans la sous-région. Cela dénote une certaine faillite des partis politiques », avait-t-il estimé. La réduction du jeu démocratique africain au respect formel des procédures favorise le monopole politique des candidats les plus fortunés. L’irruption de l’argent sur la scène politique africaine donne la triste impression que le jeu démocratique africain est réservé à des oligarchies.

Loin d’être anecdotique, cette faillite des partis politiques africains est le signe d’un mouvement de réajustement structurel du système de domination endogène qui sévit à l’échelle de la sous-région depuis la décolonisation: la mainmise de l’Etat sur la société, la domination politique et économique des oligarchies locales, l’instrumentalisation politique de la société et des identités culturelles par les maîtres du pouvoir politique. Cette faillite des partis politiques africains et cette irruption mimétique de l’argent sur la scène politique inaugurent un dévoiement de la démocratie africaine naissante et une récupération politique de l’économie définie comme cheville ouvrière de l’intégration socio-politique.

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Les causes endogènes de la pauvreté en Afrique Noire. (2ème partie).

En Afrique Noire, l’économie de marché et la démocratie ne sont pas encore parvenus à briser les mécanismes de reproduction sociale, à permettre l’ascension sociale, à faire émerger une classe moyenne.  Dans une sorte de fatalité, l’économie de marché, qu’elle soit contrôlée hier par un Etat fort  ou couplée aujourd’hui à un Etat démocratique libéral, semble produire invariablement  les mêmes effets : la concentration du pouvoir économique et politique dans les mains d’une minorité, la pauvreté et la misère de la majorité, la domination, l’exclusion sociale, l’inégalité et l’injustice. Les capitaux massifs déversés par le rush économique des pays émergents tels la Chine aujourd’hui ne parviennent pas initier une transformation qualitative des économies en Afrique Noire. Le libéralisme économique se réalise concrètement comme mercantilisme et affairisme. Il creuse les inégalités et accroît la marginalisation sociale. La démocratie tend, de plus en plus, à prendre le visage inquiétant d’une démocratie procédurale sans substance de type partitocratique.

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Les sources endogènes du paupérisme des populations en Afrique Noire. 1ère partie

Les « étrangers » boucs émissaires d’un système endogène de domination.

Dans la plupart des Etats d’Afrique Noire, l’une des anomalies qui sautent aux yeux de l’observateur étranger est le paupérisme du plus grand nombre et la concentration scandaleuse de la richesse financière et du pouvoir économique dans les mains de la classe politique et des familles dirigeantes. A l’ère du triomphe de l’économie libérale et de la démocratie censées se conjuguer pour promouvoir l’intégration socio-économique et politique sans discrimination de la population, la désintégration sociale et les inégalités s’accentuent paradoxalement en Afrique noire. Malgré les forts taux de croissance économiques constatés en plusieurs Etats, ces maux semblent s’approfondir sur fond de séparatisme et de désintégration des Etats postcoloniaux. On est frappé par la contradiction constituée par la coexistence du paupérisme du plus grand nombre avec une inventivité créatrice populaire qui semble donc étouffée ou à tout le moins gaspillée.

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A Achille Mbembe. Ce n’est pas le peuple de Mandela qui devient fou. C’est L’ANC

Non!  Monsieur Achille Mbembe !   Ce n'est pas le peuple de Mandela qui devient fou! C'est l'ANC au pouvoir en Afrique du sud qui a trahi l'héritage de Mandela et qui devient fou. C'est l'ANC au pouvoir en Afrique du sud  qui a trahi l'héritage de Mandela (cf. Notre article « Nelson Mandela ou le pouvoir du caractère » décembre 2015)  en s'accaparant le pouvoir politique et en partageant le pouvoir économique avec les Blancs au détriment du petit peuple  noir sud-africain. C'est cet ANC qui détourne la colère du petit peuple spolié sur les boucs émissaires "étrangers".

 Ciril Ramaphosa, un des compagnons de route de l’ANC de la dernière heure, est devenu l'un des hommes les plus riches d'Afrique du sud sans compter une pléthore d'autres tandis que le petit peuple,  sur lequel ces oligarques sud-africains noirs  n'hésitent pas à faire ouvrir le feu comme en témoigne le massacre de mineurs en grève, crève la dalle !

Monsieur Achille M'bembe vous qui aviez déménagé avec armes et bagages au pays de l'anticolonialisme et du panafricanisme triomphant, porté au pinacle en Afrique Noire , vous devez maintenant avoir le courage de tourner votre critique contre cette élite prédatrice noire qui est en train de sucer le sang du petit peuple sud africain et qui en détourne la colère vers les boucs émissaires « étrangers » ! Ne vous contentez pas d'une condamnation générale! Parlez plutôt de la responsabilité de Jacob Zuma, de ses châteaux, de cette bourgeoisie de parvenus noirs tous membres de l'ANC qui, indifférents à la misère du plus grand nombre, s'empiffrent. Brocardez ces rois traditionnels qui furent des collaborateurs zélés du pouvoir blanc sous l'apartheid et qui en appellent aujourd’hui à l’expulsion des étrangers noirs ! Parlez de la dérive oligarchique des compagnons de Mandela ! Parlez de leur goût immodéré  pour l’ostentation dans une Afrique du sud plus inégalitaire que jamais. Parlez de  Jacob Zuma et de son prédécesseur Thabo Mbeki qui avaient tous les deux  dépêché aux portes  d’Abidjan une flotte surarmée pour soutenir et défendre l’imposture et la violence meurtrière de Laurent Gbagbo un autre « anticolonialiste » et « panafricaniste » xénophobe qui sévissait en Côte d’Ivoire. Pour ce qui nous concerne nous n'avons jamais été dupes de l'esbroufe « panafricaniste » et « «anticolonialiste » de ces prédateurs qui ont oublié leur origine, les townships,  aussitôt le pouvoir d'Etat dans leurs mains. Ils ont commencé à se remplir le ventre et les poches  au détriment du peuple noir  et à trahir l'héritage de Mandela avant sa mort.

Comme hier en Côte d’Ivoire, les « étrangers » en Afrique du sud, aujourd’hui, ne sont que les boucs émissaires et les victimes expiatoires d’une politique locale de prédation qui s’appuie sur un système  endogène de domination dont nous  révélerons bientôt l’architecture. Le petit peuple qui s’engage dans ces ratonnades meurtrières est un peuple manipulé et instrumentalisé par des politiciens sans foi ni loi.

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L’Afrique Noire risque-t-elle de perdre encore l’initiative en ce début du XXIème Siècle ?

En ce début du XXIème siècle, l’Afrique Noire  se retrouve  à nouveau à la croisée des chemins face à un choix historique dont dépendra son destin. Elle se trouve devant le chemin de la démocratie constitutionnelle représentative,  de l’initiative politique  et de la créativité économique  qui lui permettrait d’être désormais l’acteur autonome de son histoire ; c’est la voie  de l’émancipation individuelle et collective. Elle est aussi en face du chemin de la reproduction des schémas de domination, de prédation et d’atomisation   des individus et des collectivités  dans des dictatures et des autocraties ; c’est le chemin de l’inertie,  de la minorité et de la régression économique,  sociale et politique.

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L’investissement économique est un impératif démocratique

En Côte d’Ivoire, l’inauguration du Pont Henri Konan Bédié, symbole de la  priorité donnée par le gouvernement ivoirien à la politique d’investissement, donne lieu à des appréciations diverses.

Jugeant que la redistribution des fruits de la croissance est prioritaire, certains Ivoiriens voient,  dans cette infrastructure, le signe caractéristique d’une économie ostentatoire,  soutenue par une politique clientéliste, qui ne répond pas aux besoins pécuniaires concrets des populations. Pour une grande partie des opinions publiques africaines, en effet, les révolutions démocratiques seraient   destinées à construire des Etats qui amélioreraient immédiatement  le quotidien du plus grand nombre à travers une politique active de redistribution.

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