Articles par balises :Tactique

La cause profonde de l’allégeance de Henri Konan Bédié et consorts à Laurent Gbagbo. IIème partie.

Il est évident, pour le sens commun, que l’allégeance surréaliste d’Henri Konan Bédié et des figures historiques de son PDCI à Laurent Gbagbo s’explique, à première vue, par un calcul sordide qui n’honore pas l’ex-président de la République : le désir de capturer l’électorat de ce dernier en escomptant et en souhaitant secrètement son maintien dans les geôles de la CPI.

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Le nationalisme communautaire de la CNC ivoirienne ou la logique du dialogue exclusif.

Crise politique au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Similarités et spécificités. (2ème partie)

Au Burkina Faso, les dirigeants du CDP  ont tenté de manipuler la Constitution  pour prolonger, après son expiration légale, le mandat politique qui leur avait été attribué par le peuple Burkinabé. Cette  tentative ne fut  motivée, ni  par l'intention de briser la République au profit d’une dictature, ni par l'intention de reconstruire la nation sur une base communautaire et confessionnelle. Cette avidité personnelle, qui n’avait pas éteint le sens de l’Etat chez les magistrats de la haute administration et les gradés de la haute hiérarchie militaire engagés dans cette aventure, explique l’abandon du pouvoir par le CDP et la fuite de Blaise Compaoré devant une révolte populaire qu’il avait les moyens de réprimer dans le sang. La primauté de ce sens de la République explique la reddition du Général Diendéré qui aurait pu, de manière irrationnelle, refuser de se plier aux injonctions de l’armée loyaliste et de la communauté internationale en déclenchant ainsi l’apocalypse sur le Burkina Faso. Malgré les crispations et résistances relatives du RSP à consentir pleinement à son désarmement, nous pensons que cette conscience partagée de l’intérêt général est, au Burkina Faso, une digue solide qui peut aider à empêcher le basculement du pays dans la guerre civile et le chaos. On sait que, comparativement, les pouvoirs politiques ivoiriens dans les années 2000 manipulèrent la Constitution pour reconstruire la nation  sur une base ethnique et pour abattre la République. Ils n’hésitèrent pas à déclencher l’apocalypse sur la Côte d’Ivoire pour tenter de réaliser cet objectif politique suprême. Cette redéfinition communautariste de la nation ne permet aucun dialogue comme en témoigne la charte non négociable qui motive actuellement les manifestations de la CNC contre la tenue de la Présidentielle d’Octobre 2015.

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Le PDCI-RDA n’est pas un héritage familial (suite).Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Dans la conception patrimoniale du pouvoir défendue par Charles Konan Banny, il est aisé de remarquer que la souveraineté n’appartient pas aux citoyens unis dans les valeurs de la République. Propriétaires du Pouvoir, les héritiers, représentants lignagers des coutumes particulières d’une communauté ethnique, prennent la place du  peuple souverain. Dans cette acception, la cité est une société hiérarchisée et inégalitaire  dominée par les élites lignagères, membres des grandes familles, et de ce fait héritières du Pouvoir politique et économique. La cité ne peut pas donc pas être structurée par les valeurs républicaines d’Egalité, de Liberté et de Fraternité; valeurs couramment jugées comme coloniales et étrangères. Le pouvoir d’Etat est, d’après cette représentation, une propriété familiale, un héritage réservé à un héritier. Les partis politiques ne sont pas des institutions ayant pour fonction  de médiatiser politiquement les intérêts et les demandes politiques du peuple des citoyens égaux. L’institution partisane est une machine électorale dévolue aux héritiers d’une grande famille ou aux élites lignagères d’une communauté ethnique particulière. Sa fonction est de transformer les populations des différentes communautés en clientèles enrôlées pour acclamer l’héritier et lui attribuer le Pouvoir par acclamation. Le vote est de nature ethnique confessionnelle ou régionaliste. L’acclamation de l’héritier d’une collectivité ethnique se substitue donc à l’élection démocratique. Or, celle-ci est un processus impartial de sélection du citoyen le plus compétent mandaté, en tant que tel, par un peuple de citoyens pour servir le bien commun d’une société d’égaux. Dans la conception patrimoniale du Pouvoir et de l’Etat qui se lit dans le discours de Charles Konan Banny, le Président de la république incarne un groupe ethnique dans un Etat communautaire excluant  l’altérité.  

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