Articles par balises :Jurisprudence

Le Juge Kényan David Maraga, un exemple à imiter en Afrique Noire.

« Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie africaine, une cour a annulé une élection présidentielle », faisait remarquer l’opposant Kényan Raila Odinga tout en soulignant que le jour de cette décision était « un jour historique pour le peuple Kényan et, par extension, pour les peuples du continent africain ». Il conviendrait donc de consacrer à cet évènement historique le temps qu’il faut, afin de retirer toutes les leçons d’une décision progressiste qui devrait faire jurisprudence en Afrique Noire.

Les dessous de la décision du juge David Maraga et de ses collègues de la Cour suprême du Kenya, (cf « La présidentielle kényane a révélé la mascarade qu’est devenue l’observation électorale en Afrique ». LeMonde. 07-09-2017, soulève dramatiquement la question de la pénurie des individus généraux, des serviteurs impartiaux de la Justice, de l’Intérêt général et du Bien commun dans nos magistratures, nos administrations et nos Etats en Afrique Noire.

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La CPI est-elle légitime pour juger pénalement les dirigeants politiques africains ? 1ère partie

La légitimité de la CPI est de nature cosmopolitique.

Pour un certain nombre de dirigeants politiques africains et pour une grande partie des élites africaines, la CPI est a priori illégitime. Soutenus en cette accusation par des courants idéologiques occidentaux et orientaux, ils soutiennent que  cette Cour internationale de justice est à la solde des anciens Etats coloniaux et plus généralement à la solde des puissances occidentales. L’actuel procès de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et de son ministre  Blé Goudé voit fleurir des  titres évocateurs dans certains journaux tels « L’Afrique se mobilise contre la « justice » néocoloniale de La Haye » qui traduisent, sans équivoque, le sentiment d’une frange des opinions africaines.

La CPI serait un instrument politique de tutelle et de domination néocoloniale. Elle permettrait aux puissances occidentales, et notamment aux anciens Etats coloniaux, d’imposer aux Africains leur conception de la justice et du droit. Sous le couvert d'une institution prétendant être de compétence universelle serait mise en place une tutelle politico-judiciaire permettant d’éliminer les dirigeants africains qui dérangent l’ordre néocolonial établi. Les contempteurs de la CPI excipent, en guise de preuves, le fait que la CPI, institution d’inspiration occidentale qui siège symboliquement dans un pays occidental, a jusqu’ici exclusivement jugé et condamné des leaders politiques et des chefs de guerre africains.

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Les modèles de la pyromanie politique en Afrique Noire : Pierre Nkurunziza versus Laurent Gbagbo.

Malgré les avancées remarquables réalisées en Afrique noire sur le chapitre crucial de l’alternance du pouvoir comme en témoigne le geste exemplaire de Goodluck Jonathan récemment au Nigeria, le syndrome de la folie du pouvoir, résidu pathologique des dictatures et des autocraties qui s’installèrent durant les trois premières décennies de l’Indépendance, constitue de nos jours la menace la plus sérieuse contre la démocratie en Afrique. Ce syndrome africain de la folie du pouvoir, source de la pyromanie politique, se décline sous deux formes principales. La première forme est celle d’un chef d’Etat, démocrate autoproclamé, qui refuse le verdict des urnes prononçant sa défaite, décide de se déclarer lui-même vainqueur de l’élection présidentielle et décide de conserver le pouvoir en refusant le principe démocratique de la majorité du vote. La deuxième forme est celle d’un chef d'Etat prétendument démocrate mais encore inspiré par la culture des dictatures et des autocraties du passé, qui décide de s'octroyer contre la constitution ou en la manipulant, un nombre indu et non autorisé de mandats.

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