Articles par balises :Manipulation

Du Pérou à la Côte d’Ivoire, l’instrumentalisation politique de la réconciliation et du pardon.

Du Pérou à la Côte d'Ivoire, les demandes de pardon insincères, et l'instrumentalisation politique de la thématique de réconciliation après la perpétration de crimes contre l'humanité par un régime prédateur et massacreur, ne trompent pas les peuples qui les ont vécus et qui ont de la mémoire. La réprobation avec laquelle les Péruviens accueillent l'annonce de la grâce politique accordée au criminel contre l'humanité, Alberto Fujimori par le chef de l’Etat péruvien Pablo Pedro Kuczynski doit sonner comme un avertissement adressé aux adeptes ivoiriens de l'instrumentalisation politique de la thématique de la réconciliation. Certes, un pourcentage élevé de Péruviens étaient favorables à ce qu'Alberto Fujimori soit amnistié par une grâce présidentielle. Mais,  comme les Ivoiriens, ils attendaient une demande de pardon et une réconciliation sincère. Cette demande de pardon sincère des dirigeants d’un pays et des auteurs de crimes et de méfaits, qui scelle la réconciliation nationale dans un pays divisé par une guerre civile, est toujours a priori et spontanée. Elle relève de la responsabilité politique qui lie les membres d’une Nation les uns aux autres et contraint les dirigeants de l’Etat à répondre de ceux dont ils gèrent le destin et les intérêts.

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Côte d’Ivoire : La différence entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale.

Sur la scène politique ivoirienne qui se recompose de manière empressée en vue de l’élection présidentielle 2020, la thématique de la réconciliation semble constituer la substance des projets de nouvelles alliances et de nouvelles coalitions politiques en formation. Il importe, pour cela, d’établir clairement la distinction entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale pour éclairer la lanterne des ivoiriens auxquels cette thématique est servie en guise d’offre politique unique à presque trois années de l’élection présidentielle 2020.

La réconciliation démocratique de conviction est une fin en soi. Son objectif est de reconstruire l’unité de la cité sans laquelle il n’y a pas de vie politique possible. Elle réunifie les protagonistes de la guerre civile dans l’unicité de la Loi pour reconstruire le vivre-ensemble républicain. La réconciliation démagogique instrumentale est, par contre, un moyen au service d’intérêts particuliers et de fins privées. Elle sert à rassembler circonstanciellement, à partir d’un marchandage, des ambitions personnelles divergentes inconciliables qui entretiennent la division de la cité. La réconciliation démocratique en appelle à la Loi et à la restauration plénière de l’Etat de droit. La réconciliation démagogique en appelle, au contraire, à l’impunité et se satisfait de la restauration de l’Etat de nature.

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Réponse à Monsieur Frédéric Saint Clair : le « Trump bashing » est justifié.

thumb_1895Monsieur Frédéric Saint Clair

Dans votre plaidoyer pro-Trump, vous disculpez l’intéressé de toute intention de violer les fondamentaux de la politique démocratique instituée en Occident depuis une tradition qui remonte à Montesquieu. Vous montrez que Donald Trump est « un libéral, brutal et parfois grossier, mais un libéral », qui n’aspire nullement à installer une dictature aux États-Unis parce qu’il révoque, en tant que libéral, l’autorité politique et la puissance étatique. Vous montrez par la suite que son protectionnisme est une opportunité pour les Européens et notamment pour les Français qui devraient, selon vous, voter Donald Trump. Comme vous le dites, « Trump, par sa politique (national-protectionniste, c’est nous qui soulignons) laisse un vide, une opportunité aux nations européennes de rattraper leur retard, c'est-à-dire de recentrer leur positionnement sur l'échiquier international » afin d’influencer le droit des organisations internationales.

Ainsi la politique de Trump serait avantageuse pour les intérêts géostratégiques, politiques et économiques des Européens. En relativisant la brutalité du discours identitaire de Trump, en mettant l’accent sur les opportunités stratégiques qu’ouvre son national-protectionnisme, relativement aux intérêts des nations et des Etats européens, vous avez sûrement raison. Mais avez-vous raison quand vous relativisez la gravité de ses déclarations identitaires, relativement aux intérêts de la démocratie qui est devenue un modèle politique normatif dans le monde?

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Réponse à Mr Boga Sako Gervais, président de la FIDHOP et sympathisant actif du FPI.

thumb_1822A Monsieur Boga Sako Gervais. Suite  à la lettre de désinformation  que vous avez postée dans ma boîte aux lettres ce matin du 1er novembre 2016, pour m’informer  de la victoire du  "NON" au référendum constitutionnel ivoirien , je vous adresse cette réponse. Monsieur Boga Sako Gervais : Votre parti, l'extrême droite identitaire,  le FPI  a perdu son  pari insensé de voler le référendum au peuple citoyen majoritaire de Côte d'Ivoire. Le Oui massif à 93,42% du peuple citoyen ivoirien au référendum consacre l’échec de l’opération commando intitulée « opération désert électoral »,  montée par votre parti le FPI et son "front du refus" pour tenter d’empêcher, par la désinformation, par l’intoxication mentale et par le boycott actif,  la déclaration électorale de son choix. En qualité « d’expert et consultant en Droits de l’homme et de résolution des conflits », un véritable euphémisme dans votre cas, vous vous êtes fait complice de cette opération sulfureuse. Président de La FIDHOP (Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la vie Politique), vous surveilliez pourtant  la démocratie et les droits de l’homme pour le compte du Front Populaire Ivoirien, un parti d’extrême droite, identitaire, antidémocratique et négateur des droits de l’homme.

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Réponse à Madame Fanny Pigeaud à propos de son article « Ouattara verrouille sa réélection en Côte d’Ivoire ». (2ème partie)

Contrairement aux propos partiaux et partisans de Madame Fanny Pigeaud, la contestation de la CEI et de la Cour Constitutionnelle Ivoirienne par les dirigeants de sa filiale idéologique ivoirienne ne s’explique pas la dénonciation des manœuvres frauduleuses d’un dictateur ivoirien désireux de bétonner et de verrouiller sa réélection. Cette contestation idéologiquement fondée et préconçue est la seconde étape d’un processus partisan du FPI ethniciste et nationalitaire qui vise à renverser l’ordre constitutionnel républicain et démocratique ivoirien. C’est un moment stratégique nécessaire du combat politique de ce FPI qui veut restaurer en Côte d’Ivoire un Pouvoir communautaire de type national-socialiste et asseoir la toute-puissance de son parti. La racine nourricière de cette contestation de l’impartialité de la CEI et de la Cour Constitutionnelle ivoiriennes par les dirigeants de la CNC inféodés au FPI de Laurent Gbagbo, c’est la revendication identitaire et la contestation de l’éligibilité du citoyen ivoirien Alassane Dramane Ouattara pour cause de nationalité douteuse selon le prisme ethniciste du FPI.

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Réponse à Madame Fanny Pigeaud à propos de son article « Ouattara verrouille sa réélection en Côte d’Ivoire ». (1ère partie)

Comme toujours, en ses articles partiaux sur la nouvelle Côte d’ivoire, Madame Fanny Pigeaud dont l’engagement journalistique en faveur de Laurent Gbagbo et de son FPI est de notoriété publique, occulte les évidences et dissimule les réalités qui desservent son idole. En dépit du ton neutre que  la journaliste s’efforce d’adopter pour respecter la déontologie de sa profession, surgit,  au détour du texte, cette  phrase caractéristique déjà déclinée sous des formes diverses dans ses précédents articles et qui trahit son parti-pris. « Le processus électoral apparaît en effet verrouillé. Le RHDP est majoritaire au sein de la CEI chargée d’organiser et de superviser le scrutin. C’était déjà le cas pour la présidentielle de 2010. À l’époque, les résultats avaient été trafiqués dès le premier tour au profit de Ouattara et au détriment de Henri Konan Bédié, rétrogradé de la deuxième à la troisième place. » Cf « Ouattara verrouille sa réélection en Côte d’Ivoire » Fanny Pigeaud. Médiapart.23-10-2015

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La partitocratie contre la démocratie en Afrique Noire.

La contestation électorale en Afrique.  Les raisons profondes du phénomène. (2ème partie)

En Afrique noire nous sommes sortis de l’ère des autocraties et des dictatures. Mais, traumatisés, nous en conservons les schémas mentaux et les séquelles psychologiques. Nos conceptions du pouvoir et de sa transmission sont restées tributaires des modèles du passé. Au temps  des autocraties du passé semble avoir  succédé, en Afrique Noire, le temps de la partitocratie, terme utilisé par Alain Touraine pour définir cette situation où « la société politique se libère de ses liens à la fois avec la société civile et avec l’Etat pour n’avoir plus d’autre fin que l’accroissement de son propre pouvoir ».

En Afrique Noire, la destruction libérale de la toute-puissance de l’Etat a permis à la société politique de rompre sa tutelle étatique sans pour autant inaugurer comme il se doit dans une démocratie électorale-représentative, l’ère de sa subordination à la société civile. Au contraire, les partis politiques se sont reconstruits contre les sociétés civiles naissantes dont ils se sont empressés d’inféoder et d’embrigader les associations, les syndicats et les nouvelles organisations indépendantes annihilant ainsi leur indispensable autonomie. En lieu et place de la dictature du parti unique, s’est donc institué un pouvoir autocratique des partis politiques qui tiennent en tutelle associations et  les ONG locales transformées en satellites de la société politique.

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Le dialogue inclusif, est-il possible au Burkina Faso et ailleurs en Afrique ?

Le dialogue inclusif principe constituant de la République et de la Démocratie.

Exclusion sociale, politique et  économique, contrôle de la société par le pouvoir politique, coup d’Etat constitutionnel, révolte populaire, coup d’Etat militaire, demande de dialogue inclusif par des parties en conflit dont l’exclusion de l’adversaire constitue pourtant la maxime suprême comme on le voit en ce moment au Burkina Faso, négociations interminables, trêves précaires rompues par l’affrontement de positions inconciliables, impossible réconciliation politique ou réconciliation factice entre des parties en conflit qui se considèrent comme des ennemis et des rivaux et non pas comme des adversaires politiques et des partenaires poursuivant un but commun d’émancipation collective par des chemins différents et divergents.

Le problème burkinabè est analogue au problème  malien, sud-soudanais  centrafricain, libyen, congolais, somalien, ivoirien de 2000 à 2010. C’est un problème africain et c’est aussi, dans le monde, le problème des sociétés que ne cimente pas le sentiment d’un bien commun et d’une appartenance commune. C’est le problème de la division intérieure et de l’impossible unité. C’est le problème de l’exclusion politique qui  provient de l’incapacité d’une frange importante des élites politiques d’Afrique à se réapproprier l’esprit  d’alliance, pierre angulaire de la République. C’est le problème du refus de l’esprit de la société démocratique définie comme un espace de contradictions, de confrontations, d’affrontements entre positions et intérêts divergents où les conflits se résolvent institutionnellement à travers le compromis qui prend en compte toutes les parties et leurs intérêts divergents.

 Les valeurs constituantes de la République et de la démocratie et éminemment le principe d’inclusion qui en est loi architectonique, sont violés en Afrique partout où surgissent les guerres politiques et militaires générées par  la culture de l’exclusion. Sur ce continent, le problème de l’exclusion politique économique et sociale résulte de l’incapacité d’une grande partie des acteurs politiques à se réapproprier le principe politique d’inclusion. Or l’inclusion est, en République, la raison d’être de la Loi. En démocratie le principe d’inclusion structure le dialogue social défini comme discussion et confrontation de positions et de points de vue divergents.

Qu’est-ce en effet que la République au sens romain du terme, sens qui a présidé à la formation de nos républiques africaines héritées de la colonisation ? La République c’est la chose publique, l’espace intermédiaire de vie commune qui naît de l’alliance entre des factions autrefois ennemies. C’est la cité nouvelle formée par ces factions désormais réconciliées par de nouvelles  lois qui ont crée entre elles un lien durable en prenant en compte toutes les parties et leurs intérêts.

 Qu’est-ce en effet que la cité démocratique qui naquit des réformes de Clisthène, le père de la démocratie athénienne, modèle dont s’inspirent les démocraties modernes du monde et aussi les nôtres en Afrique ? La cité démocratique représentée relativement aux reformes de Clisthène, c’est la communauté politique (demos) créée par le regroupement de gens divers venus  d’ailleurs. C’est la Cité composite qui nait de cette rencontre et qui est par cela même reliée  par une nouvelle forme de solidarité civique qui transcende la solidarité naturelle unissant les membres d’une même famille. L’essence de l’ordre démocratique, comme souligne Pierre Rosanvallon c’est l’organisation délibérée d’une vie commune entre des gens différents qui se sont fondus dans un même corps civique, union politique nouvelle que définit la notion de citoyenneté.

Ainsi, la République et la Démocratie  organisent l’unité civique d’une pluralité de peuples venus d’ailleurs grâce à des lois dont l’essence est d’organiser et de régir la vie commune en prenant en compte la totalité des parties et de leurs intérêts. Au commencement de l’ordre démocratique et républicain est l’inclusion politique. C’est la Loi Fondamentale qui constitue la cité au sens républicain et démocratique du terme. La Constitution est chargée de l’exprimer en ses divers articles. Les lois de la République et de la démocratie sont par essence inclusives.

En Côte d’Ivoire, la manipulation de la Loi  fondamentale, qui fut engagée pour exclure un adversaire politique et en conséquence la partie de la nation dont il était le représentant politique, violait le principe républicain et démocratique d’inclusion. Au Burkina Faso, le processus d’exclusion qui fut engagé, contre vents et marées, pour manipuler la Loi fondamentale afin de proroger indûment un mandat présidentiel en excluant de facto d’autres parties de l’échiquier politique violait le principe d’inclusion. Mais la nouvelle législation qui excluait les parties s’étant rendues coupables de cette violation ou qui avaient soutenu l’imposture violait tout autant le principe d’inclusion.

 On note que le principe d’inclusion démocratique qui appelle le compromis rationnel équilibré est, au terme de la médiation des Présidents de la République du Sénégal et du Benin,  Macky Sall et Yayi Bonny, refusé de manière caractéristique par les deux parties burkinabées comme il l’est par les protagonistes du conflit malien et de tous les conflits politiques et militaires africains.

 Le dialogue politique africain est obéré par la culture de l’exclusion politique qui empêche les protagonistes  d’engager des discussions rationnelles conduisant à des compromis équilibrés.  Au Burkina Faso, dont les hauts magistrats du CDP furent pourtant, durant de longues années,  médiateurs dans les crises politiques africaines, les responsables de ce parti  rejettent la solution de compromis rationnel qui préconise  que Michel Kafando reprenne la direction du gouvernement de transition. De même, les dirigeants des partis d’opposition au gouvernement de Blaise Compaoré et  le porte parole du Balai citoyen rejettent la solution de compromis préconisant l’inclusion du CDP dans le processus électoral de la Présidentielle. Si le rejet de la proposition d’amnistie des auteurs du putsch est juridiquement et politiquement justifié, l’exclusion du CDP de la compétition électorale présidentielle ne saurait l’être ni politiquement ni juridiquement. La reforme du code électoral qui légitime cette exclusion peut-être mise en question comme est contestable la manipulation de la Constitution qui visait à proroger indûment l’éligibilité de Blaise Compaoré à la présidence de la République.  Au Burkina Faso, le dialogue inclusif fut donc demandé par les parties en conflit et engagé dans l’esprit de l’exclusion et de l’annihilation de l’adversaire politique.

Quelles sont alors au Burkina Faso et ailleurs en Afrique  les conditions de possibilité d’un dialogue inclusif qui réussisse à relier les parties divisées du corps social et à  établir à nouveau des liens durables entre les protagonistes des conflits politiques? (A suivre)

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique. (2ème partie) En guise de réponse à Lembe Tiky

En quoi consiste précisément la démocratie libérale?

La démocratie libérale résulte de l’union de la démocratie avec libéralisme, plus exactement de la synthèse des principes de la démocratie et du libéralisme. Le résumé éclairant qu’en donne Serge Berstein dans « Démocraties, régimes autoritaires, et totalitarismes au XXème siècle » peut nous aider à saisir l’esprit de ce régime bifront qui semble correspondre en profondeur aux demandes concrètes des populations africaines. Cette aspiration concrète des peuples africains à la liberté individuelle et collective, politique économique et sociale, dénonce la rhétorique identitaire de certains milieux politiques et intellectuels d’Afrique Noire réclamant une démocratie conforme aux traditions du passé. A mille lieux d’une pensée exigeante appelant à endogénéiser la démocratie en la vivifiant par les universaux des cultures africaines, ce passéisme, telle la démocratie du consensus prônée par Lembe Tiky est un discours idéologique mystificateur : celui d’une catégorie sociale dominante qui s’adosse aux coutumes et aux hiérarchies des sociétés lignagères du passé pour légitimer et pérenniser son statut de groupe social politiquement et économiquement dominant.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire (1ère partie)

En Afrique noire la démocratie libérale est à l’épreuve. Au moment où couplé au triomphe de l’économie libre de marché, ce régime complexe s’impose en Afrique après l’ère des Etats mobilisateurs, il importe de déterminer sa spécificité. Cette définition précise de la démocratie libérale, qui en éclaire la problématique, permet de résister au pessimisme démocratique qu’entraîne la résilience des autocraties, et des poussées anti-démocratiques du nationalisme communautaire et des populismes. Elle permet de les identifier comme étant une réaction de résistance des forces d’inertie dans la dynamique d’accomplissement irrésistible du régime politique de la liberté des peuples en Afrique noire.

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Le pavé anti-ADO et pro-Gbagbo de Mme Fanny Pigeaud est-il crédible ? 2ème partie (Suite et fin)

Quel est le sens caché de la thèse centrale de Mme Fanny Pigeaud : «  la « communauté internationale », suivie par les médias occidentaux, affirme donc que Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle. Pourtant, tout montre que le processus électoral n’a pas respecté les règles.» ? Quelle est la signification politique véritable de cet argumentaire complotiste, qui suggère que ce n’est pas le peuple ivoirien mais la communauté internationale dominée la grande Finance, qui a élu le Président de la République de Côte d’Ivoire en décembre 2010 en manipulant,  de bout en bout,  le processus électoral et notamment la CEI ?  

Cet argumentaire complotiste insulte en réalité le peuple ivoirien dans sa souveraineté. Fanny Pigeaud considère que  le peuple ivoirien  est un peuple mineur dépourvu de la responsabilité  et de la lucidité  nécessaires  au choix autonome et éclairé de ses dirigeants politiques. Sous l’argumentaire conspirationniste de Mme Fanny Pigeaud  est dissimulée la figure hideuse du racisme et du paternalisme d’une certaine intelligentsia occidentale à l’égard des Africains.

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Les formes d’imposture démocratique en Afrique noire.

"Nous avons fait place nette en fermant les médias privés et en faisant taire la contestation populaire à coup de répression policière et militaire. Il n'y a plus, dans le pays, de manifestations publiques contre la volonté de notre  président Pierre N’kurunziza de briguer un troisième mandat. Nous ne sommes donc pas contestés. Les populations citadines contestatrices se terrent. Les populations rurales dont nous avons acheté le silence à coup de distribution de sacs de haricots et de sacs de riz sont indifférentes. La preuve est donc faite que la contestation politique du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza est le fait d’une minorité très localisée de citadins manipulés par les médias et par les anciennes puissances coloniales. La population Burundaise dans sa majorité consent donc à notre volonté de nous octroyer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième mandat, de demeurer au pouvoir ad-vitam æternam au mépris de la constitution. Nous sommes légitimes et le pouvoir d’Etat nous appartient parce que nous sommes les représentants politiques et militaires du peuple majoritaire hutu que nous avons libéré de la domination de la minorité tutsi"

Telle est la manière dont le gouvernement Burundais, sous la férule de l'apprenti dictateur Pierre Nkurunziza, conçoit la démocratie. Curieuse façon de concevoir la démocratie : il s’agit, en effet, d’un cas d’école des impostures démocratiques qui tendent à s’installer en l’Afrique noire à l’ère du multipartisme.

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L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire.

La solution de Jacob Zuma contre  la xénophobie est-elle crédible ?

Le président sud-africain Jacob Zuma s'est engagé le mercredi 15 avril dernier à combattre la xénophobie, relatent les journaux. Après la semaine d’émeutes xénophobes, le président Jacob Zuma a promis de s'attaquer aux racines du mal."Les Sud-Africains ne sont pas xénophobes", a-t-il assuré. "Si nous ne traitons pas les problèmes sous-jacents, cela va recommencer!", a-t-il dit.

 Comment compte-t-il alors s'attaquer aux "racines du mal" xénophobe?  En luttant contre « la culture de la violence héritée de l'apartheid " explique-t-il. Au plus fort de la semaine des agressions xénophobes, le président Zuma avait déploré que la culture de la violence, héritée du régime ségrégationniste de l'apartheid, n’ait pas été assez combattue lors de l'avènement de la démocratie. "En Afrique du Sud, nous avons eu un système nommé apartheid, qui était très violent. Pour l'abattre, nous avons dû être très violents aussi. Cette culture n'a pas été prise en compte", a-t-il dit. « Dans l'euphorie de l'arrivée de Nelson Mandela au pouvoir en 1994, nous avons adopté une Constitution excellente et nous avons cru que cette Constitution, ce document, allait résoudre le problème". "Grave erreur", a ajouté le chef de l'Etat sud-africain.

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015

En dehors de tout parti pris idéologique ou affectif, le souhait  du  bon sens commun est que le candidat du RHDP remporte l’élection à la Présidentielle d’Octobre 2015 pour une raison toute simple : le bilan économique social et politique du FPI et de ses alliés en dix ans de pouvoir a été catastrophique et terrifiant. Battu dans les urnes en décembre 2010, le FPI a pourtant refusé de s’amender politiquement. Il a refusé de se livrer à une autocritique pour repenser et redéfinir ses objectifs politiques et économiques afin de les réorienter selon une perspective républicaine. Il a refusé de jouer sa partition dans la production du bien commun et du service de l’intérêt général. Il s’est arc-bouté sur un refus irrationnel global du gouvernement élu arguant jusqu’à ce jour, contre tout bon sens politique, avoir été exproprié d’une imaginaire victoire.

 Le FPI demeure, dans la mémoire de la majorité des Ivoiriens, comme un épouvantail effrayant auquel sont associées les images de violence, de guerre  de mort, de corruption, de brutalité, d’intolérance, de division, de  dictature, de régression économique, sociale et politique, de médiocrité et d’incompétence. Son prétexte d’avoir été empêché de gouverner et d’appliquer son programme par des rebellions et des séditions organisées par des puissances hostiles ne saurait nullement être reçu.

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