Articles par balises :Crise-post-électorale

L’option d’insurrection chez les ethno-populistes ivoiriens : les motivations profondes d’un projet irrationnel et anti-démocratique.

« Cette CEI va brûler la Côte d’Ivoire » clament en chœur, en diverses déclinaisons,  le PDCI-Bédié, le RACI-GPS.Soro, le FPI-Gbagbo et les micros partis qui en sont les satellites.

En son discours prononcé lors de sa visite dans le Hambol, le Président de la République a cependant averti que le débat sur le sujet est clos et que « cette CEI qui est d’ailleurs plus équilibrée que la CEI qui a organisé les élections de 2015, organisera les élections de 2020 ».

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Général Michel Gueu vs général Dogbo Blé Bruno : Honneur contre déshonneur…. Article publié le: 12 Octobre 2012

Article publié le: 12 Octobre 2012 – Auteur: Dr Alexis Dieth. – Source: Lebanco.net

Justice vient d'être rendue. Et l'exemplarité de la juste condamnation du pilier sécuritaire du régime Gbagbo qui a conclu sa carrière par l'assassinat crapuleux et symbolique d'un autre officier supérieur de l'armée recentre l'attention sur la problématique de la restauration de l'esprit républicain au sein de l'armée ivoirienne. Car en dépit de la criminalisation de l'armée par le précédent régime, l'histoire montre, à travers les choix antinomiques des deux chefs des gardes républicaines les années 2000 à 2011, que la servilité et le déshonneur ne triomphèrent jamais de l'esprit républicain et de l'honneur militaire dans le haut commandement. Au terme du verdict de la justice, il n'est pas inutile de jeter brièvement un regard rétrospectif sur les moments de cette bataille durant les années de sang et feu qui s'échelonnèrent de 1999 à 2011 pour justifier l'espoir du peuple ivoirien en son armée.

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In memoriam: le massacre des femmes d’Abobo ou le symbole d’infamie de la dictature de Gbagbo.

A l’occasion du Grand Meeting des Femmes du RHDP ce 23-Novembre 2019 ,une réédition mémorielle de ce texte précédemment publié le 07 Mars 2011 après le Massacre des femmes d’Abobo par la soldatesque du FPI de Laurent Gbagbo.

Ils ont osé faire ce qu’au pire moment de la colonisation étrangère française les colons français n’avaient pas osé faire : tirer à la mitrailleuse lourde de calibre 12.7 sur des femmes ivoiriennes, des manifestantes pacifiques rassemblées pour crier leur haine de la guerre et réclamer l’arrêt des violences. Après ce crime absolu, ils n’ont pas l’once de courage qui devrait leur permettre d’assumer l’ignominie insondable de leur forfait. Ils se répandent en dénégations et concessions en rétablissant l’eau et l’électricité dans le nord pour obtenir une clémence du Juge.

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Retour d’exil de 54 pro-Gbagbo : le processus de réconciliation sera-t-il boosté ?

Ambroise Tiétié

Journaliste professionnel

au Rassemblement.

54 pro-Gbagbo dont 6 anciens ministres ont mis un terme, jeudi 31 janvier 2019, à près de 8 ans d’exil au Ghana. Ils auraient été motivés, selon leur ‘’porte-parole’’, par l’amnistie accordée par le président Alassane Ouattara à Mme Simone Gbagbo et à plus de 800 prisonniers en lien avec la crise postélectorale et par la libération annoncée de l’ancien président Laurent Gbagbo. Pour autant, on peut s’interroger : ce retour boostera-t-il le processus de réconciliation ? Eléments de réponse.

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Laurent Gbagbo et Blé Goudé, pénalement « innocentés » mais politiquement coupables.

L’élargissement judiciaire de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé  pour déficience de preuves factuelles attestant la culpabilité pénale de ces deux prévenus, n’abroge guère leur culpabilité politique.

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L’incidence catastrophique de la pensée magique sur le processus de démocratisation en Afrique.

Dans un continent marqué par la contestation ritualiste du résultat des urnes bien souvent contre les évidences, il est nécessaire d’attirer l’attention sur cette dimension d’irrationalité qui grève le progrès de la démocratie dans nos pays. La prégnance de la pensée magique dans l’affrontement politique est l’une des sources majeures de l’instabilité politique en nos pays.

Les crises postélectorales, la contestation ritualiste du résultat des urnes par les partis d’opposition et par les partis au pouvoir lors des défaites, ne s’expliquent pas exclusivement par des trucages et des manipulations du vote. Lorsqu’elles sont avérées, ces manipulations résultent en amont de la pensée magique des auteurs. Souvent meurtrières, ces violentes contestations post-électorales viennent de ce que certains acteurs politiques, sous l’emprise d’une ambition dévorante, prennent des libertés avec les principes élémentaires de la raison et entrent en contradiction, autant avec l’esprit du régime de démocratie pluraliste qu’avec la majorité de la population. Consciente de ses intérêts et de ses besoins existentiels, cette dernière vote dans l’isoloir en écoutant son bon sens, déjouant les attentes des candidats, de leurs appareils, de leurs propagandistes et des sondages tuyautés avec lesquels ces derniers croyaient pouvoir influencer les électorats.

 Des  partis au pouvoir au bilan calamiteux sur tous les registres, s’étonnent d’avoir perdu la majorité du vote, récusent leur défaite électorale et entreprennent de conserver le pouvoir par la force en usant d’une violence armée et sécuritaire paroxystique. Des partis d’opposition sans programme politique et sans projet sociétal inclusif identifiable, qui ont de surcroit tenu un discours ethno-nationaliste d’exclusion, n’admettent pas leur bérézina électorale, contestent le résultat des urnes par la violence, s’engagent dans des guérillas judiciaires, appellent  leurs militants à la révolte et à la sédition politique.

Méconnaissant que la démocratie est le régime de la souveraineté du peuple qui choisit ses élus sur la base de considérations pragmatiques en évaluant  l’aptitude de ces derniers à servir ses intérêts et ses besoins existentiels, la pensée magique se représente la victoire démocratique comme un phénomène surnaturel qui échoit ex-nihilo à un élu des dieux ou de Dieu. Cette prégnance de la pensée magique se constate quotidiennement dans le discours à tonalité confessionnel d’un certain nombre d’acteurs politiques qui s’en remettent à leurs dieux et non pas au peuple.

Le refus ritualiste du résultat des urnes, dans nos pays, semble donc pouvoir bel et bien  s’expliquer par le décalage de ces acteurs politiques par rapport aux exigences de la raison, aux principes et aux logiques et aux réquisits du régime de la démocratie pluraliste.

Peut-on dans une démocratie pluraliste être élu sans disposer d'un programme politique et économique inclusif clairement formulé et appuyé sur une large base sociale clairement identifiable? Peut-on remporter la majorité des voix sans respecter ce réquisit primaire de la démocratie pluraliste même quand on engage une guerre de succession et une campagne électorale précoces et démagogiques soutenues par une propagande effrénée? Assurément non car la démocratie pluraliste est un régime du nombre et de la liberté du choix politique. La majorité démocratique n'est jamais un électorat captif.

Le problème en Afrique noire, dans nos démocraties pluralistes en construction, est qu'un certain nombre d'acteurs politiques animés par la pensée magique prétendent pouvoir être élu en prenant des libertés avec cette loi d'airain de la démocratie pluraliste.

Un parti politique est par essence électoralement minoritaire parce qu'il ne représente qu'une partie de la population dans la société globale. Il ne peut donc logiquement conquérir la majorité du vote qu'en tenant un discours politique inclusif et en disposant d'un programme intégrateur clairement formulé qui lui permet de ratisser large au delà de son électorat naturel.

Sous l'emprise de la pensée magique, un grand nombre d'acteurs politiques en nos États foulent du pied cette évidence rationnelle. Attribuant à la propagande médiatique, aux campagnes électorales tonitruantes et démagogiques une vertu surnaturelle du fait de cette pensée magique, ils engagent une guerre de succession précoce escomptant prendre l'avantage sur leurs concurrents. Dénués de base sociale et de programmes inclusifs identifiables, entourés par une cour de laudateurs constituée par leur cercle rapproché et leurs militants fanatisés auxquels se réduit leur électorat, instrumentalisant vainement les chefferies traditionnelles, croyant ainsi se construire à peu de frais une base sociale majoritaire, ils montent à l'assaut du pouvoir d’État sur la base d'une illusion.

Ayant pris des libertés avec la loi d'airain de la démocratie pluraliste, ignorant que les masses africaines désormais informées à de multiples sources sont devenues plus critiques, pragmatiques et quasiment imperméables aux propagandes , ces acteurs politiques perdent invariablement les élections qu'ils croyaient pouvoir remporter sur la base d'une illusion. Engoncés dans la certitude de leur légitimité a priori de nature surnaturelle ils se refusent à toute remise en cause critique et tout aggiornamento. Il s'ensuit d'interminables contestations inutiles et des troubles post-électoraux qui ne s'expliquent pas toujours par des manipulations électorales perpétrées par leurs adversaires.

Il est donc grand temps, au terme de ce quart du 21 ième siècle, que nos acteurs politiques et que nos candidats aux diverses élections dans nos démocraties pluralistes se convertissent aux réquisits primaires de la démocratie pluraliste et s'en réapproprient la culture. La démocratie en sera confortée en Afrique noire, la stabilité politique, le progrès économique subséquent, l'émancipation des peuples seront une réalité et non plus un mirage permanent dans la sous-région du continent.

La gouvernance responsable en Côte d’Ivoire : les cas d’école du RHDP et du FPI. (1ère partie)

En démocratie, le gouvernement et l'opposition sont soumis à des cahiers de charges réciproques envers la société civile. Leur légitimité dépend de leur capacité à les remplir. En vertu du principe de limitation du pouvoir par les droits fondamentaux des personnes, le Gouvernement est tenu de répondre intégralement de la société sans se défausser sur des tiers. Il est soumis au principe démocratique de responsabilité politique. L’opposition est, sur le même registre, tenu de redresser le gouvernement sur les chapitres respectifs du respect des droits et du service de l’intérêt général et du Bien commun.

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La question de la responsabilité politique du gouvernement FPI dans la crise post-électorale ivoirienne 2010.

En démocratie l’État est responsable de sa société. Réciproquement le citoyen est responsable de son État et de son gouvernement. Le gouvernement répond du bien-être et du mal-être de la population. C’est une obligation politique. Cette responsabilité irréductible a justifié la récente interpellation du gouvernement RHDP par certaines organisations associatives et par certaines ONG relativement à la problématique des déguerpis de la SICOGI.

Cette responsabilité de principe fonde l’impératif de reddition périodique des comptes. Elle est spécifique et distincte de la responsabilité pénale de type judiciaire. Il s'agit d'une responsabilité politique. Aucun gouvernement ne peut et ne doit en être exempté car tous les gouvernements sont tenus de répondre  de leur charge envers la population. Un gouvernement est politiquement fautif quand il se décharge de cette responsabilité civique.

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Réconciliation nationale ivoirienne : un décryptage critique de l’appel de Daloa adressé par le Ministre Djédjé Mady au Président de la République.

Qu’il me soit permis de citer in-extenso, ce passage caractéristique du propos du Ministre Djédjé Mady qui campe, de manière archétypale, le discours de réconciliation nationale devenu le leitmotiv de nombreux hommes politiques ivoiriens : « Nous lançons-dit le Ministre Djédjé Mady-un appel, au nom de l’Ouest, au nom du Grand Ouest, à la mobilisation pour la paix sans laquelle tout le reste est vain. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un des rares pays africains à avoir des détenus en international. Nous avons des détenus à La Haye, nous avons une multitude de réfugiés qui se trouvent encore dans les pays environnants malgré, je suis sûr, les efforts que le président de la République Alassane Ouattara faits pour que la paix revienne. Oui, la Côte d’Ivoire est l’un des rares pays où les journaux peuvent encore, quelques matins, titrer la condamnation à 10 ans, 20 ans, de tel ou tel cadre, dans cette crise politique". 

Je cite donc ce propos afin de déployer les interprétations critiques légitimes qui peuvent en être faites parce que la vision communautaire de la nation et le discours identitaire qui furent la cause de cette crise demeure encore prégnants en certaines factions de la société politique ivoirienne.

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Côte d’Ivoire : Franklin Nyamsi a dévoyé le projet national de Soro Guillaume. 1ère partie

Ce que Mr Soro Guillaume Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne m’a dit en Août 2012.

Je m’en rappelle comme si c’était hier. A la fin de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage de témoignage que j’avais écrit en coauteurs avec Franklin Nyamsi en mémoire de la crise post-électorale de 2010, le Président de l’Assemblée Nationale nous invita à une réception en son domicile. Dois-je préciser  que cet ouvrage de témoignage devrait poser, en tant que témoignage fondé en raison, le désir d’une Nouvelle Côte d’Ivoire pleinement républicaine et démocratique ? L’idée directrice, du moins la mienne, de cet ouvrage était de justifier conceptuellement le rejet du nationalisme identitaire qui avait fracturé la Côte d’Ivoire, et de réconcilier le pays dans les valeurs de la démocratie et de la République pour rebâtir une Nation de citoyens. Il s’agissait, dans mon esprit, de poser un jalon des valeurs universalistes qui permettraient de refonder un nouveau consensus républicain, de réunifier la pluralité ivoirienne dans un sentiment d’appartenance commune. J’étais donc animé par cet enthousiasme républicain quand je suis arrivé à Abidjan après avoir, durant toute la période de la crise-post électorale, contribué, comme je le pouvais, à lutter par la plume contre la dérive dictatoriale meurtrière d’un Laurent Gbagbo amnésique de sa victoire électorale à la présidentielle de 2000 quand il appelait le Général Guéi à respecter le résultat des urnes.

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Côte d’Ivoire : La différence entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale.

Sur la scène politique ivoirienne qui se recompose de manière empressée en vue de l’élection présidentielle 2020, la thématique de la réconciliation semble constituer la substance des projets de nouvelles alliances et de nouvelles coalitions politiques en formation. Il importe, pour cela, d’établir clairement la distinction entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale pour éclairer la lanterne des ivoiriens auxquels cette thématique est servie en guise d’offre politique unique à presque trois années de l’élection présidentielle 2020.

La réconciliation démocratique de conviction est une fin en soi. Son objectif est de reconstruire l’unité de la cité sans laquelle il n’y a pas de vie politique possible. Elle réunifie les protagonistes de la guerre civile dans l’unicité de la Loi pour reconstruire le vivre-ensemble républicain. La réconciliation démagogique instrumentale est, par contre, un moyen au service d’intérêts particuliers et de fins privées. Elle sert à rassembler circonstanciellement, à partir d’un marchandage, des ambitions personnelles divergentes inconciliables qui entretiennent la division de la cité. La réconciliation démocratique en appelle à la Loi et à la restauration plénière de l’Etat de droit. La réconciliation démagogique en appelle, au contraire, à l’impunité et se satisfait de la restauration de l’Etat de nature.

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En Côte d’Ivoire, la déficience des idéologies partisanes doit être réparée pour conforter la démocratie.

thumb_1703En Côte d’ivoire, la crise politique des années 2000 à 2011 fut, entre d’autres conditions déterminantes, la conséquence d’une éclipse de la raison publique et d’une confusion politique toutes deux provoquées par la vacance des idéologies partisanes. Il est donc nécessaire de prendre la pleine mesure de cette déficience idéologique afin d’y remédier pour pouvoir maintenir, dans la bonne direction,  la barre du navire de la démocratie ivoirienne. Commençons donc par définir ce qu’est une idéologie politique en démocratie.

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Les causes profondes de la crise des Cours constitutionnelles en Afrique Noire.

thumb_1636En démocratie, la Cour constitutionnelle est l’organe de la Nation. Elle incarne temporellement son unité, son indivisibilité et sa pérennité. La Nation, au sens démocratique du terme, est la figure abstraite transcendante du peuple-principe qui rassemble, dans la citoyenneté, le peuple pluriel. Comme le souligne Pierre Rosanvallon, la Cour constitutionnelle matérialise la Souveraineté de ce peuple-principe. Elle lui donne du contenu en veillant quotidiennement à ce que les pouvoirs exécutifs et législatifs s’exercent dans le respect des droits fondamentaux des individus et des collectivités et des valeurs fondatrices de la démocratie. « Les Cours constitutionnelles, fait remarquer Pierre Rosanvallon, sont pour cela au premier chef les grands  témoins de la fiction démocratique ». 

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La crise des Cours Constitutionnelles et des Commissions Électorales Indépendantes

Siège de la Ceni à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John BompengoUne menace contre la démocratie en Afrique Noire ?

Du Gabon au  Tchad, en passant par les deux Congo, le Burundi, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Nigeria, Madagascar pour ne citer qu’eux, en ces pays qui traversent ou qui ont traversé des crises post-électorales aigües, les Cours constitutionnelles et  les  Commissions Electorales Indépendantes sont frappées par une crise de confiance. On les accuse de rouler pour les pouvoirs en place. Elles sont donc récusées dans leur impartialité.

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Les stigmates du syndrome colonial, obstacles à la démocratie en Afrique.

thumb_1614Après le Congo et le Tchad, la crise post-électorale gabonaise délivre une leçon. Les principes  du modèle colonial d’exercice et de conservation du pouvoir ont été réappropriés par les classes politiques en Afrique Noire. Ces principes régentent, jusqu’à nos jours, le gouvernement des Etats postcoloniaux africains. De l’épisode colonial, il est resté une superstructure étatique construite pour perpétuer la domination, une mentalité, un type de conscience, une technique de gestion et d’exercice du pouvoir.

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