Articles par balises :Légitimité électorale

La gouvernance responsable en Côte d’Ivoire : les cas d’école du RHDP et du FPI. (1ère partie)

En démocratie, le gouvernement et l'opposition sont soumis à des cahiers de charges réciproques envers la société civile. Leur légitimité dépend de leur capacité à les remplir. En vertu du principe de limitation du pouvoir par les droits fondamentaux des personnes, le Gouvernement est tenu de répondre intégralement de la société sans se défausser sur des tiers. Il est soumis au principe démocratique de responsabilité politique. L’opposition est, sur le même registre, tenu de redresser le gouvernement sur les chapitres respectifs du respect des droits et du service de l’intérêt général et du Bien commun.

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L’affrontement démocratique n’est pas un combat pour la confiscation du pouvoir.

Comme je l’ai souligné dans une récente contribution, (Cf. « Côte d’Ivoire : les ravages d’une conception surannée du pouvoir et de la lutte politique », la définition de la compétition électorale démocratique comme compétition pour la conquête  du pouvoir cautionne, bien souvent, en nos Etats africains, les logiques d’accaparement et de confiscation factionnelle du pouvoir par des groupes d’intérêts privés. L’expression « conquête du pouvoir » est, en démocratie, un non-sens dans la mesure où le pouvoir du peuple qui désigne la liberté de chaque citoyen ne peut, par définition, être conquis par quiconque. L’expression « conquête du pouvoir » est donc un mot valise qui sert à camoufler des projets antidémocratique. Il est à noter que dans les vieilles démocraties, cette expression qui signifie la compétition inter-partisane pour le service des intérêts et des droits de la société, est utilisée dans un sens métaphorique et jamais dans un sens réel. Or surdéterminés par la culture de l’accaparement colonial du pouvoir et des autocraties postcoloniales, nous utilisons en Afrique l’expression « conquête du pouvoir » dans un sens réel et concevons le gouvernement démocratique comme contrôle de la société par le pouvoir politique. Nous devons donc nous départir de l’acception calamiteuse de cette expression en lui restituant sa signification métaphorique.

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Crise de succession patrimoniale au Gabon ou crise d’alternance démocratique du pouvoir ?

thumb_1603Pour résoudre la crise politique gabonaise et pour instituer la démocratie au Gabon suffira-t-il de « recompter les voix, bureau de vote par bureau de vote » comme l’exigent Jean Ping et ses partisans, appuyés en cela par la communauté internationale ? Le cacique Jean Ping est-il un démocrate par conviction ? N’est-il pas un clone d’Ali Bongo avec les frasques et le mode de vie ostentatoire de l’héritier en moins ? La guéguerre entre Ali Bongo et Jean Ping oppose-t-elle un dictateur désireux de confisquer le pouvoir et un démocrate déterminé à briser un système de prédation instituée d’Etat? N’est-elle pas, au contraire, celle de deux oligarques qui se disputent le pouvoir par peuple interposé ?

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Au Gabon, le rejet du système vermoulu de prédation.

thumb_1588Ni Ali Bongo, ni Jean Ping mais une transformation substantielle de la politique au Gabon et ailleurs en Afrique pour faire de l’Etat le gardien des libertés individuelles et collectives, le défenseur de l’intérêt général, le serviteur de la société et du bien-être des populations  : c’est la demande de fond qui émerge de la crise post-électorale que traverse le Gabon. Les invectives de l’héritier et du cacique qui se disputent la légitimité électorale occultent cette demande de fond. Elle transparait pourtant dans le cri de révolte d’un manifestant gabonais anti-Ali Bongo "Tous les jours c'est la même souffrance : aller 'puiser' l'eau (aux pompes publiques), s'éclairer avec des lampes-tempête à cause des coupures d'électricité, pas de boulot… Il n'a rien fait pour nous. ». Cet abandon scandaleux du plus grand nombre par le pouvoir gabonais dans un petit pays riche en pétrole et en forêts est autant  le passif d’Ali Bongo que celui de Jean Ping qui continuent pourtant de se disputer le pouvoir en revendiquant chacun la légitimité électorale dans une logique patrimoniale.

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Les leçons de l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2015. 1ère partie

L’élection ivoirienne s’est achevée sur le mode d’un plébiscite du candidat du RHDP par le peuple. En ce résultat (83,66 %) des urnes, la majorité des ivoiriens  salue  manifestement les performances économiques d’un candidat qui a réussi à relever, avec panache, le défi adressé par Laurent Gbagbo au sortir de la crise post-électorale en 2010: reconstruire le tissu économique en lambeaux de la Côte d’Ivoire et assurer la sécurité de tous les ivoiriens. Au lendemain de sa défaite électorale et militaire, Laurent Gbagbo avait mis son adversaire au défi de conquérir, par une légitimité d’administration, sa légitimité électorale contestée et récusée. Le succès d’Alassane Ouattara dans cette épreuve de la légitimité d’administration entre 2010 et 2015 a donc pleinement consacré  une légitimité multidimensionnelle exprimée par le message des urnes le 25 Octobre 2015. La victoire électorale quasi plébiscitaire du candidat du RHDP à un taux de 83,66%, et le taux de participation de 52,86%  obtenu dépit du mot d’ordre de boycott  lancé par la frange extrémiste du FPI, comportent en cela un certain nombre d’enseignements capitaux  qu’il importe de faire ressortir.

Le plébiscite du modèle d’intégration de la société par l’économie choisi par le candidat du RHDP.

En ce succès électoral éclatant du candidat Alassane Ouattara, il faut voir le plébiscite de son modèle d’intégration et de réconciliation de la société par l’économie, c’est-à-dire au moyen du développement endogène. Le choix de ce modèle par le gouvernement est destiné à retisser,   grâce à un programme économique efficient, l’unité brisée de la société. Ce programme devrait ouvrir la porte à la redistribution des produits de la croissance et permettre de résorber le chômage pour faire reculer la poussée identitaire en Côte d’Ivoire.

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Qu’est-ce que la CEI comme institution d’impartialité démocratique ? 1ère partie

La démocratie électorale-représentative a évolué au cours de l’histoire. Les années 1980 ont vu l’avènement d’un nouveau type démocratique. De nouvelles formes politiques démocratiques se sont avérées nécessaires pour corriger les inaccomplissements de la démocratie électorale-représentative. De nouvelles institutions sont donc venues pallier aux insuffisances des institutions classiques de la démocratie électorale-représentative, tels les partis politiques, les parlements et les pouvoirs exécutifs fondés sur la représentation et la défense  des intérêts des diverses parties du corps social. A ces institutions de défense des intérêts individuels et corporatifs se sont donc surajoutées  des institutions d’impartialité chargées de représenter et de défendre l’intérêt général et le Bien commun au dessus des partis politiques et des exécutifs. 

La démocratie d’impartialité vient ainsi compléter la démocratie de représentation politique des intérêts des diverses catégories sociales. L’exigence de représenter politiquement le peuple en sa diversité, a été donc complétée par  l’exigence de représenter la Nation-une en son abstraction au-dessus des divers intérêts particuliers du peuple pluriel. L’élection organisait la dépendance des partis politiques aux diverses catégories sociales dont les élus se devaient d’être les mandataires. La création des autorités publiques indépendantes au dessus des partis politiques et du pouvoir exécutif répond, quant à elle, au besoin de mettre en place de nouvelles institutions vouées au service de l’intérêt général et du bien public.

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