Articles par balises :Réconciliation

Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du CNC en Côte d’Ivoire. (2ème partie)

L’auteur de cet article-ci ne saurait nier la résilience continentale du tribalisme du népotisme et de la corruption. Il importe de combattre et de guérir ces maladies génétiques des Etats postcoloniaux d’Afrique noire (une prochaine contribution de l’auteur sur ce sujet verra bientôt le jour). Mais quand une coalition partisane, adepte du nationalisme communautaire, s’en empare en guise d’argument électoraliste, comme le fait le groupe CNI en Côte d’Ivoire, pour tenter de reconquérir le pouvoir, il importe de dénoncer cette stratégie électoraliste qui relève alors de la démagogie et du populisme. Quand ce groupe, qui s’est illustré dans le tribalisme, le népotisme et la corruption durant son exercice du pouvoir à la tête de l’Etat ivoirien entre 2000 et 2010, enfourche le cheval de bataille de la dénonciation du tribalisme, il faut dénoncer cette imposture ! Quand ce groupe, qui a pratiqué à outrance le tribalisme, le népotisme et la corruption sans aucunement se remettre en cause après sa défaite électorale, qu’il a d’ailleurs jusqu’à ce jour refusée de reconnaitre, retourne subrepticement sur la scène politique à la dérobée par la petite porte en promettant le changement aux Ivoiriens sous un sigle trompeur, il faut dénoncer cette escroquerie. Il faut dévoiler son imposture en le démasquant pour mettre au grand jour son nationalisme ethnique meurtrier de conviction.  Ce nationalisme ethnique revigoré par l’absence d’un débat publique critique sur « l’ivoirité » meurtrière qui était devenue en Côte d’Ivoire un sujet tabou après la guerre civile, constitue toujours, et aujourd’hui plus que jamais, une menace pour la République et la démocratie.

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Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du groupe CNC en Côte d’Ivoire. (1ère partie)

A cinq mois de l’élection présidentielle, la musique de la campagne électorale du groupe CNC (Coalition nationale pour le changement) contre le parti au pouvoir est modulée sur le tempo des accusations de « rattrapage ethnique » et de division sociale. L’enjeu de cette élection serait, pour le groupe CNC et ses soutiens confessionnels, d’arracher la Côte d’Ivoire à «  l’hégémonie d’un groupe ethnique » et de réconcilier les Ivoiriens. Cette accusation n’est pas seulement portée par des politiciens pourtant ouvertement adeptes d’une conception ethnique de la société politique, elle est aussi relayée par les hommes d’Eglise censés être impartiaux! Recouvre-t-elle donc quelque réalité ? S’agit-il au contraire du discours démagogique d’un parti politique qui organise sa stratégie électorale sous le signe du populisme ?

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015. (2ème partie)

Comment  faire en sorte que la société ivoirienne se réapproprie  le pouvoir après avoir été désappropriée par la dictature qui a gouverné la Côte d’Ivoire entre 2000  et 2010 ? Comment réconcilier les Ivoiriens qui avaient été discriminés, divisés et opposés les uns aux autres ? Tel est l’enjeu de la bataille politique à laquelle le gouvernement ivoirien, élu en décembre 2010, a tenté d’apporter des réponses à sa manière depuis son entrée en fonction en 2011. La reddition électorale des comptes exige donc qu’en soit donnée la justification discursive.

En attaquant le gouvernement sur les axes de la thématique de la réconciliation, de la proximité et de l’appropriation sociale du pouvoir, les adversaires politiques du gouvernement remettent en question sa prétention à avoir apporté des réponses satisfaisantes à ces problèmes politiques. Que la voie adoptée par le gouvernement ne soit pas celle de ses adversaires est compréhensible et de bonne guerre. Cette divergence est salutaire en démocratie. Une certaine confusion, entretenue par une certaine propagande, tendrait cependant à faire accréditer l’idée qu’aucune réponse ne fut apportée au problème de la réconciliation et de l’appropriation sociale du pouvoir en Côte d’Ivoire durant ces cinq dernières années. Un observateur extérieur impartial, jugeant objectivement à partir de l’épreuve des faits, ne souscrirait cependant pas à cette thèse.

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015

En dehors de tout parti pris idéologique ou affectif, le souhait  du  bon sens commun est que le candidat du RHDP remporte l’élection à la Présidentielle d’Octobre 2015 pour une raison toute simple : le bilan économique social et politique du FPI et de ses alliés en dix ans de pouvoir a été catastrophique et terrifiant. Battu dans les urnes en décembre 2010, le FPI a pourtant refusé de s’amender politiquement. Il a refusé de se livrer à une autocritique pour repenser et redéfinir ses objectifs politiques et économiques afin de les réorienter selon une perspective républicaine. Il a refusé de jouer sa partition dans la production du bien commun et du service de l’intérêt général. Il s’est arc-bouté sur un refus irrationnel global du gouvernement élu arguant jusqu’à ce jour, contre tout bon sens politique, avoir été exproprié d’une imaginaire victoire.

 Le FPI demeure, dans la mémoire de la majorité des Ivoiriens, comme un épouvantail effrayant auquel sont associées les images de violence, de guerre  de mort, de corruption, de brutalité, d’intolérance, de division, de  dictature, de régression économique, sociale et politique, de médiocrité et d’incompétence. Son prétexte d’avoir été empêché de gouverner et d’appliquer son programme par des rebellions et des séditions organisées par des puissances hostiles ne saurait nullement être reçu.

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Que veut dire « Je suis un Gbagbo ou rien» ? Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré. (2ème partie)

En démocratie pluraliste, la complexité et le caractère diversifié de la société conduisent nécessairement à la création des partis politiques. Ces organisations spécialisées du corps social permettent de relier la société civile et la société politique. Leur rôle politique est un rôle de médiation. Il consiste à agréger les demandes des divers groupes d’intérêts afin d’en assurer la représentation politique. Le monde partisan est en conséquence fondé sur la reconnaissance de la légitimité des conflits et sur l’aspiration au consensus. Ces deux éléments contradictoires sont médiatisés par le principe politique du  compromis. Un parti politique qui érige la maxime du refus du compromis  en principe  de conduite, un parti politique qui refuse la diversité et conçoit le corps social comme communauté homogène expurgé de tout conflit social, est en conséquence un anti-mouvement social qui endosse la dénomination partisane comme un masque pour s’y dissimuler en vue de tromper. 

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Réflexion critique citoyenne sur les dangereux propos d’Abdoudramane Sangaré

Le lundi 16 mars 2015, Abdou Drahamane Sangaré, le bras droit de Laurent Gbagbo, a tenu les propos suivants au cours d’une réunion avec l’organisation des femmes du parti : « Je suis un Gbagbo ou rien ». Laurent Gbagbo « n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal, des valeurs ». Il avait récemment justifié son combat pour la présidence par intérim du FPI contre Affi N’guessan par cette phrase : « Reprenons le FPI authentique et originel. Un FPI qui n’est pas dans la compromission et le compromis de toute sorte ».

Les propos de ce personnage important du FPI, et donc de la coalition de l’opposition qui compte présenter une ou plusieurs candidatures à la présidentielle d’Octobre 2015, ne sont pas anodins. En cette période pré-électorale, où la coalition de l’opposition s’illustre par la vacance et le flou de son programme politique, il importe de décrypter les phrases énigmatiques prononcées par celui qui a été surnommé « le gardien du temple » du FPI. Il faut, en cette analyse des propos de Abdou Drahamane Sangaré, faire ressortir les prises de positions politiques personnelles et partisanes implicites qui se dissimulent derrières les emphases. Il faut dévoiler et déconstruire les représentations du politique qui cachent un programme de gouvernement inavoué parce que dangereux et mortifère.

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Quel modèle démocratique choisir pour unir à nouveau les ivoiriens ?

Après avoir été unis  sous le modèle de la République dans  l’Etat mobilisateur à parti unique, les Ivoiriens se sont divisés dans  la démocratie multipartisane et se sont affrontés dans une guerre civile où la revendication identitaire a pris le dessus  sur la citoyenneté. A l’approche de la Présidentielle, la violence des discours et la démission symbolique du président de la CDVR qui s’est déclaré candidat à la magistrature suprême sous thème de la défense identitaire tendent à prouver que la réconciliation des ivoiriens   est prise en otage parce que certains acteurs politiques récusent le modèle démocratique actuellement appliqué en Côte d’Ivoire.

Il faut donc explorer les divers modèles démocratiques pour identifier celui qui pourrait permettre de  réaliser  cet objectif ultime : Faire revivre ensemble les ivoiriens dans la fraternité et l’hospitalité comme le proclame l’Hymne National ; refaire coexister les ivoiriens dans le sentiment d’appartenance commune qui les a toujours unis. Il s’agit donc d’évaluer, dans cette enquête, le modèle démocratique correspondant le mieux à la réalité sociale de la Côte d’Ivoire, société multiethnique et pluriconfessionnelle cosmopolite.

Trois modèles historiques s’offrent à notre investigation, la démocratie du communautarisme ethnique, la démocratie populaire du communisme révolutionnaire, la démocratie électorale représentative du libéralisme.

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