Articles par balises :politique

Martin Schulz, Jacob Zuma et Laurent Gbagbo : priorité aux intérêts du parti ou priorité aux intérêts personnels ?

Après avoir été la cheville ouvrière du contrat de compromis de la nouvelle grande coalition CSU/CDU-SPD à venir en Allemagne, Martin Schulz, le chef du SPD, a décidé spontanément et volontairement de renoncer à son poste de Ministre au sein de cette nouvelle coalition. Selon ses dires, il a en ainsi décidé afin de démontrer que les intérêts et l’intégrité du parti doivent avoir la priorité sur les intérêts particuliers et les ambitions de son chef et de ses dirigeants.

En Afrique du Sud, Jacob Zuma, le chef de l’ANC, accusé de corruption, vient de démissionner sous la pression du parti après avoir résisté durant de longues années. Selon ses dires, il en a ainsi décidé afin de sauvegarder l’intégrité du parti, pour éviter que des morts provoquées par son refus de démissionner, n’entachent son nom, et aussi parce qu’il situe ses intérêts particuliers derrière ceux du parti. Mais Jacob Zuma ne se reconnaît coupable de rien. S’estimant innocent en dépit des preuves judiciaires documentées de sa corruption et du népotisme de son régime, il ne consent pas en conscience à sa culpabilité politique et s’estime victime d’une injustice.

Lire plus …

L’émergence : expression du mouvement de la substance libérée en concept.

Pr Augustin Kouadio Dibi

Professeur Titulaire de Philosophie

Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)

Actes du Colloque International « Emergence et Reconnaissance »

Bouaké. Août 2017.

Le terme « émergence » reçoit dans l’actualité de notre monde un usage tel que sa compréhension est présupposée évidente. Elle semble aller naturellement de soi. Nous tenons sa signification pour quelque chose de ferme, d’assuré, de bien connu. Hegel souligne que « ce qui est bien connu en général, justement parce qu’il est bien connu, n’est pas du tout connu » ! Il importe de quitter l’habituel, afin d’habiter de manière essentielle la réalité que recouvre ce terme.

Emerger dit un acte : celui de faire irruption, de surgir, de s’éveiller à un autre niveau proprement accomplissant. A travers ce terme, nous avons l’idée d’un jaillissement subtil et discret de l’intérieur vers l’extérieur, d’un paraître hors de soi, à la suite d’une patiente maturation. C’est l’acte de s’épanouir à l’extérieur à partir d’une intense intériorisation de soi. Emerge ce qui est parvenu à un état tel qu’il lui faut désormais passer à un autre plan, en laissant sa vérité intérieure se dire, se manifester. C’est par ce mouvement que quelque chose vient à l’existence.

Lire plus …

Côte d’Ivoire : et si l’intelligentsia universitaire ivoirienne avait hier interpellé Laurent Gbagbo comme elle interpelle Alassane Ouattara aujourd’hui ?

En lisant dans les journaux le discours de sagesse et d’interpellation prononcé  par l’éminent Professeur de Droit Francis Wodié (cf « Condamnation de Hubert Oulaye,Wodié interpelle Ouattara : Attention, qui sème la condamnation récolte la damnation »,) j’ai éprouvé un sentiment de mélancolie et de tristesse. Je me suis alors posé cette question. Pourquoi ce sursaut moral de l’intelligentsia universitaire n’eût-il pas lieu plus tôt, dès la brutalisation de la vie politique sous le régime de Laurent Gbagbo ? Quand l’anomie menace d’envahir la cité et  de la dissoudre, ce sursaut critique des élites charismatiques de l'Université peut en effet réveiller la lucidité publique et brider les passions politiques.

Lire plus …

Du Pérou à la Côte d’Ivoire, l’instrumentalisation politique de la réconciliation et du pardon.

Du Pérou à la Côte d'Ivoire, les demandes de pardon insincères, et l'instrumentalisation politique de la thématique de réconciliation après la perpétration de crimes contre l'humanité par un régime prédateur et massacreur, ne trompent pas les peuples qui les ont vécus et qui ont de la mémoire. La réprobation avec laquelle les Péruviens accueillent l'annonce de la grâce politique accordée au criminel contre l'humanité, Alberto Fujimori par le chef de l’Etat péruvien Pablo Pedro Kuczynski doit sonner comme un avertissement adressé aux adeptes ivoiriens de l'instrumentalisation politique de la thématique de la réconciliation. Certes, un pourcentage élevé de Péruviens étaient favorables à ce qu'Alberto Fujimori soit amnistié par une grâce présidentielle. Mais,  comme les Ivoiriens, ils attendaient une demande de pardon et une réconciliation sincère. Cette demande de pardon sincère des dirigeants d’un pays et des auteurs de crimes et de méfaits, qui scelle la réconciliation nationale dans un pays divisé par une guerre civile, est toujours a priori et spontanée. Elle relève de la responsabilité politique qui lie les membres d’une Nation les uns aux autres et contraint les dirigeants de l’Etat à répondre de ceux dont ils gèrent le destin et les intérêts.

Lire plus …

La problématique de la coalition ivoirienne RHDP éclairée par celle des coalitions allemandes.

Comparaison n’est pas raison mais, la science a aussi recours aux analogies car elles permettent d’éclairer l’intelligibilité des phénomènes naturels et historiques. La problématique des coalitions allemandes CDU/CSU-SPD peut, de ce point vue, éclairer celle de la coalition Ivoirienne RHDP. Elle éclaire aussi l’échec de la tentative de coalition des partis ivoiriens d’opposition, dénommée CNC, lors de la Présidentielle ivoirienne de 2015. Comme la CDU/CSU allemande, et en dépit des différences liées à l’histoire spécifique des deux pays, le RHDP ivoirien  est une coalition cohérente de partis libéraux du centre-droit qui se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de la République et de la démocratie. Au contraire, la CNC, coalition tentée par le Front du refus en Côte d’Ivoire en 2015, fut une alliance incohérente de partis sans idéologie, sans identité politique précise et sans programme commun coordonné.

Lire plus …

Sommet UA-UE : une division du travail pour rebâtir un espace de développement intégré.

La problématique du chômage massif des jeunes en Afrique et de la reconstruction de leur espérance est  politique. Elle ne sera résolue que si nous parvenons à transformer l’économie de marché en développement par la médiation de la démocratie représentative.

Le partenariat entre l’UA et l’UE devrait consister à articuler l’économie de marché avec la démocratie, de telle sorte que puisse être résolue la problématique fondamentale de l’intégration des acteurs économiques et des acteurs sociaux, de l’harmonisation de leurs logiques et de leurs intérêts divergents.

Lire plus …

La Côte d’Ivoire accueille le 5ième Sommet UA-UE : l’émergence d’un leadership.

Transformer l’économie de marché en développement endogène par la médiation de la démocratie afin d’offrir des perspectives à la jeunesse en termes d’émancipation personnelle et d’emplois de qualité, telle est la problématique fondamentale du XXIème siècle en Afrique. Internationalement reconnue pour l’efficience de sa politique économique et pour sa gouvernance démocratique, la Côte d’Ivoire a été choisie pour abriter le  5ième Sommet Union Africaine-Union Européenne. Ce choix apparaît comme un symbole fort.  Où redonner en terre Africaine un nouveau souffle aux rapports de coopération des deux ensembles économiques et politiques que sont l’UA et L’UE ? N’est-ce pas dans l’un des  pays d’Afrique Noire  où se donne à voir l’alliance de l’économie de marché et de la démocratie, en laquelle réside le plus grand potentiel de d’intégration sociale et de développement économique inclusif ?

Lire plus …

Le trio infernal: ultralibéralisme, nationalisme identitaire et radicalisme de gauche.

Le trio infernal définit le cercle des extrémismes constitué par  l’ultralibéralisme, le nationalisme identitaire et le radicalisme de gauche. Ce trio calamiteux  exprime éloquemment le caractère antipolitique de l’ancien monde polarisé dont le 21ième siècle appelle le dépassement.  Lié par une vision communautariste du social, ce trio singulier est lié par un consensus : le principe d’exclusion et d’unilatéralité dogmatique de type idéologique. L’ultralibéralisme prétend réaliser la liberté en niant et en excluant l’égalité. L’extrémisme de gauche  prétend  réaliser l’égalité en niant et en excluant la liberté. Le nationalisme communautaire prétend réaliser l’identité en niant et en excluant l’altérité.

Ce consensus sur l’exclusion définit le caractère infernal antipolitique et antidémocratique du trio car la politique démocratique est un espace d’affrontements de valeurs et d’intérêt sociaux divergents  qui se résolvent à travers la négociation et le compromis. La démocratie est un régime d’inclusion qui appelle à intégrer la différence. Culturellement syncrétiques, les sociétés africaines risquent d’être dévastées par la culture d’exclusion nichée au cœur de la vision du monde  de ses trois illusions. Le développement endogène du continent, enjeu de ce XXIème siècle, dépend de la capacité des sociétés africaines à se réapproprier la culture démocratique d’inclusion et à rejeter les cultures antidémocratiques d’exclusion.

Lire plus …

Côte d’Ivoire. Le RDR, allié naturel et idéologique du PDCI.

En démocratie libérale pluraliste, les coalitions et les alliances électorales entre partis politiques  se concluent sur la base de la concordance idéologique des obédiences partisanes, de la similitude et de la complémentarité de leurs programmes politiques et de leurs projets sociétaux. Elles ne doivent pas être opportunistes. Des partis idéologiquement opposés sur les fondamentaux de la République et de la Démocratie ne sauraient conclure des alliances et des coalitions pour constituer des majorités de gouvernement, étant donné que leurs programmes politiques et économiques et que leurs projets sociétaux sont antinomiques. Un parti de la droite républicaine libérale et citoyenne ne saurait conclure une alliance électorale avec un parti d’extrême droite nationalitaire et xénophobe ni a fortiori avec un parti de la gauche anti- libérale extrémiste et populiste.

Lire plus …

Côte d’Ivoire. Pratiquer la realpolitik de la prudence : un viatique existentiel pour le PDCI et le RDR.

Pratiquer la realpolitik de la prudence consiste, au sens aristotélicien du terme, en ce que l’habileté soit reprise et tirée du bon côté par la vertu morale. Ce conseil pragmatique de la raison  politique devrait être, pour le PDCI et le RDR, un viatique existentiel indispensable. La configuration de la situation politique de la Côte d’Ivoire les oblige à se réapproprier cette realpolitik démocratique, union de la politique et de la morale. Ces deux partis devraient, dans la lutte politique qui les oppose, concilier « la prudence du serpent » à « la simplicité de la colombe » comme le conseille le philosophe Emmanuel Kant. Le philosophe souligne, dans son opuscule Le projet de paix perpétuelle, que « la droiture vaut mieux que toute politique » et que  cette proposition théorique  est « la condition inéluctable de la politique ». Pour opérer des choix politiques gagnants dans la recomposition du champ politique ivoirien, le PDCI et le RDR devraient unir la préoccupation d’efficacité à celle de rigueur morale, allier le souci d’habileté au souci de droiture. Cette combinaison qui définit la prudence est la vertu cardinale de l’homme politique, dit Aristote. Elle devrait, s’ils s’en montrent capables, assurer leur salut. Ils devraient, pour cela, s’interdire de chevaucher, par calcul électoraliste, les monstres féroces du nationalisme identitaire, du confessionnalisme et de l’hubris du pouvoir au visage terrifiant de Méduse Gorgone.

Lire plus …

La conviction démocratique américaine face à Trump: contrepoint critique au LR (Les Républicains) français et enseignement pour l’Afrique.

Le présidentialisme fort américain est objectivement limité par des Institutions par une Administration et un pouvoir judiciaire indépendants qui garantissent le respect des libertés personnelles et des droits fondamentaux. Mais il est aussi limité subjectivement  par la conviction démocratique et éthique de la majorité des citoyens et acteurs politique américains comme en atteste l’opposition exemplaire de la majorité des ténors du parti républicain, sur des bases  éthiques, au national-populiste républicain Donald Trump.

Lire plus …

Afrique: La démocratie n’est pas un combat pour le pouvoir.

Encore animés par le réflexe autocratique et par les représentations despotiques et monarchiques du pouvoir, certains hommes politiques africains continuent de concevoir la démocratie comme un combat pour le pouvoir. Cette représentation dangereuse, grosse de toutes les perversions et de tous les dévoiements qui oblitèrent le progrès de la démocratie en Afrique, doit être récusée. En effet,  la démocratie est fondée sur l’idée que le pouvoir ne peut être accaparé par quiconque.  La démocratie n’est pas un combat pour le pouvoir, parce qu’en démocratie, le pouvoir désigne un lieu vide. L’élection démocratique n’est pas une épreuve de qualification destinée à permettre à un parti et à son chef de s’approprier légalement le pouvoir. Le pouvoir du peuple est inappropriable. Le pouvoir démocratique n’appartient à personne. Il signifie exclusivement le pouvoir pour le plus grand nombre de vivre librement, et pour chacun de construire sa vie de manière autonome en dehors de toute tutelle. Cf « En quel sens la démocratie est-elle le pouvoir du peuple » ? (voir cedea.net 29 décembre 2015  http://www.cedea.net/wp/?p=1104#more-1104.)

Lire plus …

Côte d’Ivoire. La faillite politique de l’opposition ivoirienne.

thumb_1869Aux yeux du monde entier, l’opposition ivoirienne présente ce spectacle hallucinant : désertant l’espace de l’opposition socialiste ou social-démocrate au gouvernement libéral ivoirien, le Front Populaire Ivoirien, dit principal parti d’opposition d’obédience socialiste, s’est métamorphosé en parti identitaire xénophobe d’extrême droite. S’étant mis volontairement en marge de la république et de démocratie, il appelle ouvertement à la chasse aux étrangers, à la défense de la nation contre une invasion « de gens venus d’ailleurs », à la défense du sang et du sol. Cette faillite est le symptôme révélateur de la vacance d’une opposition démocratique et républicaine en Côte d’Ivoire, un chaînon manquant qui menace l’édifice démocratique ivoirien. L’expression « opposition ivoirienne » doit pour cela être remise en question. D’un point de vue démocratique et républicain, il n’y a pas d’opposition ivoirienne.

Lire plus …

Le choix calamiteux de l’ANC post-Mandela.

Elections ANC ZumaAprès la sanction mémorable que les électeurs sud-africains ont infligée à l’ANC dans les urnes, les analystes pensent que, pour s’éviter un nouveau recul électoral et pour retrouver sa suprématie, ce parti pourrait être tenté d’écourter, avant terme, le règne de Jacob Zuma. "Jacob Zuma doit achever son mandat dans trois ans, mais le parti pourrait être tenté d’écourter son règne pour s’éviter un recul encore plus grave dans les urnes aux élections générales de 2019."note Jeune Afrique.

Lire plus …

En Afrique du Sud, la force de la démocratie.

Elections 1994 AfriqueduSudLa sanction des urnes et la défaite électorale du parti au pouvoir : voilà ce qui arrive immanquablement quand la démocratie fonctionne, quand les peuples ont vraiment leur mot à dire sur la gestion de la chose publique et sur le service de l'intérêt général. Voilà ce qui arrive inéluctablement par la dynamique de la démocratie, infiniment supérieure à la dynamique insurrectionnelle et la logique révolutionnaire, dans la révocation d’un gouvernement corrompu et incompétent qui ne répond pas aux demandes et aux besoins du peuple, qui trahit les intérêts de la Nation.

Lire plus …