En Afrique du Sud, la force de la démocratie.

Elections 1994 AfriqueduSudLa sanction des urnes et la défaite électorale du parti au pouvoir : voilà ce qui arrive immanquablement quand la démocratie fonctionne, quand les peuples ont vraiment leur mot à dire sur la gestion de la chose publique et sur le service de l'intérêt général. Voilà ce qui arrive inéluctablement par la dynamique de la démocratie, infiniment supérieure à la dynamique insurrectionnelle et la logique révolutionnaire, dans la révocation d’un gouvernement corrompu et incompétent qui ne répond pas aux demandes et aux besoins du peuple, qui trahit les intérêts de la Nation.

Voilà le destin naturel d’un gouvernement failli quand les élections ne peuvent pas être verrouillées par le parti au pouvoir, en raison de la force des institutions. La mal-gouvernance est pacifiquement sanctionnée dans les URNES. En Côte d'Ivoire, en 2010, et en Afrique du Sud, en ce mois d’Août 2016, le peuple a parlé. Hier, en Côte d'Ivoire, et aujourd'hui, en Afrique du Sud, il n'y a eu dans ce vote- sanction aucun complot international, aucune intervention partiale de la communauté internationale, ou des multinationales du capitalisme occidental désireuses de restaurer le pouvoir Blanc. La dérive oligarchique de Jacob Zuma, de Cyril Ramaphosa et de son équipe, leur démagogie, leur tentative ridicule de se poser en rempart du pouvoir Noir, leur incompétence, leur corruption, n'ont pas pu avoir raison des institutions de la démocratie sud-africaine léguée par le Grandissime Nelson Mandela. Cette sanction électorale du peuple sud-africain que Jacob Zuma, Cyril Ramaphosa et consort n'ont pas réussi à transformer en électorat captif et en clientèle servile est la revanche de l'Esprit de Nelson Mandela. C'est un désaveu cinglant d'Outre-tombe. Voilà ce qui arrive quand on sort des maquis pour venir confisquer le pouvoir du peuple et s'asseoir, en qualité de nouveau dictateur, sur le trône du despote qu'on a combattu. Les révolutionnaires et les nationalistes, qui ne jurent que par la prise du pouvoir par la force, finissent toujours par trahir la liberté et la démocratie. C'est un enseignement irréductible et incontestable de l'Histoire. Le destin de l'ANC, un parti aux tares écarlates repoussantes, qui sera sûrement chassé du pouvoir à la prochaine élection présidentielle sud-africaine, doit ouvrir définitivement les yeux de ceux qui continuaient à se faire des illusions sur les vertus panafricanistes,anticolonialistes et démocratiques de ce parti d'oligarques impérialistes assoiffés d'ostentation et de pouvoir. Nous devons apprendre à analyser de manière critique les situations à l’aune des réquisits de la Démocratie, renforcer en nous la conscience de la citoyenneté et les valeurs de la République, appréhender la démocratie par sa substance, son contenu et son esprit et non pas exclusivement par sa forme, sa lettre et ses procédures. Le progrès de l’Afrique dans la voie de la démocratie dépendra de notre capacité à adopter cette lecture critique et à faire nôtre cette herméneutique qui permettra de dénoncer les imposteurs et de sauvegarder l’Exigence démocratique.

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