Articles par balises :Alassane Ouattara

Reconstruction des infrastructures en Côte d’Ivoire et réconciliation nationale : quelle relation?

En Afrique et partout dans le monde, les séparatismes, les sécessions, les divisions sociales et les guerres civiles proviennent de la déficience de l’intégration nationale du territoire. Ils naissent de l’exclusion de populations entières par des Etats qui, bien souvent, comme en Côte d’Ivoire dans les années 1995 jusqu’en 2010, constitutionalisent cette ségrégation. Ces problèmes surgissent de ce que l’État central abandonne et déserte des pans du territoire laissant les populations dans la déréliction et dans une précarité des conditions d’existence. Cet abandon se constate par la faiblesse de la redistribution en termes d’infrastructures et d’équipements publics.

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Côte d’Ivoire : Franklin Nyamsi (le conseiller) recadre Soro Guillaume (le Président de l’Assemblée nationale)

Du jamais vu dans aucun Etat du monde ! Sous ce titre grandiloquent et ampoulé, « Guillaume Soro et la métaphore du fleuve, des rivières et des ruisseaux : la pédagogie nautique d’un grand navigateur politique »,  Franklin Nyamsi, fidèle à sa jactance et à son pédantisme habituels, vient de recadrer son chef en réinterprétant le propos de ce dernier à l’aune de son propre agenda et de ses ambitions personnelles.

Les centaines de conseillers de Ministres et de Président d’institution exerçant leur office dans l’Etat ivoirien ne se sont jamais permis de franchir les limites de leurs périmètres respectifs. Sauf un : le conseiller du Président de l’Assemblée nationale. Avant de déserter l’espace public ivoirien après en avoir été chassé sous des volées de bois verts par le vaillant peuple ivoirien,  il s’était déjà livré à ce genre de jeu dangereux.

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Côte d’Ivoire : l’alliance politique Henri Konan Bédié/Alassane Ouattara, schème historique de l’houphouëtisme.

L’alliance politique Henri Konan Bédié/Alassane Ouattara est le schème historique de l’houphouëtisme en Côte d’Ivoire. Elle incarne temporellement l’alliance normative de la culture et de la rationalité. L’on pourrait considérer que le RHDP en fut la formalisation institutionnelle à un moment où la crise de la nation provoquée par le divorce de l’ethnicité et de la rationalité économique moderne imposait l’urgence de reconstruire l’alliance de ces deux polarités pour éviter le naufrage de la Côte d’Ivoire.

Comme je l’ai souvent souligné ces jours-ci pour faire ressortir le chiffre secret de l’houphouétisme, la philosophie politique du Père de la nation fut structurée par l’alliance des cultures et de la rationalité moderne. Elle fut modulée par les deux philosophèmes de l’Un et du Multiple qui permirent de rassembler  dans la forme démocratique de la Nation, la diversité des cultures et l’unité de gestion et d’administration de la Cité.

A la différence des nationalismes identitaires et des nationalismes révolutionnaires qui se perdirent dans les stériles déclamations de l’autochtonie et dans les catastrophiques imprécations révolutionnaires, le nationalisme ivoirien fut un nationalisme libéral et modernisateur.

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LE RHDP, CE BEAU CADEAU DU DESTIN TOMBĒ PARMI DES PLANTES ĒPINEUSES

DIBI Kouadio Augustin

Professeur Titulaire de Philosophie,

Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY de Cocody

LE RHDP, CE BEAU CADEAU DU DESTIN TOMBĒ PARMI DES PLANTES ĒPINEUSES

L’actualité politique, comme elle va dans notre pays, ne donne-t-elle pas à réfléchir ? Les choses se passent en effet comme si la pensée et la raison avaient été mises en vacances pour le règne de calculs n’ayant d’autre but que l’affirmation fiévreuse du MOI, dans l’oubli que la république est la communauté des hommes raisonnables, soucieuse de ce qui rassemble en vue du Bien…

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L’émergence : expression du mouvement de la substance libérée en concept.

Pr Augustin Kouadio Dibi

Professeur Titulaire de Philosophie

Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)

Actes du Colloque International « Emergence et Reconnaissance »

Bouaké. Août 2017.

Le terme « émergence » reçoit dans l’actualité de notre monde un usage tel que sa compréhension est présupposée évidente. Elle semble aller naturellement de soi. Nous tenons sa signification pour quelque chose de ferme, d’assuré, de bien connu. Hegel souligne que « ce qui est bien connu en général, justement parce qu’il est bien connu, n’est pas du tout connu » ! Il importe de quitter l’habituel, afin d’habiter de manière essentielle la réalité que recouvre ce terme.

Emerger dit un acte : celui de faire irruption, de surgir, de s’éveiller à un autre niveau proprement accomplissant. A travers ce terme, nous avons l’idée d’un jaillissement subtil et discret de l’intérieur vers l’extérieur, d’un paraître hors de soi, à la suite d’une patiente maturation. C’est l’acte de s’épanouir à l’extérieur à partir d’une intense intériorisation de soi. Emerge ce qui est parvenu à un état tel qu’il lui faut désormais passer à un autre plan, en laissant sa vérité intérieure se dire, se manifester. C’est par ce mouvement que quelque chose vient à l’existence.

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Côte d’Ivoire. Le projet de coalition PDCI-FPI : quiconque oublie son passé est condamné à le revivre.

Rendant compte de la rencontre Affi-Bédié, l’édition numérique du journal panafricain Jeune Afrique souligne, en son édition d’hier, que « le FPI ne cache pas son ambition de voir le PDCI prendre la tête d’une coalition anti-Ouattara, à deux ans de la présidentielle 2020 ». Selon Konaté Navigué, président de la Jeunesse du FPI, « la Côte d’Ivoire se porte mal. Il faut que le PDCI sauve la Côte d’Ivoire », ajoute le journal.

Ainsi, ayant échoué  dans sa tentative de réforme social-démocrate du parti, et semblant s’être repositionné sur une ligne confessionnelle  dans la lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat en 2020, le FPI tendance Affi N’Guessan escompte enrôler le PDCI comme tête de pont dans un front de salut national anti-Ouattara.

Ces thématiques situent le FPI de Affi N’Guessan aux extrêmes des obédiences idéologiques entre lesquelles se partagent les partis dans les Etats modernes.  Le projet de coalition qui ambitionne d’enrôler  le PDCI dans une tentative de reconquête du pouvoir en 2020 est la nouvelle mouture d’une coalition identitaire et populiste. Elle n’est qu’une nouvelle version de la coalition de l’opposition (CNC) de 2015.  Elle demeure fidèle à sa ligne antidémocratique : celle de la lutte de libération nationale contre un ennemi de la Côte d’Ivoire. Elle mobilise, à cette fin, sa stratégie habituelle qui repose sur trois volets : le populisme, le nationalisme identitaire et le confessionnalisme.

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La similitude des problématiques de la coalition ivoirienne RHDP et de la coalition allemande CDU-SPD.

En Allemagne, un compromis de circonstance est en passe d’être conclu entre conservateurs et sociaux-démocrates allemands, entre deux partis de centre-droit et un parti de centre-gauche pour conjurer un danger commun : l’avancée politique de l’extrême droite identitaire adepte du nazisme. Un compromis est donc en passe d’être conclu au nom de l’intérêt général qui transcende les intérêts particuliers partisans afin de sauvegarder l’unité et la pérennité de la Nation. Le journal Le Monde note, à propos de ce compromis, que « s’il constitue l’ébauche d’un programme de gouvernement pour les quatre ans à venir, il s’agit avant tout d’un compromis de circonstance qui vise à éviter ce que les dirigeants des trois partis, à l’instar d’une majorité d’Allemands, redoutent au plus haut point : la tenue de nouvelles élections, quelques mois seulement après celles du 24septembre, qui ont vu l’extrême droite entrer au Bundestag pour la première fois depuis la seconde guère mondiale ». Pour rendre possible un tel compromis, chacun des deux camps a dû reculer sur certains points relativement aux visions sociopolitiques et économiques opposant la droite libérale et la gauche socialiste « tout en veillant à imposer sa propre marque ici et là ».

 A supposer que les dirigeants politiques et les ivoiriens aient tiré pleinement toutes les leçons de l’amère expérience de l’exercice du pouvoir d’Etat par l’extrémisme de droite et de gauche rassemblé sous le nationalisme identitaire et le populisme révolutionnaire , la menace de son retour politique impose, au PDCI au RDR et aux divers partis de la coalition RHDP, un compromis de circonstance dans le projet de parti unifié. En Côte d’Ivoire, ce compromis de circonstance devrait être facilité parce qu’il réunit des partis libéraux du centre droit à la différence de la grande coalition allemande qui réunit deux partis de centre-droit et un parti de centre-gauche.

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Côte d’Ivoire : et si l’intelligentsia universitaire ivoirienne avait hier interpellé Laurent Gbagbo comme elle interpelle Alassane Ouattara aujourd’hui ?

En lisant dans les journaux le discours de sagesse et d’interpellation prononcé  par l’éminent Professeur de Droit Francis Wodié (cf « Condamnation de Hubert Oulaye,Wodié interpelle Ouattara : Attention, qui sème la condamnation récolte la damnation »,) j’ai éprouvé un sentiment de mélancolie et de tristesse. Je me suis alors posé cette question. Pourquoi ce sursaut moral de l’intelligentsia universitaire n’eût-il pas lieu plus tôt, dès la brutalisation de la vie politique sous le régime de Laurent Gbagbo ? Quand l’anomie menace d’envahir la cité et  de la dissoudre, ce sursaut critique des élites charismatiques de l'Université peut en effet réveiller la lucidité publique et brider les passions politiques.

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La problématique de la coalition ivoirienne RHDP éclairée par celle des coalitions allemandes.

Comparaison n’est pas raison mais, la science a aussi recours aux analogies car elles permettent d’éclairer l’intelligibilité des phénomènes naturels et historiques. La problématique des coalitions allemandes CDU/CSU-SPD peut, de ce point vue, éclairer celle de la coalition Ivoirienne RHDP. Elle éclaire aussi l’échec de la tentative de coalition des partis ivoiriens d’opposition, dénommée CNC, lors de la Présidentielle ivoirienne de 2015. Comme la CDU/CSU allemande, et en dépit des différences liées à l’histoire spécifique des deux pays, le RHDP ivoirien  est une coalition cohérente de partis libéraux du centre-droit qui se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de la République et de la démocratie. Au contraire, la CNC, coalition tentée par le Front du refus en Côte d’Ivoire en 2015, fut une alliance incohérente de partis sans idéologie, sans identité politique précise et sans programme commun coordonné.

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Côte d’Ivoire : échec du pseudo-socialiste Laurent Gbagbo. Voici pourquoi.

Chavez comme Gbagbo ?

Au moment où les effets délétères de la crise post-électorale ivoirienne, ouverte par le refus de Laurent Gbagbo d’accepter sa défaite, continuent d’empoisonner le climat social et politique en Côte d’Ivoire, la réélection d’un président socialiste au Venezuela, Hugo Chavez, au terme d’une élection présidentielle transparente à participation populaire massive comme en Côte d’Ivoire en 2010, nous interpelle. Toutes proportions gardées et en n’occultant pas les différences qui distinguent les deux pays, quelques parallèles et similitudes entre la Côte d’Ivoire et le Venezuela offrent l’occasion d’une brève analyse comparative et d’une réflexion critique qui peuvent éclairer.

Au Venezuela, comme en Côte d’Ivoire, le pourcentage de la participation populaire aux élections présidentielles, transparentes dans les deux cas, excéda les 80%. En Côte d’Ivoire comme au Venezuela l’élection présidentielle a opposé un président socialiste classé sous l’obédience socialiste, à un challenger libéral. Laurent Ggagbo se dit socialiste ; tout comme Hugo Chavez. Alassane Ouattara est libéral. Henrique Capriles de même. Au Venezuela Chavez a été élu en 1998 puis réélu en 2000 et 2006, en toute légitimité, pour poursuivre son projet socialiste fondé dans la révolution bolivarienne et sur son anti-capitalisme et son anti-impérialisme. En Côte d’Ivoire Gbagbo a été élu en 2000 sous une étiquette socialiste et un anticolonialisme panafricaniste brouillé cependant par un ethno-nationalisme xénophobe.

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Côte d’Ivoire : le néologisme de « transition générationnelle » n’est pas démocratique.

Les deux néologismes corrélatifs et creux de « transition générationnelle » et de « leader générationnel » n’existent nulle part dans l’histoire de la démocratie. Ils ont été inventés de toute pièce par un intellectuel organique et un hagiographe en service commandé pour servir une cause factionnelle.

L’alternance démocratique n’est ni une succession de générations, ni une transition de générations. Ce n’est ni une succession d’ère de jeunes à une ère de vieux, ni le passage d’un pouvoir de vieux à un pouvoir de jeunes. On parle plutôt de transition démocratique pour désigner un changement d’ère politique. La transition démocratique qualifie le passage d’un régime de tutelle à un régime de liberté politique du peuple. En démocratie, il n’est nullement question de génération mais de peuple. Il n’est pas question de légitimité générationnelle mais de légitimité électorale. Il n’est pas question de transmission discrétionnaire du pouvoir à un « leader générationnel » mais d’élection d'un programme politique et d'un projet sociétal, de suffrage universel déterminé par les principes d’égalité et de liberté. Le peuple démocratique est un électorat socialement diversifié et mouvant qui ne peut être représenté  par une génération ni  incarné par un « leader générationnel ».

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Côte d’Ivoire : revisitons de manière critique la thématique de l’ingratitude.

« Je me suis battu pour délivrer le territoire et l’Etat de l’emprise oppressive d’une force étrangère. J’ai risqué la mort pour libérer le peuple des griffes d’une dictature sanglante. Ce peuple me doit le prix du sang. Ce sang versé et ces souffrances endurées font de moi le propriétaire légitime du pouvoir politique et des ressources économiques du territoire. Le pouvoir doit m’être échu de droit comme récompense naturelle de mon combat et de mes souffrances». Cette conception tributaire de l’engagement  anime encore certains acteurs politiques africains. Cette représentation mercantiliste du pouvoir comme tribut dû au résistant par le peuple est moyenâgeuse et impériale. Elle n’est ni moderne, ni démocratique. En Afrique l’exemple inaltérable de Nelson Mandela l’a définitivement ébranlée et terrassée

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Crise sociale ivoirienne : l’interprétation de Mr Michel Galy est-elle objective?

Déjouant toutes les prophéties apocalyptiques, la récente crise ivoirienne, exprimée par les mutineries militaires et par la prolifération des mouvements sociaux,  est en train de s’apaiser par la négociation et le compromis social. Elle n’était pas une crise politique motivée par la contestation populaire de la légitimité du gouvernement et par une volonté de révolution. L'objectif des mouvements sociaux qui proliférèrent dans le pays, n’était pas de renverser « un pouvoir Dyoula » et « une mouvance Mandingue » comme le veut  le « politologue » français Michel Galy qui utilise, conformément à son parti-pris identitaire, ces termes caractéristiques de sa lecture idéologique des questions politiques africaines. Elle n’était pas, comme le prétendait ce « spécialiste » de l’Afrique subsaharienne (cf blogs de mediapart : les invites de mediapart : fragile Côte d'Ivoire ), une révolte d’ « autochtones » contre une domination politique et économique supposée d’étrangers. La crise ivoirienne n’était pas animée par une volonté de remplacer le régime démocratique et républicain par un régime communautariste et identitaire dirigé par un gouvernement « d’autochtones ». La crise ivoirienne était une crise sociale motivée par une revendication d’intérêts catégoriels et par une demande populaire légitime de redistribution et de représentativité sociale du gouvernement.

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Crise politique au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Similarités et spécificités. 1ère partie

Au Burkina Faso, vient de se dérouler une crise politique et militaire potentiellement dangereuse qui fut provoquée par des causes secondaires similaires à celles de la crise ivoirienne : une tentative de manipulation de la Constitution et l’exclusion politique d’une des parties de l’échiquier politique et social. Au Burkina Faso, le massacre à grande échelle et le chaos social ont été évités. En Côte d’Ivoire en 2002 le FPI de Laurent Gbagbo  au pouvoir répondit par la guerre à la rébellion militaire que généra sa politique communautaire d’exclusion. En Décembre 2010 les révoltes populaires qui suivirent son refus de céder le pouvoir après avoir perdu l’élection présidentielle furent réprimées dans un bain de sang  qui précipita le pays dans le chaos.  A l’approche de l’élection présidentielle d’Octobre 2015, les forces politiques qui furent les artisans de ce massacre à grande échelle, reconduisent en Côte d’Ivoire, les représentations du politique et de la société qui conduisirent à la catastrophe.

Quelles sont donc les raisons  profondes de cette différence  entre la situation burkinabè et la situation Ivoirienne ? Quelles sont les facteurs sociologiques et politiques expliquant cette divergence dans les conséquences ?

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