Articles par balises :Crise

Henri Konan Bédié: le géniteur de l’ethno-nationalisme en Côte d’Ivoire.

En une phrase lapidaire «  un Baoulé reste un Baoulé », Henri Konan Bédié  tente pour une énième fois, comme il en a l’art depuis 1990, de détricoter le processus de reconstruction de notre appartenance commune en Côte d’Ivoire, de briser symboliquement les ponts, de fissurer les routes et les voies de communications que le  processus de modernisation de notre société  essaie de rétablir entre les collectivités du territoire afin de rebâtir la Nation.

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La crise de représentativité sociale des dirigeants politiques dans la démocratie africaine : causes profondes et solutions

Le projet de la démocratie représentative est de défendre les droits fondamentaux de la personne, de protéger les libertés individuelles et collectives, d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre au moyen du régime de la souveraineté du peuple. En Afrique, ce projet  est entravé par la crise de représentativité sociale des partis et des dirigeants politiques et par la résilience de la logique des autocraties. Le libre choix des gouvernants par les peuples et le respect des procédures démocratiques fonctionnent sans réussir à permettre au plus grand nombre de participer aux décisions politiques, sans pouvoir assurer la représentation politique des besoins vitaux des populations et répondre aux demandes sociales de la majorité.

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En quoi consiste véritablement la souveraineté des Africains face à la CPI ?

La CPI est-elle légitime pour juger pénalement les dirigeants africains ? 3ème partie.  

Dans un article paru dans le quotidien Le Monde, en réaction à la contribution critique de Mme Hamidou Anne dans le même journal, Mr Yann Gwet, entrepreneur et essayiste Camerounais, approuve la décision de l’UA et considère que « C’est aux Africains de juger leurs monstres »(Le Monde.fr Le 03.02.2016). Déférer nos monstres à la CPI, c’est fuir nos responsabilités et abandonner la souveraineté de nos Etats. Cet appel à assumer notre responsabilité souveraine d’Africains indépendants, en jugeant pénalement  nos monstres dans nos tribunaux nationaux, est de bon sens et pétri de bonnes intentions. Peut-on cependant considérer comme consentement à une tutelle le fait de déférer nos monstres dans une institution judiciaire transcontinentale qui a vu le jour avec la participation volontaire des Africains et lorsque les conditions locales ne permettent pas de les juger dans le pays avec toutes les garanties requises? Peut-on considérer comme abandon de souveraineté la reconnaissance de la légitimité d’une institution judiciaire pénale à compétence universelle, qui vient compléter les tribunaux nationaux et internationaux, à laquelle les Africains ont participé de plein gré en se considérant d’abord comme membres de la communauté humaine par-dessus les nations et par-dessus les continents?

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Le front républicain comme impératif politique en situation de crise.

L’exemple de la France et de la Côte d’Ivoire

Le succès du front républicain contre le Front National (FN), en France, aux élections régionales le  dimanche 13 Décembre dernier, nous interpelle en Côte d’Ivoire. Sous la forme du RHDP, le modèle du front républicain  fut, en effet, utilisé en Côte d'Ivoire en Décembre 2010 et récemment en octobre 2015. Comme en France, il a permis de sauvegarder la République et le vivre ensemble contre le nationalisme identitaire qui en menaçait les valeurs fondamentales. Réfléchir sur la spécificité de ce modèle politique s’avère donc indispensable pour continuer à préserver la République et la Démocratie en Côte d’Ivoire en affermissant leurs valeurs cardinales dans la conscience nationale.

Qu’est-ce en effet qu’un front républicain ?

Un front républicain est une union circonstancielle, ou une coalition durable, de partis politiques d’obédiences idéologiques différentes se revendiquant toutefois des valeurs de la République qui sont aussi celles de la Démocratie : Liberté, Egalité, Fraternité. Cette union, ou cette coalition, est construite occasionnellement pour battre électoralement un parti qui se définit contre ces valeurs et menace la République.

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Le nationalisme communautaire de la CNC ivoirienne ou la logique du dialogue exclusif.

Crise politique au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Similarités et spécificités. (2ème partie)

Au Burkina Faso, les dirigeants du CDP  ont tenté de manipuler la Constitution  pour prolonger, après son expiration légale, le mandat politique qui leur avait été attribué par le peuple Burkinabé. Cette  tentative ne fut  motivée, ni  par l'intention de briser la République au profit d’une dictature, ni par l'intention de reconstruire la nation sur une base communautaire et confessionnelle. Cette avidité personnelle, qui n’avait pas éteint le sens de l’Etat chez les magistrats de la haute administration et les gradés de la haute hiérarchie militaire engagés dans cette aventure, explique l’abandon du pouvoir par le CDP et la fuite de Blaise Compaoré devant une révolte populaire qu’il avait les moyens de réprimer dans le sang. La primauté de ce sens de la République explique la reddition du Général Diendéré qui aurait pu, de manière irrationnelle, refuser de se plier aux injonctions de l’armée loyaliste et de la communauté internationale en déclenchant ainsi l’apocalypse sur le Burkina Faso. Malgré les crispations et résistances relatives du RSP à consentir pleinement à son désarmement, nous pensons que cette conscience partagée de l’intérêt général est, au Burkina Faso, une digue solide qui peut aider à empêcher le basculement du pays dans la guerre civile et le chaos. On sait que, comparativement, les pouvoirs politiques ivoiriens dans les années 2000 manipulèrent la Constitution pour reconstruire la nation  sur une base ethnique et pour abattre la République. Ils n’hésitèrent pas à déclencher l’apocalypse sur la Côte d’Ivoire pour tenter de réaliser cet objectif politique suprême. Cette redéfinition communautariste de la nation ne permet aucun dialogue comme en témoigne la charte non négociable qui motive actuellement les manifestations de la CNC contre la tenue de la Présidentielle d’Octobre 2015.

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Crise politique au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Similarités et spécificités. 1ère partie

Au Burkina Faso, vient de se dérouler une crise politique et militaire potentiellement dangereuse qui fut provoquée par des causes secondaires similaires à celles de la crise ivoirienne : une tentative de manipulation de la Constitution et l’exclusion politique d’une des parties de l’échiquier politique et social. Au Burkina Faso, le massacre à grande échelle et le chaos social ont été évités. En Côte d’Ivoire en 2002 le FPI de Laurent Gbagbo  au pouvoir répondit par la guerre à la rébellion militaire que généra sa politique communautaire d’exclusion. En Décembre 2010 les révoltes populaires qui suivirent son refus de céder le pouvoir après avoir perdu l’élection présidentielle furent réprimées dans un bain de sang  qui précipita le pays dans le chaos.  A l’approche de l’élection présidentielle d’Octobre 2015, les forces politiques qui furent les artisans de ce massacre à grande échelle, reconduisent en Côte d’Ivoire, les représentations du politique et de la société qui conduisirent à la catastrophe.

Quelles sont donc les raisons  profondes de cette différence  entre la situation burkinabè et la situation Ivoirienne ? Quelles sont les facteurs sociologiques et politiques expliquant cette divergence dans les conséquences ?

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Le Président Alassane Dramane Ouattara sert-il l’intérêt général en Côte d’Ivoire ? 1ère partie.

En démocratie, la légitimité s’apprécie selon un double critère : la légitimité électorale, déterminée par la majorité du suffrage, et la légitimité administrative, qui se conquiert par le service effectif de l’intérêt général et du bien commun par le gouvernement. Quand un parti qui a remporté l’élection présidentielle échoue dans ce service administratif de l’intérêt général, il perd sa légitimité.

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De Félix Houphouët-Boigny à Alassane Dramane Ouattara.

Des réformes économiques de 1990 à la démocratie électorale-représentative en 2010.

 Le lien subtil entre 1990 et 2010. Quelle signification historique déceler aujourd'hui dans  la politique d'austérité et de relance de l’économie ivoirienne en 1990 ? Ces réformes ont-elles inauguré en Côte d'Ivoire une période de régression sociale et politique causée  par l’imposition du dogme néolibéral  à un pays en développement dit exploité par les multinationales et par la finance internationale ? Ont-elles au contraire initié une libération émancipatrice de l’économie et de la politique qui trouva sa conclusion dans l’avènement de la démocratie électorale-représentative en décembre 2010 ? La période des réformes économiques de 1990 à 1993 fut-elle un temps de recolonisation durant lequel la souveraineté nationale ivoirienne fut détruite au profit des intérêts des multinationales du capitalisme international ? Fut-elle au contraire, le temps de la remise en scelle  du projet républicain de construction nationale de la Côte d’Ivoire indépendante de Félix Houphouët-Boigny ?

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