Articles par balises :Xénophobie

Ce qu’il en est de la notion d’étranger : une clarification indispensable en Côte d’Ivoire.

La notion d'étranger ne renvoie pas à la même réalité selon qu'on se trouve dans un État-nation ou dans un État qui reste ethniquement fragmenté ou dont la nation est en voie de construction.

Dans les États-nation, dans les pays qui ont réussi à rassembler et unifier les diverses collectivités culturelles du territoire et se sont, de ce fait, transformés en un corps politique lié par un sentiment d'appartenance commune citoyenne, l'étranger est de la nationalité d'un autre pays. Il vient de l'extérieur des frontières du territoire de l’État.

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Gros plan. Construction de la Nation : Bédié, l’anti-Houphouët

Ambroise Tiétié

Journaliste Professionnel

Au Rassemblement (quotidien ivoirien)

Gros plan.  Construction de la Nation : Bédié, l’anti-Houphouët

Dans un discours prononcé le 07 août 1964, à Bouaké, à la faveur de la célébration de la fête de l’indépendance, le président Félix Houphouët-Boigny a dénoncé, en des termes suffisamment clairs pour ne souffrir d’aucune interprétation tendancieuse, le repli communautaire ou identitaire, le tribalisme ou le clanisme   et bien d’autres travers dirimants pour la construction de la Nation. Des décennies plus tard, l’un de ses plus illustres héritiers, Henri Konan Bédié, pour ne pas le nommer, prend le contrepied des sages recommandations du grand homme.

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L’ethnonationalisme en Côte d’Ivoire : un accident historique et une erreur contextuelle à réparer.

Entre 1990 et 2010, l'ancrage du nationalisme communautaire (dénommé ivoirité dans notre jargon local) une vision excluante et désintégrante du politique, résulta d'un accident historique et d'une errance collective contextuelle.
L'ethnonationalisme autochtoniste heurtait de front le nationalisme libéral universaliste constitutif de la Côte d'Ivoire porté par le PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny en raison du tissu sociologique essentiellement diversifié du pays.

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L’activisme identitaire d’une minorité d’acteurs politiques baoulé en Côte d’Ivoire: un jeu dangereux et irresponsable.

"Nous demandons donc à tous nos frères Baoulés, de quelque région qu’ils proviennent de continuer d’être Baoulé et fier, et de continuer d’être solidaire autour de leur plus grand symbole, le garant de leur système de valeurs, leur Roi Baoulé". dit l’ex-Ministre de l’Education nationale Paul Akoto Yao qui conclut par ce propos archétypique de la revendication identitaire, une interview dans un quotidien en ligne ivoirien.

Quid de la nation? Quid de la citoyenneté ? Quid de la République ?

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Zouan-Hounien : les conséquences meurtrières concrètes d’une instrumentalisation politique de l’ethnicité en Côte d’Ivoire.

Partout où l’on instrumentalise politiquement les identités ethniques dans la lutte pour le pouvoir au sein des États multiethniques, le sang finit toujours par couler à flot. L’histoire n’arrête pas de confirmer cette loi comme viennent de le démontrer, de manière prémonitoire, à une échelle réduite, les brutalités et les mutilations intercommunautaires de Zouan-Hounien.

Entre les affrontements inter-communautaires de Zouan-Hounien et le discours ethnonationaliste débridé tenu par  certains acteurs politiques ivoiriens durant ces derniers mois, je vois un rapport de cause à effet. Les violences, les brutalités,  les mutilations et les meurtres commis dans cette localité sont les conséquences concrètes de la remanence de ce discours mortifère mobilisé au niveau politique.

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La thématique de l’invasion étrangère, une arme anti-politique prisée en Côte d’Ivoire.

 
"Le nationalisme, c'est d'abord la haine…Le nationalisme c'est d'abord la haine des autres" dit Romain Gary. La démocratie, régime des droits fondamentaux de la personne,  ne se construit pas avec la haine car la démocratie est d'abord la reconnaissance et l'amour des autres. La démocratie  est le régime de la pluralité et de la reconnaissance réciproque des altérités.  
Ceux qui, en Côte d'Ivoire, prétendent être les parangons de la démocratie en tenant le discours haineux du nationalisme ethnique xénophobe sont des imposteurs. La démocratie ne saurait être représentée par la haine des autres et de l'étranger.
 L'étonnante invasion de l'espace public ivoirien, ces temps – ci, par  la thématique de l'invasion étrangère  a un air de déjà vu. Elle survient toujours à des étapes cruciales du temps politique ivoirien  telles les élections et les alternances de pouvoir.

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Construire l’imperium de la pensée dans l’espace public pour conforter la démocratie en Côte d’Ivoire.

« On dit souvent que la force est impuissante à dompter la pensée ; mais pour que ce soit vrai, il faut qu’il y ait pensée. Là où les opinions irraisonnées tiennent lieu d’idées, la force peut tout. Il est bien injuste de dire par exemple que le fascisme anéantit la pensée libre ; en réalité c’est l’absence de pensée libre qui rend possible d’imposer par la force des doctrines officielles entièrement dépourvues de signification. A vrai dire un tel régime arrive encore à accroître l’abêtissement général et il y a  peu d’espoir pour les générations qui auront grandi dans les conditions qu’il suscite ».

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Ne pas perdre de vue le cap de la démocratie républicaine pluraliste en Côte d’Ivoire.

Que pourrait apporter de plus à notre pays, en matière de bonne gouvernance politique économique et sociale, ainsi qu’en matière d’amélioration des conditions de vie des populations, la « coalition » hétéroclite et incohérente qui se reconstitue en ce moment, sous un modèle à la fois communautaire et stalinien, pour tenter d’enferrer le front républicain RHDP ?

Que pourrait apporter de plus, en matière de démocratie républicaine pluraliste, cette « coalition » de triste mémoire qui se reconstitue sous les signes de la conception royaliste et autocratique du pouvoir ?

Quel programme économique, quel projet sociétal cette « coalition » propose-t-elle à la Côte d’Ivoire qui serait devenue selon elle un « enfer » ? Quel modèle de redistribution propose-t-elle aux Ivoiriens ? Comment les acteurs de cette coalition comptent-ils articuler la paire investissement/redistribution ?

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Côte d’Ivoire : Front Populaire Ivoirien versus Front National français : la logique antidémocratique du front.

Le Front Populaire Ivoirien est, comme le Front National français, un front de guerre. En politique, la dénomination partisane de front renvoie à une définition du combat politique comme combat de type militaire. Elle signifie un positionnement et une ligne d’affrontement contre des ennemis à anéantir, et non pas contre des adversaires-partenaires avec lesquels négocier et passer des compromis.

 Le Front National français est récemment sorti du front, autrement dit de l’opposition frontale qui récuse les compromis, parce qu’il aspire à s’inscrire dans la République et exercer le pouvoir d’Etat. Il a compris le message des Français qui lui fut délivré de manière cinglante au 2ème tour de la présidentielle. Il envisage d’entrer dans le rassemblement, afin de pouvoir s’adresser à tous les Français sans exclusion. On peut néanmoins en douter en raison de sa conception racialiste de la nation et de son refus de l’altérité.

Le Front Populaire Ivoirien est, quant à lui, resté au front où tente de l’y rejoindre la faction identitaire du PDCI, qui tient le langage de l’enrôlement militaire. Cette faction parle d’hommes à disposition et de moyens en sa possession pour prendre le pouvoir.

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Reconstruire le civisme républicain et la fraternité démocratique en Côte d’Ivoire.

Nous devons reconstruire, contre les anti-valeurs du communautarisme défensif et du national-populisme, le civisme républicain et la fraternité démocratique, en Côte d’Ivoire. Dans les fissures causées en notre cité par la manipulation de la Loi fondamentale dans les années 1995, nous avons perdu le sentiment de commune appartenance qui nous réunit, dans la conscience de la fraternité et de la similitude, par-delà nos différences.

 Ce bien plus que précieux, qu’avait patiemment bâti Félix Houphouët-Boigny  le Père de la Nation au fil des décennies, et que la postérité avait vocation à consolider dans la démocratie multi-partisane, fut brisé par le communautarisme défensif et le national-populisme au milieu des années 1990. Dès cette époque de l’histoire de notre pays, ces deux modèles constituèrent, de manière informelle,  un axe politique  en vue de confisquer le pouvoir d’État pour reconfigurer notre société selon le modèle de l’homogénéité communautaire. Nous avons été intérieurement divisés par ces modèles politiques qui étaient aux antipodes  du modèle Houphouëtiste de la société et de la nation.

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Côte d’Ivoire. Le projet de coalition PDCI-FPI : quiconque oublie son passé est condamné à le revivre.

Rendant compte de la rencontre Affi-Bédié, l’édition numérique du journal panafricain Jeune Afrique souligne, en son édition d’hier, que « le FPI ne cache pas son ambition de voir le PDCI prendre la tête d’une coalition anti-Ouattara, à deux ans de la présidentielle 2020 ». Selon Konaté Navigué, président de la Jeunesse du FPI, « la Côte d’Ivoire se porte mal. Il faut que le PDCI sauve la Côte d’Ivoire », ajoute le journal.

Ainsi, ayant échoué  dans sa tentative de réforme social-démocrate du parti, et semblant s’être repositionné sur une ligne confessionnelle  dans la lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat en 2020, le FPI tendance Affi N’Guessan escompte enrôler le PDCI comme tête de pont dans un front de salut national anti-Ouattara.

Ces thématiques situent le FPI de Affi N’Guessan aux extrêmes des obédiences idéologiques entre lesquelles se partagent les partis dans les Etats modernes.  Le projet de coalition qui ambitionne d’enrôler  le PDCI dans une tentative de reconquête du pouvoir en 2020 est la nouvelle mouture d’une coalition identitaire et populiste. Elle n’est qu’une nouvelle version de la coalition de l’opposition (CNC) de 2015.  Elle demeure fidèle à sa ligne antidémocratique : celle de la lutte de libération nationale contre un ennemi de la Côte d’Ivoire. Elle mobilise, à cette fin, sa stratégie habituelle qui repose sur trois volets : le populisme, le nationalisme identitaire et le confessionnalisme.

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Côte d’Ivoire : quelle est la raison profonde de l’étrange approbation des injures racistes de Donald Trump par certains entrepreneurs politiques ivoiriens ?

Alors que des parlementaires américains, outrés par les scandaleux propos racistes du Président tenus à la Maison Blanche s’en sont offusqués et les ont diffusés, escomptant une indignation mondiale, certains de nos compatriotes ivoiriens les approuvent.  Comme semblent le montrer leurs réactions sur les réseaux sociaux, ils trouvent normal que le  président Américain Donald Trump traite les pays africains de « pays de merde » et qu’il préfère accueillir des Norvégiens aux Etats-Unis. Cette étrange approbation obéit à des motivations inavouables et cachées qui s’enracinent dans une vision politique elle-même corrompue et liberticide, qu’il faut dénoncer sans ambigüité et combattre.

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Côte d’Ivoire : et si l’intelligentsia universitaire ivoirienne avait hier interpellé Laurent Gbagbo comme elle interpelle Alassane Ouattara aujourd’hui ?

En lisant dans les journaux le discours de sagesse et d’interpellation prononcé  par l’éminent Professeur de Droit Francis Wodié (cf « Condamnation de Hubert Oulaye,Wodié interpelle Ouattara : Attention, qui sème la condamnation récolte la damnation »,) j’ai éprouvé un sentiment de mélancolie et de tristesse. Je me suis alors posé cette question. Pourquoi ce sursaut moral de l’intelligentsia universitaire n’eût-il pas lieu plus tôt, dès la brutalisation de la vie politique sous le régime de Laurent Gbagbo ? Quand l’anomie menace d’envahir la cité et  de la dissoudre, ce sursaut critique des élites charismatiques de l'Université peut en effet réveiller la lucidité publique et brider les passions politiques.

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Présidentielle de l’an 2020 en Côte d’Ivoire : conjurer la menace identitaire et populiste.

Sauvegarder la démocratie et la république en notre pays, préserver nos acquis économiques et politiques, tel doit être le mot d’ordre de mobilisation citoyenne pour la présidentielle 2020 à venir. La réactivation en notre pays de la thématique identitaire et du populisme en vue de cette échéance politique, constitue le danger le plus immédiat et le pressant.

Notre vigilance citoyenne d’Ivoiriens est d’autant plus sollicitée que ces illusions politiques dont nous fîmes récemment l’amère expérience entre 1996 et 2010, ont mondialement le vent en poupe dans un contexte historique marqué par les passifs sociaux de la globalisation économique. Or les discours et les pratiques de certaines écuries politiques en notre pays, tendent à prouver que ces illusions tiennent encore lieu de programmes politiques pour certains prétendants à l’exercice du pouvoir suprême dans l’élection présidentielle 2020 où chacun s’estime en droit de prendre la direction de l’Etat.

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Côte d’Ivoire: le pouvoir démocratique n’est ni un trône, ni une propriété privée.

« La démocratie allie ces deux principes apparemment contradictoires : l’un, que le pouvoir émane du peuple, l’autre qu’il n’est le pouvoir de personne » dit Claude Lefort dans « L’invention démocratique ». Le pouvoir du peuple n’est pas un organe du peuple, un attribut matériel transmissible par délégation à ses représentants. Le pouvoir du peuple signifie tout simplement, la liberté inaliénable et irréductible de chaque membre de la cité. Il se confond avec l'être de chaque citoyen. La lutte politique démocratique ne peut donc être définie comme une lutte en vue de la conquête du pouvoir, autrement dit de l’appropriation du pouvoir du peuple par un tiers. Elle doit être définie comme une compétition de qualification pour le service des droits des citoyens.

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