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Réforme de la Constitution en Côte d’Ivoire. Le sens et l’objet des états généraux de la République. 4/4

Réforme de la constitutionRéappropriation autocritique des valeurs de la République et de la démocratie : la responsabilité citoyenne et politique

Demander  à tenir « les états généraux de la République pour faire le bilan de la crise politique ivoirienne afin que cette situation ne se reproduise pas dans un avenir proche », c’est vouloir recentrer le  débat public ivoirien sur les valeurs de la République et de la Démocratie. C’est vouloir déterminer les raisons ayant conduit les divers protagonistes de la crise politique ivoirienne à trahir si facilement ces valeurs. C’est, dans ce débat autocritique, réinterroger nos engagements individuels et collectifs du passé et du présent. C’est pour chacun d’entre nous, nous mettre en position de réceptivité pour  nous approprier les valeurs de la République et de la démocratie afin de construire le présent et l’avenir de la cité ivoirienne. C’est décider de révoquer le passé en nous y référant comme mémoire de nos abdications et de nos démissions. C’est vouloir bâtir le présent et le futur de la Côte d’Ivoire selon le modèle démocratique de la coexistence de la diversité, du respect des libertés fondamentales, de la coresponsabilité citoyenne et de la fraternité.

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La tradition africaine condamne l’absolutisme du pouvoir.

Le pouvoir du monarque précolonial africain était-il dénué de contre-pouvoirs ?

Le panorama critique de l’expérience démocratique africaine, après un quart de siècle, dessine une image précise : sous la pression populaire, les pouvoirs en place consentent, bon gré mal gré, à accepter de manière formelle le principe de l’élection. La limitation du pouvoir et l’alternance démocratique continuent néanmoins d’être rejetées. Des tendances dures se dégagent de ce panorama rétrospectif. La pluralisation des centres de pouvoir est refusée. Le pouvoir continue d’être centralisé et personnalisé. Le modèle lignager et parental persiste dans la gestion du pouvoir public. En de nombreux Etats africains, tous les leviers importants du pouvoir politique, économique et militaire continuent d’être  tenus par le monarque, ses proches et sa parentèle. L’exclusion prédomine sur l’inclusion. La concentration du pouvoir, la répression des oppositions et le refus de la contestation politique continuent de régenter la vie politique de la plupart des Etats africains. Cette tendance dure de la vie politique africaine va chercher sa justification du côté des identités culturelles et des traditions du pouvoir  précolonial africain. Le récent épisode électoral ougandais et, en d’autres pays, les tentatives de confiscation patrimoniale du pouvoir d’Etat en constituent la preuve. Armés de la thématique de l’autochtonie, les autocrates africains postcoloniaux et leurs idéologues en appellent aux traditions précoloniales et aux identités culturelles pour justifier leur refus de l’alternance démocratique et de la limitation du pouvoir. Le monarque précolonial africain disposerait, selon eux, d’un pouvoir absolu, dénué de contre-pouvoir. La société précoloniale serait soumise à l’arbitraire de l’Etat.

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Indignation républicaine contre le « collectif de cadres bétés » de Gagnoa ! 1ère partie

A Monsieur Gnahoré Jean-baptiste et à son « collectif de cadres bété ».

Votre discours communautariste est pitoyable !

 Le "collectif de cadres bété" dont vous êtes le porte-parole est, dans la communauté bété de Gagnoa, un groupe dominant de citadins aux intérêts de classe foncièrement divergents de ceux des paysans et des populations rurales bété que  vous tentez d'embrigader et d'instrumentaliser pour servir vos intérêts de classe. Contrairement à ce que vous écrivez  Laurent Gbagbo n'est pas le fils injustement « déporté » d'une « communauté bété » crucifiée par un pouvoir illégitime ivoirien, le "régime Ouattara" comme vous le dites de manière caractéristique selon votre prisme communautariste! La majorité des ivoiriens n’estime pas être  sous la tutelle d’un « régime Ouattara ». Elle estime être gouvernée  par un pouvoir légitime démocratiquement élu à la majorité des voix en 2010 et qu’elle s’apprête à juger à nouveau dans les urnes ce mois d’octobre 2015. Pour la majorité des citoyens ivoiriens aussi, Laurent Gbagbo n'est pas le représentant du peuple bété. C'est un citoyen ivoirien qui a trahi à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire, les attentes des peuples ivoiriens et les valeurs de la République, en provoquant une guerre civile par son refus de céder le pouvoir après avoir perdu l’élection présidentielle de 2010. Pour cette majorité d’ivoiriens, l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo, le chef suprême de l’Etat durant cette catastrophe, doit pour cela répondre judiciairement des massacres massifs et des crimes contre l’humanité perpétrés sous présidence ; fut-ce devant des instances judiciaires internationales en une République de Côte d’Ivoire, actrice majeure du concert des nations et qui n’est pas régie par les coutumes des divers peuples qui la constituent.

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Le PDCI-RDA n’est pas un héritage familial (suite).Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Le populisme identitaire est antidémocratique et contre le développement économique et social.

Dans la conception patrimoniale du pouvoir défendue par Charles Konan Banny, il est aisé de remarquer que la souveraineté n’appartient pas aux citoyens unis dans les valeurs de la République. Propriétaires du Pouvoir, les héritiers, représentants lignagers des coutumes particulières d’une communauté ethnique, prennent la place du  peuple souverain. Dans cette acception, la cité est une société hiérarchisée et inégalitaire  dominée par les élites lignagères, membres des grandes familles, et de ce fait héritières du Pouvoir politique et économique. La cité ne peut pas donc pas être structurée par les valeurs républicaines d’Egalité, de Liberté et de Fraternité; valeurs couramment jugées comme coloniales et étrangères. Le pouvoir d’Etat est, d’après cette représentation, une propriété familiale, un héritage réservé à un héritier. Les partis politiques ne sont pas des institutions ayant pour fonction  de médiatiser politiquement les intérêts et les demandes politiques du peuple des citoyens égaux. L’institution partisane est une machine électorale dévolue aux héritiers d’une grande famille ou aux élites lignagères d’une communauté ethnique particulière. Sa fonction est de transformer les populations des différentes communautés en clientèles enrôlées pour acclamer l’héritier et lui attribuer le Pouvoir par acclamation. Le vote est de nature ethnique confessionnelle ou régionaliste. L’acclamation de l’héritier d’une collectivité ethnique se substitue donc à l’élection démocratique. Or, celle-ci est un processus impartial de sélection du citoyen le plus compétent mandaté, en tant que tel, par un peuple de citoyens pour servir le bien commun d’une société d’égaux. Dans la conception patrimoniale du Pouvoir et de l’Etat qui se lit dans le discours de Charles Konan Banny, le Président de la république incarne un groupe ethnique dans un Etat communautaire excluant  l’altérité.  

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