Articles par balises :Etat colonial

Comment évaluer la légitimité démocratique des acteurs politiques dans les États post-coloniaux d’Afrique sub-saharienne.

Sous sa forme démocratique, l’État moderne a un rôle fonctionnel spécifique qui est universel. Sa fonction est de bâtir l’unité nationale de la société, de transformer en un seul  peuple (dèmos) la multiplicité des communautés (ethnos) qui composent la population de son territoire. Elle est de transformer les groupes communautaires ( Gemeinschaft ) en société civile (Gesellschaft) en favorisant les associations corporatives et la libre association des groupements d’intérêts. Elle est de laisser s’exprimer les particularités et d’affirmer la liberté tout en préservant l’universalité et en défendant l’égalité à travers la loi. Son rôle fonctionnel est de laisser s’exprimer les intérêts particuliers mais de représenter et de défendre en même temps l’intérêt général.

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L’intégration nationale: la tâche suprême de l’État moderne en Afrique noire au XXI ième siècle.

Dans les sociétés caractérisées par une grande diversité des appartenances ethniques et confessionnelles, la politique rationnelle et légitime de nos jours est  une politique d'intégration nationale, d’unification de cette hétérogénéité sociale.  

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La tradition africaine condamne l’absolutisme du pouvoir.

Le pouvoir du monarque précolonial africain était-il dénué de contre-pouvoirs ?

Le panorama critique de l’expérience démocratique africaine, après un quart de siècle, dessine une image précise : sous la pression populaire, les pouvoirs en place consentent, bon gré mal gré, à accepter de manière formelle le principe de l’élection. La limitation du pouvoir et l’alternance démocratique continuent néanmoins d’être rejetées. Des tendances dures se dégagent de ce panorama rétrospectif. La pluralisation des centres de pouvoir est refusée. Le pouvoir continue d’être centralisé et personnalisé. Le modèle lignager et parental persiste dans la gestion du pouvoir public. En de nombreux Etats africains, tous les leviers importants du pouvoir politique, économique et militaire continuent d’être  tenus par le monarque, ses proches et sa parentèle. L’exclusion prédomine sur l’inclusion. La concentration du pouvoir, la répression des oppositions et le refus de la contestation politique continuent de régenter la vie politique de la plupart des Etats africains. Cette tendance dure de la vie politique africaine va chercher sa justification du côté des identités culturelles et des traditions du pouvoir  précolonial africain. Le récent épisode électoral ougandais et, en d’autres pays, les tentatives de confiscation patrimoniale du pouvoir d’Etat en constituent la preuve. Armés de la thématique de l’autochtonie, les autocrates africains postcoloniaux et leurs idéologues en appellent aux traditions précoloniales et aux identités culturelles pour justifier leur refus de l’alternance démocratique et de la limitation du pouvoir. Le monarque précolonial africain disposerait, selon eux, d’un pouvoir absolu, dénué de contre-pouvoir. La société précoloniale serait soumise à l’arbitraire de l’Etat.

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Quelle est la cause de la violence politique en Afrique et comment en finir ? 1ère partie

 « Sous nos latitudes l’accession au pouvoir comme la manière de la quitter sont le plus souvent régies par l’arbitraire, les rapports de force et l’argent ». Cette formule saisissante de l’éditorialiste du journal Jeune Afrique Marwan Ben Yahmed résume, dans le n° du 21 Février 2016, l’image générale de la politique africaine induite de l’expérience des élections africaines contemporaines à l’ère de la démocratie. Réduite à une compétition entre milliardaires, la dernière présidentielle béninoise illustre ce dévoiement de la jeune démocratie africaine par la violence de l’argent. En Afrique, la démocratie libérale ne parvient pas à pacifier le face à face tragique des hommes en compétition pour le pouvoir. Quelles en sont les raisons profondes ? Comment parvenir à surmonter le phénomène tragique de la violence et de l’arbitraire  dans la politique africaine ?

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