Articles par balises :insurrection

Afrique: le péché d’orgueil du guérillero.

Le peuple démocratique n’est jamais débiteur du guérillero ou de l’insurgé qui a abattu une dictature ou une tyrannie par les armes. Il n’est pas non plus débiteur de l’opposant qui a renversé un régime autocratique par la révolte populaire. Lorsque les dirigeants d’une insurrection ou d’une révolte populaire s’octroient une légitimité démocratique a priori et absolue du fait de la guerre, ou de la révolte populaire, ils finissent par mettre le peuple sous tutelle.. De l’Algérie à l’Afrique du sud en passant par l’Angola, l’histoire africaine témoigne de ce renversement du mouvement de libération en pouvoir liberticide et en force d’oppression. La postérité politique de Nelson Mandela, exemple historique du libérateur, n’a pas entendu et compris la substance de son message au peuple Sud-africain : « Vous ne me devez rien. Vous êtes absolument le Souverain ». Du fait de cette surdité volontaire, l’ANC post-Mandela s’est transformée en oligarchie prédatrice animée par une mentalité tributaire.

 Le guérillero des mouvements anticolonialistes de libération nationale n’est pas politiquement légitime du seul fait d’avoir risqué sa vie et d’avoir contribué au renversement du pouvoir colonial par la lutte armée. L'insurgé et l’opposant qui, usant du droit universel de résistance à l’oppression, ont contribué à renverser par la révolte populaire ou  par les armes une dictature immonde ne sont pas, de ce seul fait, qualifiés pour l’exercice du pouvoir démocratique. Ils doivent d’abord se plier aux règles du suffrage universel et être démocratiquement élus.

Lire plus …

La dégénérescence du conflit social en conflit politique dans les démocraties africaines: causes profondes et solutions.

En nos démocraties en construction, les revendications sociales dégénèrent souvent en conflit politique, en contestation du régime et finissent par se transformer en guerre civile. Il en est ainsi parce que l’unité nationale citoyenne reste à bâtir. La culture du conflit démocratique comme affrontement institutionnel légitime des intérêts particuliers divergents, des idées et des valeurs contradictoires, n’est pas encore complètement intégrée par toutes les parties prenantes du contrat social. Il s’ensuit que la multiplication des mouvements sociaux est interprétée comme indice de la crise du régime politique, de la remise en question de la légitimité du gouvernement. La prolifération des revendications catégorielles est interprétée comme une   contestation populaire du pouvoir politique. Le mouvement social est alors considéré comme une arme politique dans la lutte pour le pouvoir et non pas comme une institution du conflit démocratique, par  laquelle les organisations de la société civile défendent leurs intérêts catégoriels et revendiquent des droits dans le cadre du régime. Cette déficience culturelle et politique favorise l’instrumentalisation des mouvements sociaux par des mouvements politiques insurrectionnels qui cherchent à renverser, par la violence, le gouvernement élu pour s’emparer du pouvoir.

Lire plus …

Conflit, négociation et compromis, forces de la démocratie. 1ère Partie

Assemblée Cote d'IvoireLa démocratie est structurée par le conflit, par l’affrontement des intérêts divergents des acteurs sociaux, par la contradiction entre nécessité d’accumulation du capital et exigence de redistribution des ressources. Le contrôle du Pouvoir par la société, la critique constructive des décisions et des actions du gouvernement par l’opposition, constituent l’armature du régime démocratique. La revendication des droits et la défense des intérêts dans les mouvements sociaux entretiennent la démocratie. L’expression ouverte des contradictions et la résolution institutionnelle des conflits à travers le dialogue social et le compromis la préservent.

Lire plus …

Le Président Alassane Dramane Ouattara n’est pas un fétiche !

Pour confirmer  les raisons pécuniaires de leur manifestation, les soldats mutinés ont clamé que le Président Ouattara est leur fétiche. Quelques journalistes ont repris en écho cette expression des manifestants : le Président « Ouattara est notre fétiche ». Utilisée  pour prouver l’attachement des mutins à la personne du Président de la République, et pour  conjurer la menace de la déstabilisation politique que pourraient provoquer des forces malveillantes prêtes à s’engouffrer dans la brèche,  cette expression est néanmoins  d’autant plus inquiétante qu’elle révèle la  persistance de la mentalité et de la vision du monde qui sont   à l’origine  des abysses dont la Côte d’Ivoire se relève.   Dans ce contexte, ce mot anodin qui fait partie de notre univers mental ne peut que faire sursauter, frémir et provoquer un questionnement.

Lire plus …

Le fléau de la manipulation des constitutions en Afrique

Quel message capital les insurrections burkinabé et sénégalaise véhiculent-elles ?
Le  conflit burkinabé, et précédemment la dernière élection présidentielle sénégalaise,  ont mis au centre de l'actualité africaine   le phénomène de la manipulation arbitraire des constitutions par les pouvoirs locaux. Ils ont montré que cette pathologie politique  était le problème le plus préoccupant de l'époque.

Lire plus …