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De la réforme de la constitution à la réforme du parlement : la cohérence d’un mouvement de démocratie républicaine en Côte d’Ivoire.

La légitimité démocratique des actions du gouvernement devrait être jugée en étant rapportée aux valeurs, aux principes et au rôle fonctionnel des institutions  du régime de démocratie républicaine. La pertinence des critiques de l’opposition devrait être également évaluée en étant rapportée à ces principes.

En m’en tenant à cette exigence politique, j’évalue ici la légitimité démocratique des actes du gouvernement, relativement à ces deux mesures controversées : la réforme de la constitution sur le point de la citoyenneté, et la réforme bicamérale du parlement. J’essaie rationnellement d’en déterminer la cohérence et la pertinence en les rapportant à l’esprit du régime de démocratie représentative.

Il me semble que l’opposition ivoirienne qui verse dans le populisme antisystème, à la fois par choix stratégique mais surtout par son incapacité à la critique constructive, ne respecte pas ce cahier de charges. Sa critique nihiliste et sa contestation du Sénat, inspirée par la mauvaise foi, en sont les preuves emblématiques.

M’en tenant à cette exigence rationnelle, il m’est possible d’affirmer que la réforme constitutionnelle de 2016, et la présente réforme parlementaire de 2018, réajustent notre pays aux réquisits fondamentaux de la République et de la  démocratie représentative.

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Pour une critique constructive de l’opposition ivoirienne à l’aube de la Présidentielle 2015.

L’une des exigences cardinales de la démocratie électorale représentative est que le Pouvoir soit limité par des contre-pouvoirs. Le gouvernement doit être critiqué et contrôlé par l’opposition partisane, par les  organisations de la société civile et par les simples citoyens. Le principe démocratique de  la limitation du pouvoir  est dépourvu de contenu lorsque fait défaut cette critique et ce contrôle institutionnel et individuel du Pouvoir. Le danger est alors grand de voir s’instituer un pouvoir sans limite. La démocratie est alors menacée par un risque  de dérive autocratique et dictatoriale du gouvernement. Tous les gouvernements démocratiques responsables en appellent  donc à une opposition.

Ce principe de la limitation du pouvoir par le contrôle institutionnel, par la critique partisane et citoyenne du gouvernement est-il respecté en Côte d’Ivoire ?

La réalité du terrain permet de répondre affirmativement à cette question. En Côte d’Ivoire, le gouvernement est régulièrement critiqué. Opérée et relayée par les médias, les ONG, les contributions citoyennes, cette critique relève quotidiennement les échecs et inaccomplissements du gouvernement malgré ses réussites économiques remarquables. Elle dénonce une « justice partiale » selon certains, la cherté de la vie, et les failles de la redistribution des résultats de la croissance. Ce contrôle démocratique citoyen a tempéré le gouvernement relativement aux fléaux qui minent les Etats africains, tels la violation des droits de l’homme, le patrimonialisme, le népotisme, la corruption, le monopole ethnique de la haute administration et de la haute hiérarchie militaire et sécuritaire.

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Comment lutter efficacement contre le djihadisme de la terreur en Afrique Noire ? Le paradoxe africain (2èm partie)

Un mois après  les effroyables massacres perpétrés par le djihadisme de la terreur à Charlie hebdo et à Montrouge, il est nécessaire de tirer les leçons de ces événements pour l’Afrique noire  qui s’était sentie  à juste titre concernée et avait pris position. La lutte contre le djihadisme de la terreur est en effet  un combat pour la survie de la République et de la Démocratie. Elle est aussi un combat contre les politiques de prédation qui génèrent les djihadismes de la terreur, les divers sécessionnismes et les replis défensifs meurtriers sur les identités confessionnelles et ethniques.

En Afrique noire, les marches républicaines spontanées du 11 janvier 2015 furent celles de la défense de l’ordre républicain et de la Démocratie contre les  dictatures  confessionnelles et ethniques! On a marché pour sauvegarder le modèle républicain et démocratique pluraliste et pour rejeter les autocraties, les  modèles politiques homogénéisants, ségrégationnistes et les politiques prédatrices qui vont avec. On a marché pour défendre la dignité humaine et le respect des droits humains  contre  les massacres et les inhumanités perpétrées par les diverses dictatures du continent. On a marché pour rappeler l’urgence d’une intervention internationale contre le djihadisme de la terreur au Nigeria et ailleurs en Afrique. On a marché pour défendre les valeurs de la liberté contre celles de l’oppression et de l’asservissement.

Mais, en Afrique Noire, la mobilisation républicaine spontanée qui avait soulevé les populations dans de nombreux pays est cependant retombée. A travers des manifestations anti-Charlie-hebdo, une problématique de défense identitaire de type confessionnel s’est substituée  à la problématique  républicaine, démocratique, humaniste et morale qui inspirait la mobilisation contre le djihadisme de la terreur de boko haram.

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Les droits de l’homme : privilèges de quelques-uns ou obligations inconditionnelles de chacun envers autrui ?

Réflexions sur le cas  Blé Goudé

Quels enseignements sur les droits de l’homme doit-on retenir de l’indignation manifestement surjouée de Blé Goudé devant la CPI ? Quelle instruction retire-t-on de la révolte éthique d’un présumé coupable de crimes contre l’humanité qui s’estime, à tort ou à raison, victime d’un attentat contre sa dignité humaine ? Quelle leçon comporte   la passion justicière d’un pouvoir déchu qui avait érigé la force en principe du droit, institué la ségrégation, la partialité et l’injustice en règles de gouvernement, qui dénonce par la suite une justice de vainqueur et réclame une justice impartiale ?

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