L’élection au suffrage universel des despotes africains. 2ème Partie

Dans les démocraties de parti unique ou de parti dominant, le libéralisme économique,  n’avait pas dans la plupart des cas, réussi  à promouvoir le développement,  à créer une nation, à réaliser l’inclusion sociale et l’intégration économique de la cité  parce que ces régimes politiques étaient fondés sur la négation de l’égalité, de la liberté et de la créativité individuelle et collective.  Tout laisse donc à penser que le mercantilisme  institué des  démocraties procédurales ne produit donc pas  le développement endogène parce qu’il limite  les échanges à l’oligarchie, à la différence du libéralisme économique réel. Il tue la concurrence, donc la créativité et l’émergence des talents, parce qu’il est fondé sur le monopole qu’Adam Smith condamne, et qu’il tend à ne promouvoir que les intérêts des plus forts et des groupes dominants. 

Dans ces dévoiements, où l’économie de marché prend de plus en plus la forme du mercantilisme  en Afrique Noire, le libéralisme africain s’accomplit en fait comme capitalisme sauvage, un capitalisme générateur de domination et d’oppression, et non pas de libération et d’émancipation. Dans cette perversion,  le libéralisme trahit sa vocation  qui est  de réguler automatiquement la société civile par le le libre échange, de pourvoir sans discrimination aux  besoins de tous les membres de la cité par la libre entreprise, et par le commerce, de réaliser l’émancipation générale par la libre expression des talents. La démocratie, devenue procédurale,  n’opère plus sa fonction essentielle de médiation entre  la société  civile, lieu de l’affrontement des intérêts et l’Etat qui permet d’unifier la diversité de la société par la loi ; la Loi étant la règle permettant de réaliser l’unité du particulier et du général.  Devenue exclusivement  procédure,  c’est-à-dire mécanisme d’accès  légal au pouvoir, la démocratie électorale  se transforme en instrument permettant à l’oligarchie et aux intérêts particuliers dominants de prendre possession de l’Etat.

Le libéralisme ne peut espérer réaliser son programme d’émancipation et d’intégration de la société par le libre échange  qu’en s’accomplissant comme libéralisme économique tempéré par la démocratie et non pas comme capitalisme sauvage et comme mercantilisme. La démocratie  ne peut réaliser son programme de lutte contre les inégalités et d’inclusion de la société qu’en se réalisant comme démocratie substantielle, et qu’en exerçant son rôle de médiation et d’harmonisation entre la pluralité des intérêts de la société civile et l’unité de la loi dans l’Etat.

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