La démocratie est déterminée par l’éthique du respect.

La démocratie est déterminée par l’éthique du respect qui commande de considérer l’être humain, toujours comme une fin en soi et jamais simplement comme un moyen. C’est le fondement des droits de l’homme qui ne sont que les obligations inconditionnées de chacun envers autrui  considéré comme fin en soi.

La dimension morale de la citoyenneté comme qualité civique dans la république, consiste pour chacun à se considérer, à la fois, comme sujet de droits et comme personne liée à autrui par des obligations qui ne sont que les droits fondamentaux de cette autre personne. Mes droits sont les obligations d’autrui envers moi. Les droits d’autrui sont mes obligations envers autrui.

 Etre  démocrate c’est être obligé envers autrui. La démocratie comme régime des droits de l’homme est le régime de la réciprocité des obligations de chacun envers autrui.

Pour parvenir pleinement à cette dimension substantielle de la démocratie comme régime des obligations envers l’homme, nous devons surmonter, à travers une introspection critique, un passé  où l’être humain fut, sur le continent, considéré comme marchandise selon sa valeur vulgaire dans une histoire partagée où l’Afrique ne fut pas seulement une victime mais une actrice à part entière.

Il semble que nous en soyons encore à considérer l’humain selon sa valeur vulgaire d’animal comme marchandise et à lui dénier sa valeur éminente d’être raisonnable comme fin en soi dépositaire de la qualité de dignité ici-bas. La résilience des Etats de non-droit dans l’Afrique postcoloniale semble reposer sur cette dénégation.

L’homme est par définition un animal doué de raison. Considéré comme être simplement animal, c'est-à-dire en sa valeur vulgaire « chaque homme, dit l’apôtre, a son prix pour lequel il se vend et s’achète ». Considéré comme être  raisonnable, l’homme est, néanmoins au dessus de tout prix. Il a de la dignité.

Cette qualité a priori de dignité  commande, en tout temps et en tout lieu, de considérer l’être humain comme une  fin en soi et non pas comme un simple moyen dans la division du travail. Elle détermine son salaire.

Le principe a priori de dignité qui commande de respecter inconditionnellement l’être humain, oblige le pouvoir politique à se limiter par les droits de l’homme et à aménager à tous les citoyens une dignité minimale des conditions d’existence.

Le principe a priori de dignité humaine détermine la politique sociale et économique de l’État démocratique

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