La Côte d’Ivoire, théâtre du combat entre force d’inertie et force du changement en Afrique?

Briser la force d'inertie, promouvoir la force de changement, soutenir le pouvoir d'historicité et d’initiative  des peuples et des individus,  devrait être le programme de l'élite africaine en ce 21 ième siècle.

Le continent africain est caractérisé par la tendance des élites à maintenir l'ordre établi, à résister aux facteurs de changement, à renforcer les systèmes de contrôle de la société, à imposer un mode de penser unique, à réprimer les initiatives individuelles, à installer un pouvoir tutélaire.

La problématique politique générale du continent est de révoquer cette force d’inertie et de régression par une force de changement et de progrès, de remplacer la reproduction de l’identique par la production de la nouveauté, par l’innovation et l’initiative.

 A y regarder de près, ce programme de transformation est l’enjeu de l’affrontement politique ivoirien. Cet affrontement oppose des forces ethno-nationalistes et antimodernistes de réaction  et  conservation sociale à  des forces libérales d’action  et de changement social.

Les premières rejettent le présent identifié à l'aliénation, combattent pour reproduire les structures socio-politiques et économiques du passé précolonial, prennent pour modèle les royautés, les lignages et les hiérarchies de l'ordre ancien. Sans renier les identités et le patrimoine culturel du passé, les secondes combattent pour modifier les structures, pour changer la sociétépour la transformer  en fonction des impératifs du présent et de l’avenir.

Les discours politiques, les éléments de langage et les actes des protagonistes de l'affrontement politique ivoirien semblent confirmer cette hypothèse.

L’affrontement politique ivoirien semble donc opposer bel et bien des forces de réaction et de conservation sociale à des forces d’action et de changement social.

Le changement social s’effectue au moyen de la transformation des structures  et des forces de production. Ces mutations infrastructurelles font évoluer les rapports de production et modifient nécessairement l’état général de la société. La modernisation économique est un processus de changement social. Les forces politiques qui la portent sont des forces de progrès et d’innovation.

La Côte d'Ivoire est donc en Afrique noire un nouveau  théâtre symbolique de la lutte entre les  forces d'inertie et  les forces de changement. Le Rwanda en fut un.  

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