LE LIBRE-ARBITRE HUMAIN NE SE CONÇOIT PAS SANS LOI.

Nous devons nous garder, en Afrique , de prendre la démocratie pluraliste pour un régime anomique (sans loi), un régime de permissivité absolue des acteurs de la société civile, d'impunité des élus, d'arbitraire et d'irresponsabilité des acteurs politiques.

Sur l’échiquier échiquier politique ivoirien une partie des acteurs qui considère que nous vivons sous une dictature immonde dévorant les âmes et les corps, est manifestement sous l'emprise de cette vision erronée qui est en contradiction avec le réel et n'exprime en réalité, comme je l'ai souvent montré, qu'une projection psychique de type Rorschach. Ils voient la Côte d'Ivoire comme ils sont eux-mêmes. Ils projettent sur le pouvoir ivoirien leur propre vision erronée du pouvoir.

Je récuse par connaissance, par principe et par conviction le déterminisme idéologique de parti-pris qui nie le libre arbitre et réduit l'être humain à ses divers conditionnements historiques.

Je rejette absolument cette position qui mène au nihilisme des valeurs et à la permissivité absolue.
La liberté humaine se définit toujours par rapport à la loi.

L'arbitre humain est dit libre en deux sens.

Au premier sens du terme, l'arbitre humain est libre relativement aux lois de la conscience qui régulent intérieurement (in foro interno) ses actions. C'est la liberté au sens moral. C'est la liberté interne.

Au deuxième sens, l'arbitre humain est libre par rapport aux lois du droit qui encadrent extérieurement ses actions et ses déclarations. C'est la liberté externe autrement dit l'utilisation de la liberté dans l'espace public qui borne les interactions entre les membres de la cité.

LA LIBERTÉ HUMAINE NE S'EXERCE DONC JAMAIS SANS LOI : lois divines consignées dans les Livres sacrés, lois internes de la conscience et lois externes du Droit consignées dans les codex juridiques des États).

Le libre arbitre humain s'exerce toujours selon les lois internes de la conscience ou selon les lois externes du droit, droit coutumier traditionnel ou droit positif moderne.

La société traditionnelle réglemente les actions de ses membres par les lois du droit coutumier.

La société moderne démocratique réglemente les actions de ses membres par les lois du Droit positif.

Aucune société humaine n'est anomique (sans loi).

La liberté démocratique d'expression et de manifestation s'exerce nécessairement dans le cadre défini par les lois.

Nous devons nous garder en Côte d'Ivoire de considérer que la démocratie est un régime anomique, que l'immunité parlementaire est créée pour mettre les élus
au-dessus de la loi, que la liberté d'expression et de manifestation est un libertinage délinquant
d'expression et de manifestation, que l'autorité des acteurs politiques se définit par leur arbitraire et leur impunité.

Certaines franges de notre société civile et de notre société politique assimilent malheureusement la liberté démocratique au libertinage d'expression et de manifestation, l'immunité parlementaire à l'impunité de l'élu et l'autorité du pouvoir à l'arbitraire de l'acteur politique.

Il n'en est pas ainsi et il ne doit pas en être ainsi.

Cette vision entraîne une sous-culture d'arbitraire, de permissivité et d'irresponsabilité préjudiciable à la démocratie et à la liberté.

 

 

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