Editorial. La part de Dieu dans le bonheur et le malheur des hommes.

Il est à espérer que la prière pour la paix à la Cathédrale d'Abidjan aide le PDCI-Bédié, le FPI et le RACI-GPS à modifier leur discours xénophobe, leur discours de guerre et leur logique d'insurrection. Il est à espérer que cette messe d'actions de grâce suscite, en ces politiciens, une conversion interne qui les transforme en acteurs de paix.

Certes Dieu fait des miracles.

Une chose est cependant certaine : Dieu a pourvu les êtres humains d'un libre arbitre et d'une raison pour que les hommes produisent, eux-mêmes, leur bonheur et leur vertu par leur pensée, leurs choix, leurs décisions et leurs actions.

Les malheurs et les misères des hommes résultent du mauvais usage de leur capacité de penser et du mauvais usage de leur libre arbitre. Leurs malheurs et leurs misères proviennent de leur propre abdication, de leur adoration du veau d'or, de leur idolâtrie du pouvoir, de l'argent et des biens passagers et tout relatifs de ce monde .

La guerre civile, les brutalités, l'exclusion, la non-reconnaissance d'autrui, ces malheurs qui ont dévasté la Côte d'Ivoire durant une quinzaine d'années, naquirent du désir malsain de certains acteurs politiques ivoiriens et d'une partie de l'intelligentsia d'instrumentaliser l'identité ethnique pour capturer le pouvoir, s’approprier, par avidité, les ressources du territoire et s'octroyer des privilèges au détriment du plus grand nombre.

Les malheurs qui dévastèrent la Côte d'Ivoire durant ces années, naquirent dans l'esprit de certains acteurs politiques ivoiriens et d'une partie de l'intelligentsia qui les traduisirent en discours, en programmes partisans et en actions meurtrières.

On a constaté, durant ces années de malheur, de meurtre, de brutalités, de pogroms, le silence et l'inaction de Dieu car Dieu réserve toujours son jugement pour l'au-delà et n'intervient jamais dans ce monde-ci pour remplir le devoir des hommes à leur place.

Dieu réserve la félicité dans l'autre monde aux humains qui ont vécu dans le monde d'ici-bas en respectant la Loi d'amour.

Le bonheur des hommes ici-bas dépend de leur capacité à se vaincre eux-mêmes c'est-à-dire dire à dominer leurs passions bestiales pour vivre dans la Loi d'amour et dans la dignité de leur qualité intrinsèque d'êtres doués de raison et de libre-arbitre.

Au jugement d'un enfant de 7 ans il n'échappe qu'entre avril 2011 et fin 2017, la Côte d'Ivoire à vécu dans la paix parce que le discours politique dominant fut celui de l'intégration nationale et développement sur lesquels il y a avait un consensus. Les actions de la majorité dirigeant le pays convergèrent vers l'intégration et leurs discours fut un discours d’unité nationale. Depuis le milieu de l'an 2018 la continuité de ce climat de paix est due à la sérénité du gouvernement. Concentré sur le programme d'intégration nationale pour lequel il reçut le mandat de la majorité des Ivoiriens, il  ne cède pas à la provocation du discours de guerre des fractions partisanes qui se sont détachées de cette majorité pour faire prévaloir leur prétention de pouvoir, au besoin par la guerre.

Au jugement de cet enfant de 7 ans il n'échappe pas que le discours de la guerre, de la dissension, de l'insurrection a commencé il y a maintenant deux lorsque Henri Konan Bédié le chef du PDCI et Soro Guillaume le chef du RACI-GPS, tous les deux membres de la majorité RHDP  au pouvoir , s'aperçurent que le pouvoir d'État ne leur serait pas  dévolu de manière discrétionnaire dans une logique royaliste ou monarchique.

Ils entrèrent alors  en dissidence pour faire prévaloir leur prétention au pouvoir et s’armèrent du discours de la guerre. C'est alors que  surgit dans la pensée, le cœur de ces hommes et des cadres dirigeants de leurs appareils partisans, le désir de guerre et d'insurrection qui s'est traduit en discours et en actions.

Il est à remarquer que certains hommes d'Eglise cautionnèrent ce discours de guerre et d'insurrection, se dirent d'accord avec Henri Konan Bédié voyant probablement dans cette guerre et dans ces violences un moyen de faire de l'Église un propriétaire du pouvoir d'État en Côte d'Ivoire.

La pensée et le danger de guerre, les violences contre les droits fondamentaux et naturels donnés par Dieu à tout être humain, naissent de la pensée et du cœur malveillants des hommes furent-ils des hommes d'Église et des Évêques.

La prière pour la paix en la cathédrale d'Abidjan ne produira ses effets que si les acteurs politiques qui y furent présents et si les évêques qui animèrent cette messe, consentent à faire usage de leur libre-arbitre de leur raison  et de leur langue comme l'exigent les évangiles et la loi d'amour christique et divine.

 

 

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