Les élections locales en Côte d’Ivoire confirment la pertinence du programme de construction nationale.

Les élections locales qui viennent de se dérouler, illustrent la problématique de la crise de la nation et révèle l'urgence de reconstruire la Nation dans notre pays. Elles ont fait ressortir de la part des protagonistes de l'affrontement politique ivoirien, deux réactions antinomiques face à la défaite électorale.

La proclamation des résultats du vote, en ces municipales, a révélé clairement que l’une des parties, consent à sa défaite électorale et s'y résout, tandis que les autres ne s'y résolvent pas et s'engagent dans une contestation du résultat par les moyens de la violence et par la rue. On peut en induire  que l'une des partie situe  l’intérêt général du pays, le souci de paix civile et de stabilité politique au dessus de ses intérêts particuliers partisans tandis que les autres parties situent,au contraire, leurs intérêts particuliers partisans au-dessus de l’intérêt général du pays, sont indifférentes à la paix civile et  à la  stabilité politique. 

Cette divergence des parties de l'échiquier politique ivoirien, fait ressortir une déficience du consensus républicain dans notre pays. Ce consensus repose sur la conscience nationnale et le sentiment de commune appartenance à un corps politique. Il empêche, de ce fait, les conflits d'intérêts et les dissenssions politiques de monter aux extrêmes de la guerre civile.

Quand le PDCI perd le vote, notent certains observateurs, ses représentants à la CEI parlent de trucage électoral et de manipulation de fichiers, contestent le résultat des urnes et lancent leurs militants dans les rues. Quand le PDCI gagne, ses représentants dans les CEI considèrent que le résultat des urnes est conforme au vote des électeurs.

Quand le RHDP perd le vote ses représentants dans les CEI ne contestent pas le résultat des urnes et ne lancent pas leurs militants dans les rues. On a même vu  certains candidats de ce parti renoncer à leur victoire pourtant dument établie par le décompte textuellement vérifié des voix quand sa contestation arbitraire par la partie adverse risque de provoquer des violences préjudiciables à l’ordre public à la paix civile.

Que signifie ce dualisme  et cette différence d'attitude entre les protagonistes de l'affrontement politique ivoirien devant la défaite électorale?

Cela signifie que les représentants du RHP ont à cœur l'intérêt général du pays qui transcende les intérêts particuliers de leur parti. Ils ont siégé à la CEI comme représentants de la Nation et non pas comme mandataires de leur parti.

Les représentants du PDCI, au contraire, conformément à leur vision communautariste du corps social ont siégé à la CEI en tant que mandataires de leur parti communautaire. Ils ont siégé pour défendre les intérêts particuliers de leurs partis au mépris de l'intérêt général du pays qu'ils sont prêts à incendier quand ils perdent un vote  parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans la Nation Ivoirienne qui dépasse tous nos egos et nos intérêts particuliers mesquins.

Ils ne voient pas la Nation qui nous rassemble tous, dans une appartenance commune d'Ivoiriens, quelles que soient nos identités ethniques. Les contestataires du PDCI ne voient que les intérêts particuliers de leur  chef Henri Konan Bédié et de son cercle rapproché. Ils ne voient que les intérêts particuliers de leurs communautés. Ils ne voient pas l'intérêt général de la Côte d'Ivoire. Ils ne voient pas la Nation ivoirienne. Ils ont vu en Sawegnon au Plateau non pas un Ivoirien mais un étranger qui vient arracher la mairie du Plateau à un membre de leur communauté.

Avec le PDCI d’Henri Konan Bédié, la Côte d'Ivoire se fragmentera en communautés ethniques repliées sur elles-mêmes, hostiles et ennemies toujours au bord de la guerre civile.

 Le problème des élections ivoiriennes ne réside nullement, comme je l'ai souligné à maintes reprises dans mes contributions sur cedea.net, dans la longévité de son président à la tête de l'institution. Il réside bel et bien dans la crise de la conscience nationale et du sens de l’intérêt général en Côte d'Ivoire.

Il faut donc prendre conscience de l'importance du projet de construction de la Nation à travers la modernisation économique entreprise par le gouvernement RHDP.

Dans tous les pays du monde, de l'Amérique à l'Europe en passant par l'Asie c'est par cette voie ( la construction de la Nation par la modernisation de la société et le développement économique) que les États ont pu se transformer en États-nation peuplés d'individus et de collectivités qui se définissent, au-delà de leurs appartenances ethniques, comme des citoyens soucieux de l'intérêt général et de la pérennité de leur pays et de leur patrie.

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