Excès et excentricités identitaires sur la plate-forme de l’opposition ivoirienne. (2ième partie)

Ainsi donc en l'espace de quelques mois, à l'approche de la Présidentielle 2020, le RHDP se serait, selon le prisme des acteurs de la plate-forme de "l'opposition" , subitement métamorphosé en immonde dictature depuis que le ploutocrate milliardaire Henri Konan Bédié et que le jeune oligarque égocentrique Soro Guillaume, s'étant aperçus que le pouvoir d'Etat ne leur serait pas gracieusement remis selon une logique dévolution monarchique et patrimonialiste, sont entrés en dissidence pour tenter de capturer ce pouvoir par la rue et la force au moyen d'une insurrection populaire téléguidée!

L'image étrange de la bouche cousue du jeune milicien du PDCI qui parvient cependant à lancer contre les étrangers des appels publics incendiaires à l'insurrection ethno-nationaliste, à dénoncer dans les rues une prétendue invasion d'étrangers voudrait signifier ce ballonnement bien entendu très imaginaire.

 L’attitude d’un Bamba Moriféré frétillant santé et de vie mais prétendant avoir été enlevé par d’imaginaires « escadrons de la mort » après ses appels enflammés à l’insurrection populaire contre une prétendue emprise de l’étranger sur l’Etat ivoirien lors d’un meeting, témoigne des excentricités sans limite du délire identitaire et xénophobe d’une frange de l’opposition ivoirienne.

Médusé le monde entier, les peuples africains et le peuple ivoirien en première ligne, assistent quotidiennement au spectacle loufoque et grotesque des excès et des excentricités déchaînées de fractions oligarchiques ivoiriennes en retard sur les transformations historiques de l'Afrique et de ses peuples.

Rejoignant le FPI ethno-nationaliste qui rongeait son frein dans un boycott électoral décennal depuis sa défaite en 2010, ces oligarques, ces vieux et ces jeunes fossiles de l'ère des dictatures et des régimes de parti unique, ces manipulateurs compulsifs des identités et des mouvements sociaux, se laissent aller, contre toutes les évidences et contre le sens commun, à des déclarations et des appels incendiaires à "la révolte populaire" et à la "révolution".

 Ces excès  témoignent, en ces partis et en ces fractions  d’un mépris absolu du peuple souverain et d’une méconnaissance radicale des logiques et principes démocratiques.

"Nous regrettons d'avoir porté Ouattara au pouvoir" s’étrangle dans un journal  partisan du FPI, un conseiller de Soro Guillaume dans un esprit tributaire oubliant que c'est le peuple souverain qui choisit ses dirigeants dans une démocratie pluraliste.

"L'opposition sonne la révolution" titre en écho le journal propagandiste du RACI des spécialistes du détournement des mouvements sociaux et des rebellions militaires qui escomptent réitérer leur exploit de l'an 2002 en suscitant des mouvements de révolte dans les casernes et les rues.

"Les Ivoiriens se dressent contre le RHDP" persifle le journal propagandiste de Henri Konan Bédié, le ploutocrate milliardaire qui pense manifestement  toujours que le peuple ivoirien est à "sa disposition" en guise d'instrument servile de ses caprices de pouvoir. Cet appel irresponsable est apparemment amnésique à la défiance populaire qui avait accueilli la demande ridicule de roitelet en décembre 1999 et qui vient de lui être rappelé lors des récentes municipales d'octobre 2018.

"Trop c'est trop" "érigez vous en rempart de la démocratie" glapit la jeune député Yasmine Ouégnin du micro parti Vox-populi qui entend utiliser le peuple comme bouclier de ses prétentions oligarchique de pouvoir. Yasmine Ouégnin qu'indiffère les thématiques identitaires et populistes de la plate-forme Bédié-Gbagbo sur laquelle elle se pousse du coude, entend donner de la voix pour s'attabler comme toujours sur le dos du peuple à la bonne place du festin du pouvoir.

L'échec du meeting d'Anono organisé par cette nouvelle égérie de la plate-forme dans un quartier Ebrié jugé sensible aux diatribes communautariste de la plate-forme prouve cependant que la majorité du peuple ivoirien ne se reconnaît pas en ces fractions qui ne le représentent pas.
Les indices de cette défiance populaire contre ce groupe oligarchique augurent de lendemains qui déchantent pour ces fractions.

 

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