Excès et excentricités identitaires sur la plate-forme de l’opposition ivoirienne.(1ère partie)

En aucun autre État de l'Afrique postcoloniale durant ces 70 années d'indépendance politique, mis à part l'ex-Rwanda de Juvénal Habyarimana, aucun parti politique n'a fait de manière aussi décomplexée, de manière aussi cynique, aussi ouvertement affichée et proclamée, du programme ethno-nationaliste xénophobe à connotation d'épuration ethnique, de la chasse à l'étranger et des thématiques mortifères qui les accompagnent, son programme officiel comme le font le PDCI de Henri Konan Bédié, le FPI de Laurent Gbagbo suivis par le RACI de Soro Guillaume et une foule de micro-partis heureusement dénués de représentativité, tels ceux de Danièle Boni Claverie et Yasmina Ouegnin, en Côte d'Ivoire.

Cette revendication identitaire éhontée qui naît de L'INVASION OPPORTUNISTE MORTIFÈRE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE PAR DES PARTIS DÉNUÉS DE PROGRAMMES SOCIAUX ET DE PROJET D'INTÉGRATION NATIONALE EST SIGNIFICATIVE de la PROFONDEUR de CORRUPTION INTERNE D'UNE PARTIE DES ACTEURS POLITIQUES IVOIRIENS.

Les figures majeures de l'opposition ivoirienne, ont choisi de faire de la revendication d'identité et de l'ethnonationalisme xénophobe et populiste à connotation de purification ethnique leur cheval de bataille commun contre le gouvernement libéral de centre-droit RHDP.

C'est une triste marque distinctive qui singularise ces partis et micro partis en cette Afrique du 21 ième siècle.

Ce dévoiement qui en fait les clones ivoiriens des blocs identitaires racistes extrémistes et xénophobes des anciens pays colonisateurs, avec lesquels ils entretiennent d'ailleurs des relations ouvertes, ne les honore pas.

Posté sur la thématique de "l'invasion étrangère", Henri Konan Bédié le chef du PDCI proclamait sans aucune preuve , il y a un mois, que " des étrangers" étaient convoyés armés et "stationnés", en certaines localités de notre pays, pourvus de manière frauduleuse de pièces d'identité nationale, attendant d'engager un coup de forces pour spolier les Ivoiriens lors la Présidentielle 2020. Il annonçait à cette occasion être prêt à agir contre cette prétendue spoliation.

Enfonçant le clou, Mme Marie-Odette Lorougnon, une figure de proue de l'ethno-nationalisme xénophobe au FPI qui n'est pas à son premier coup sur la thématique de l'invasion étrangère, vient de déclarer sans ambages "que le plan commun de Ouattara est d'arracher la Côte d'Ivoire aux Ivoiriens".

Relayés par leurs journaux partisans et soutenus par leurs appareils et militants fanatisés, ces figures de l'opposition en appellent alors à la "résistance" et la "révolte populaire" de prétendus autochtones contre une prétendue dictature politique et économique instituée en Côte d'Ivoire par des étrangers.

Le PDCI et le FPI et leurs affidés auraient pu s'opposer au RHDP libéral de centre-droit par un radicalisme, ou un centrisme de gauche fondé dans un souci systématique de représentation des intérêts sociaux.
Ils ont choisi, par incapacité ou de manière délibérée, de mobiliser des thématiques identitaires, de manipuler et d'instrumentaliser sans vergogne les identités ethniques, les faits sociaux et les faits divers dans une impudeur absolue et un cynisme total qui heurte le sens commun, l'entendement et la conscience.

Le silence d’une certaine partie de l’intelligentsia ivoirienne qui, mélangeant les genres devant cette dérive, confond impartialité, indifférence et complicité n’en est que plus choquant. C'est une faillite morale collective

 

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