Ce qui se cache sous « la thématique d’échec de la réconciliation nationale » en Côte d’Ivoire.

La dénonciation par les acteurs de la plate-forme de l’opposition ivoirienne  d'un prétendu échec du Président de la République à réconcilier les Ivoiriens est une récrimination corporative partisane. Ce n'est pas une demande globale de la société civile ivoirienne. Elle vient d'une partie de l'échiquier politique ivoirien.

La thématique de la réconciliation nationale dont les acteurs de la plate-forme de "l'opposition " ivoirienne se font les champions est le cache-sexe d'un désir oligarchique de partage patrimonialiste du pouvoir d'Etat et d'un refus subséquent de jouer le rôle de contre-pouvoir dans une opposition démocratique constructive au gouvernement.

Au fond de cette demande surréaliste se cache la rancœur de la défaite électorale du FPI en Décembre 2010 et la volonté vengeresse de partager le pouvoir d'État au mépris des règles de la démocratie qui imposent au vaincu d'une élection présidentielle d'exercer son rôle de contre -pouvoir dans une opposition constructive.

Ce qui est, sous ce vocable, reproché au chef de l’État par ces acteurs, est son refus d'accéder à leur demande et d'engager des discussions dans ce sens. En parlant "d'échec de la réconciliation" ils dénoncent, en réalité, cette fin de non – recevoir et l'obligation conséquente qui leur est faite d'exercer leur devoir démocratique et républicain d'opposition programmatique.

La dénonciation d'un prétendu échec de la "réconciliation nationale" ne vient pas des acteurs de la société civile ivoirienne ou d'acteurs politiques socialement représentatifs relayant une demande sociale. Elle vient d'acteurs dénués de représentativité sociale et utilisant la société ivoirienne comme ressource politique pour atteindre des objectifs d'intérêts privés en l'occurrence la capture et le partage patrimonialiste du pouvoir d’État et de ses privilèges au détriment de l'intérêt général et de la démocratie pluraliste ivoirienne.

Le discours séparatiste et diviseur de l’ethno-nationalisme xénophobe et raciste qui leur tient lieu de programme témoigne s’il était besoin que ces acteurs ne sont guère des parangons de la réconciliation nationale. La thématique de la réconciliation est ,en toutes ses modalités, un instrument de conquête patrimonialiste du pouvoir.

La dénonciation récurrente d'un prétendu échec du gouvernement à réconcilier les Ivoiriens exprime prosaïquement la colère de franges oligarchiques de l'échiquier politique ivoirien frustrées de voir leurs demandes catégorielles d'intérêts privés et d'ambitions personnelles de pouvoir rejetées par le chef de l'État.

Sous la thématique de "l'échec de la réconciliation nationale" se dissimule une récrimination  corporative  d'une partie de l'échiquier politique ivoirien qui s'est mise à son propre service et s'est déchargée de son rôle institutionnel consistant à représenter et à défendre les intérêts sociaux et  les demandes existentielles des catégories de la société civile . (A suivre)

 

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