L’ultime leçon de Barack Obama. 1ère Partie.

Quitter la scène  du Pouvoir  dans la plaisanterie et l'humour, organiser sa sortie sous un mode comique en se moquant de soi-même au terme du mandat présidentiel en démocratie, c'est la leçon du démocrate Barack Obama aux chefs d’Etats africains, démocrates prétendus, qui refusent pourtant de céder le pouvoir et qui manipulent la constitution pour le conserver au prix  des pires brutalités et des massacres de masse. Un prochain ex-Président de la République  qui ne se prend pas au sérieux, qui n’est pas « collet monté » comme on dit, qui fait des sketchs de comique et qui se représente joyeusement simple citoyen de la société civile livré aux tracas de la vie quotidienne  au terme de son mandat, c'est la leçon d'humilité de Barack Obama aux despotes africains, orgueilleux et fières malgré leur bassesse morale. Un chef d’État qui se sait faillible et remplaçable, qui a fait l'effort de se tenir à la hauteur de sa tâche, qui se prépare à céder le pouvoir au terme de la durée légale de son mandat avec la conscience du devoir accompli au service de la Nation, voilà l’inaltérable leçon qu'après Nelson Mandela, le démocrate américain d'ascendance africaine Barack Hussein Obama administre aux chef d’États africains qui ont tant de mal à se hisser à cette hauteur.

Pour parvenir  à s’élever à cette hauteur, il faut  d’abord avoir  vaincu en soi-même l’ennemi interne le plus implacable  dans le  combat le plus difficile. Il faut s’être vaincu soi-même   par l’action transcendantale de la liberté interne,  qui permet à chacun de dépasser son égocentrisme naturel. Certes en un pays, la force du Droit et de ses institutions est un filet de sécurité efficace contre les ravages de l’égocentrisme naturel de l’être humain.  Elle sauvegarde l’usage rationnel de la liberté externe par chacun  dans la Cité   et constitue une garantie absolue contre l’arbitraire du pouvoir. Dans les démocraties avancées de ce monde, cette efficience du Droit  et de ses institutions explique largement les succès engrangés par la Justice dans sa lutte permanente contre les défaillances de la liberté externe de chaque citoyen et contre l’arbitraire du pouvoir. 

Cette efficience du droit se déploie pleinement quand elle est  augmentée par celle de la vertu. Il faut avoir triomphé de soi-même dans l’immémorial combat interne de la vertu pour respecter pleinement le droit. Il faut avoir réussi à terrasser notre faiblesse morale native qui pousse quotidiennement chacun d’entre nous  à se mettre en situation d’exception, à se préférer au-dessus de tout, à donner la priorité à son égo fut-ce au détriment de la survie du monde entier.  Cette victoire sur soi-même  fait les hommes d’exception.  Nelson Mandela et Barack Hussein Obama ne sont pas seulement des Hommes-Droits. Ce sont surtout des Hommes de vertu, qui au-delà de la crainte suscitée par l’épée de la Justice  se sont conformés au droit  en vainquant en eux-mêmes, in foro interno, leur  volonté de se mettre en situation d’exception en raison de leur position d’autorité pour  violer la Constitution en la manipulant.

 Certes l’eût-il voulu dans les Etats-Unis d’Amérique de nos jours, Barack Obama n’aurait jamais pu céder à la tentation de l’arbitraire du pouvoir sans être  sanctionné par la Constitution. Aucune  marche de soutien organisée par les Chicago-boys et par les fans de Barack Obama pour obtenir la prolongation de la durée de son mandat présidentiel, chose inconcevable et inimaginable dans la démocratie des Etats-Unis d’Amérique, n’aurait pu avoir raison de la Constitution. Courantes sous nos latitudes, les consultations populaires téléguidées par le gouvernement  et destinées à soutenir la manipulation programmée de la Constitution, les marches de soutien organisées par le parti au pouvoir et ses clientèles, impostures  que les démagogues et les intellectuels organiques des pouvoirs  justifient en invoquant l’argument fallacieux de la différence sociologique et historique sont inconcevables et inimaginables dans les démocraties normales. Cet habitus africain voué à disparaître est en effet l’exception qui confirme  la règle. Auréolé par sa gloire de héros de la lutte contre l’apartheid et par l’exemplarité de sa gouvernance démocratique, Nelson Mandela aurait pu susciter et obtenir en Afrique du Sud, le soutien d’une base sociale appuyant politiquement  son éventuel désir de réécrire la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Le héros de la lutte contre l’apartheid et le père de la démocratie sud-africaine ne le fit pas parce qu’il fut un Homme-Vertu qui avait, in foro interno, triomphé de lui-même, c’est-dire de son ego avant de triompher de l’apartheid.

La légèreté artistique  d’un Barack Obama dansant sur scène  et endossant l’habit du comique exprime sous un mode juvénile et théâtral  la  légèreté vertueuse  de Nelson Mandela,  l’Homme de Kunu qui s’était vaincu lui-même pour servir l’Universel. A l’image de Nelson Mandela, la légèreté vertueuse de Barack Hussein Obama signifie symboliquement l’humilité du Président de la République qui s’apprécie lui-même à sa juste valeur  comme simple citoyen  dans le service sacré de la Nation. (A suivre)

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