Au FPI et au PDCI, la convergence des ethno-nationalistes dans la manipulation de l’Houphouëtisme en Côte d’Ivoire.

A l’instar de la fraction ethnonationaliste du PDCI, le FPI national-populiste s’est réapproprié la thématique de la fidélité à l’houphouëtisme, à sa vision sociétale  et son programme politique. La réinterprétation ethnonationaliste de l’houphouëtisme par Moïse Lida Kouassi en est le témoignage patent.

En cette manipulation de la mémoire de Félix Houphouët-Boigny, l’objectif stratégique du FPI, y compris du courant apparemment dissident d’Affi N’guessan, est de s’affirmer aux yeux des Ivoiriens comme étant le leader légitime d’une nouvelle lutte anticolonialiste inspirée par l’houphouëtisme.

Le FPI national-populiste qui réalise, en cela, une convergence tactique avec la fraction identitaire du PDCI, aspire à se légitimer aux yeux des Ivoiriens en s’abritant  sous cette imposture pour se poser en défenseur des autochtones contre des envahisseurs étrangers.

Définir la lutte anticolonialiste de Félix Houphouët-Boigny et du PDCI-RDA par le nationalisme ethnique selon le modèle de la défense identitaire comme le font le FPI et la fraction identitaire du PDCI est cependant travestir l’histoire de cette lutte anticolonialiste.

La lutte anticolonialiste de Félix Houphouët-Boigny et du PDCI-RDA,  s’est définie selon modèle du nationalisme libéral et non pas selon le modèle du nationalisme identitaire. Elle fut menée pour rejeter la domination coloniale et pour revendiquer  l’Indépendance nationale de la Côte d’Ivoire au nom du droit de ses peuples ivoiriens à  vivre unis dans la liberté et l’égalité au sein d’une Nation de citoyens.

Le PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny fut un parti libéral conservateur de masse. Il ne fut pas un parti ethnique. Comme parti-unique, il eut vocation d’incarner une nation de citoyens et non pas de représenter des nations ethniques imposant les lois coutumières à la loi républicaine de l’Etat central ivoirien. En réécrivant l’histoire pour travestir cette  nature démocratique du PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny, la fraction ethno-nationaliste  du PDCI et le FPI national-populiste convergent dans l’imposture et attentent à la mémoire historique de la Côte d’Ivoire.

Cette imposture est patente du côté du FPI qui a toujours considérée que le PDCI-RDA est le support politique local d’une indépendance octroyée autrement dit de la continuité de la domination coloniale. Elle est évidente du côté de ce parti qui a toujours accusé Félix Houphouët-Boigny d’être le suppôt du néocolonialisme.

Ne pouvant circonvenir que les niais, cette tentative grossière de manipulation de l’houphouëtisme pourrait néanmoins frapper l’opinion publique dans ses points faibles en un moment de confusion des repères. A travers leurs discours et leurs actions, le PDCI ethno-nationaliste et le FPI mobilisent les affects primaires des masses.

Nous aurions donc tort en Côte d’Ivoire de considérer ces délires ethno-nationalistes et populistes comme des excentricités sans effet sur un peuple déjà vacciné.

 Il est donc urgentissime de déconstruire au quotidien, ces discours de perdition  par des contre-discours critiques rationnels qui en dévoilent la confusion et la dangerosité mortifère. Il est vital de réfuter au quotidien ces actions de séparation et de division ethniciste par des pratiques républicaines de citoyenneté, de rassemblement et d’unité nationale.

 

Les commentaires sont fermés