Articles par balises :Réconciliation nationale

Côte d’Ivoire : demande de pardon et condamnation judiciaire de la criminalité politique.

Dans une République et dans une Démocratie, le personnel politique est, de par sa fonction institutionnelle, moralement, politiquement et judiciairement responsable de  la vie de la Cité, de ce s’y passe en bien ou en mal. Cette triple responsabilité des élites de décision qui dirigent la Cité est inaliénable. Elle est inhérente à leur légitimité politique. Aucun déterminisme extérieur tel la concurrence des Etats étrangers, une révolte sociale, la fluctuation du prix des matières premières sur le marché international, ne saurait les en décharger.  Après un péril qui a mis gravement en question la survie de la cité ou après les déprédations et les massacres perpétrés durant une guerre civile, les partis politiques et leurs chefs, les forces militaires et sécuritaires des différents protagonistes du conflit se doivent, pour cela, d’assumer individuellement et proportionnellement, la culpabilité politique et la culpabilité criminelle de la catastrophe. Cette assomption est le volet objectif indispensable de la réconciliation nationale et de la régénération morale du personnel politique de la Cité. La reconnaissance de la culpabilité politique et le consentement aux réparations symboliques est indispensable pour rétablir, dans la Cité,  le sens de la responsabilité et le sens de la citoyenneté, socle de la vie politique en République et en Démocratie. L’assomption de la culpabilité criminelle, le consentement à la peine et aux réparations exigées par les tribunaux réconcilie les auteurs des méfaits avec l’universalité de la Loi.

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La réconciliation nationale ivoirienne, œuvre d’une classe politique socialement représentative.

La réconciliation nationale ivoirienne sera l’œuvre d’une classe politique socialement représentative. La représentativité sociale est, en démocratie, le lien entre le peuple et ses élus. Pour que la réconciliation des acteurs politiques, autrement dit des élus, conduise  à celle des acteurs sociaux  au terme d’une crise politique aiguë, il faut d’abord que les premiers soient socialement représentatifs. Leur représentativité ne doit être de type factionnelle, communautaire ou régionaliste. Il faut ensuite que ces deux instances du corps politique soient unies par le consensus sur les valeurs du régime. Il faut enfin que la crise politique ne résulte pas d’une remise en question du régime. Il faut qu’elle ait été causée par une défaillance accidentelle des institutions médiatrices du consensus démocratique.

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Côte d’Ivoire : La différence entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale.

Sur la scène politique ivoirienne qui se recompose de manière empressée en vue de l’élection présidentielle 2020, la thématique de la réconciliation semble constituer la substance des projets de nouvelles alliances et de nouvelles coalitions politiques en formation. Il importe, pour cela, d’établir clairement la distinction entre réconciliation démocratique de conviction et réconciliation démagogique instrumentale pour éclairer la lanterne des ivoiriens auxquels cette thématique est servie en guise d’offre politique unique à presque trois années de l’élection présidentielle 2020.

La réconciliation démocratique de conviction est une fin en soi. Son objectif est de reconstruire l’unité de la cité sans laquelle il n’y a pas de vie politique possible. Elle réunifie les protagonistes de la guerre civile dans l’unicité de la Loi pour reconstruire le vivre-ensemble républicain. La réconciliation démagogique instrumentale est, par contre, un moyen au service d’intérêts particuliers et de fins privées. Elle sert à rassembler circonstanciellement, à partir d’un marchandage, des ambitions personnelles divergentes inconciliables qui entretiennent la division de la cité. La réconciliation démocratique en appelle à la Loi et à la restauration plénière de l’Etat de droit. La réconciliation démagogique en appelle, au contraire, à l’impunité et se satisfait de la restauration de l’Etat de nature.

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Le nationalisme identitaire contre la démocratie en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire, le nationalisme identitaire et le national-populisme ont déjà sévi. Ils demeurent un danger prégnant contre lequel il faut prémunir la démocratie ivoirienne. Le péril ethno-nationaliste et national-populiste n’a pas encore été déraciné malgré le changement de régime. La panne emblématique et symbolique de la réconciliation nationale ivoirienne en témoigne. Cette panne ne tient ni à une justice prétendument partiale et inefficiente, ni à un manque de volonté du gouvernement. Elle tient à la nature antinomique et irréconciliable des deux conceptions de la Nation et de l’Etat qui s’affrontent en Côte d’Ivoire. Les tenants de la conception identitaire de la nation récusent les tenants de la conception citoyenne de la nation. Les élections successives ont par ailleurs apporté la preuve de la polarisation ethnique, régionaliste et confessionnaliste de l’électorat ivoirien. Radicalisée par une dizaine d’années de propagandes ethno-nationaliste et national-populiste débilitantes, une grande partie de la population peine à retrouver les repères citoyens qui rendirent possible, durant une quarantaine d’années, la coexistence à l’ivoirienne de la diversité sociale. Restée sous l’emprise de la drogue empoisonnée du populisme identitaire, elle attend son messie.

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Les leçons de l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2015. 1ère partie

L’élection ivoirienne s’est achevée sur le mode d’un plébiscite du candidat du RHDP par le peuple. En ce résultat (83,66 %) des urnes, la majorité des ivoiriens  salue  manifestement les performances économiques d’un candidat qui a réussi à relever, avec panache, le défi adressé par Laurent Gbagbo au sortir de la crise post-électorale en 2010: reconstruire le tissu économique en lambeaux de la Côte d’Ivoire et assurer la sécurité de tous les ivoiriens. Au lendemain de sa défaite électorale et militaire, Laurent Gbagbo avait mis son adversaire au défi de conquérir, par une légitimité d’administration, sa légitimité électorale contestée et récusée. Le succès d’Alassane Ouattara dans cette épreuve de la légitimité d’administration entre 2010 et 2015 a donc pleinement consacré  une légitimité multidimensionnelle exprimée par le message des urnes le 25 Octobre 2015. La victoire électorale quasi plébiscitaire du candidat du RHDP à un taux de 83,66%, et le taux de participation de 52,86%  obtenu dépit du mot d’ordre de boycott  lancé par la frange extrémiste du FPI, comportent en cela un certain nombre d’enseignements capitaux  qu’il importe de faire ressortir.

Le plébiscite du modèle d’intégration de la société par l’économie choisi par le candidat du RHDP.

En ce succès électoral éclatant du candidat Alassane Ouattara, il faut voir le plébiscite de son modèle d’intégration et de réconciliation de la société par l’économie, c’est-à-dire au moyen du développement endogène. Le choix de ce modèle par le gouvernement est destiné à retisser,   grâce à un programme économique efficient, l’unité brisée de la société. Ce programme devrait ouvrir la porte à la redistribution des produits de la croissance et permettre de résorber le chômage pour faire reculer la poussée identitaire en Côte d’Ivoire.

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Les leçons de la crise politique au Burkina Faso

Crise politique au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Similarités et spécificités. (3ème partie)

Quels enseignements les Ivoiriens peuvent-ils retirer de la crise politique et militaire  burkinabè ?

Au Burkina Faso, comme nous l’avions prévu, le sens de la République et la conscience de l’intérêt général ont eu le dernier mot sur l’avidité personnelle, le clientélisme, le clanisme et la haine. Le général Gilbert Diendéré et ses officiers n’ont pas déclenché l’apocalypse sur leur pays. En dépit de la violence intrinsèque et de la brutalité  du coup d’Etat qui semble démentir son pacifisme affiché, sa volonté  publiquement proclamée d’éviter un bain de sang et un affrontement fratricide fut la position de principe du Général Gilbert Diendéré. Ce sens de l’Etat  et de la fraternité concitoyenne, cette digue ultime de la République qui sauvegarde le vivre-ensemble et préserve la Cité contre les précipices de la haine, a aussi prévalu sur le sentiment de vengeance dans le camp des membres du gouvernement de transition burkinabè et des officiers de l’armée loyaliste. Les dirigeants politiques burkinabés et les acteurs de la société civile se doivent désormais de l’affirmer pleinement en se réappropriant le principe républicain d’inclusion comme semble le réussir les dirigeants de la Côte d’Ivoire actuelle. En ce pays, aucune loi n’a été proposée et votée par les défenseurs et représentants de la République afin d’interdire au FPI de candidater à l’élection présidentielle d’octobre 2015, malgré le lourd passif des 3000 morts du conflit post-électoral de Décembre 2010, jamais assumés et pourtant causés par la politique et l’idéologie d’exclusion et de haine que ce parti avait activement contribué à installer dans le pays et qu’il continue de défendre.

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