Articles par balises :Election

Le tribalisme d’Etat en Afrique Noire, version communautaire du système des dépouilles républicaines.

Le dévoiement de la démocratie républicaine en démocratie communautaire conduit nécessairement au népotisme et au tribalisme d’Etat. Ces deux fléaux sont les  formes sous lesquelles se traduisent les dépouilles,  autrement dit le partage politique des ministères régaliens et des postes de la haute administration,  dans les démocraties à représentativité communautaire. « Le système des dépouilles (spoils system) est un principe selon lequel un nouveau gouvernement devant pouvoir compter sur la loyauté partisane des fonctionnaires substitue  ceux qui sont en place par des fidèles. » 

En démocratie républicaine le parti qui conquiert la majorité électorale durant une présidentielle gouverne pour réaliser son programme politique et économique. Il lui faut, à cette fin, confier les ministères régaliens et les postes stratégiques de la haute administration aux membres loyaux et technocratiquement compétents du parti. C’est la tradition des dépouilles républicaines.

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Franklin Nyamsi accuserait-il le gouvernement ivoirien de vouloir repousser la date de la présidentielle 2020 ?

Suite aux propos du Président du Président de l’Assemblée nationale appelant à l’apaisement et soulignant n’être pas intéressé par une candidature à la présidentielle 2020,  Franklin Nyamsi a cru bon de se livrer à une explication de texte. Il ressort de cette explication que la présidentielle de 2020 est, comme l’exprime ce néologisme, une « occupation constitutionnelle »  du Président de l’Assemblée nationale que ce collaborateur érige en contrôleur constitutionnel légitime  de cette date. Dans cette explication du propos du PAN, Franklin Nyamsi insinue, de manière absconse, à travers ses hypothèses, l’allégation arbitraire selon laquelle certaines personnes, que l’on imagine aisément dans le contexte actuel, s’institueraient en « propriétaires naturels » de la date de la Présidentielle 2020. L’allégation d’appropriation privée de la date  de la Présidentielle 2020 , véhicule en creux cette accusation grave qui peut être assimilée à une diffusion de fausses nouvelles: ces personnes seraient désireuses de repousser l’élection présidentielle de 2020 à une date ultérieure selon un agenda caché que la candidature de Guillaume Soro dérange.

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La prépondérance de la mémoire universaliste du PDCI, fondement de sa coopération avec le RDR..

Comme je l’avais souligné dans une contribution précédente (cf. Ce qu’est l’houphouëtisme, mémoire historique commune du PDCI et du RDR) la stabilité de politique de la Côte d’Ivoire dépend d’une coopération politique entre un RDR et un PDCI reliés dans la mémoire commune du nationalisme universaliste et modernisateur de l’Houphouëtisme. Cette coopération doit reposer sur la prépondérance du courant universaliste du PDCI. La rationalité politique voudrait cependant que le courant identitaire du parti se réconcilie avec la mémoire de l’Houphouëtisme. Un aggiornamento partisan permettrait de refermer la cicatrice des années 1997 à 2010.   

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Afrique: La démocratie n’est pas un combat pour le pouvoir.

Encore animés par le réflexe autocratique et par les représentations despotiques et monarchiques du pouvoir, certains hommes politiques africains continuent de concevoir la démocratie comme un combat pour le pouvoir. Cette représentation dangereuse, grosse de toutes les perversions et de tous les dévoiements qui oblitèrent le progrès de la démocratie en Afrique, doit être récusée. En effet,  la démocratie est fondée sur l’idée que le pouvoir ne peut être accaparé par quiconque.  La démocratie n’est pas un combat pour le pouvoir, parce qu’en démocratie, le pouvoir désigne un lieu vide. L’élection démocratique n’est pas une épreuve de qualification destinée à permettre à un parti et à son chef de s’approprier légalement le pouvoir. Le pouvoir du peuple est inappropriable. Le pouvoir démocratique n’appartient à personne. Il signifie exclusivement le pouvoir pour le plus grand nombre de vivre librement, et pour chacun de construire sa vie de manière autonome en dehors de toute tutelle. Cf « En quel sens la démocratie est-elle le pouvoir du peuple » ? (voir cedea.net 29 décembre 2015  http://www.cedea.net/wp/?p=1104#more-1104.)

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Construire la représentativité sociale des partis politiques pour renforcer la démocratie en Afrique.

En Afrique, le principe démocratique du libre choix des dirigeants par les peuples fait désormais consensus. Le monopole et la dévolution monarchique du pouvoir, le refus de l’alternance, apparaissent comme des scandales, autant pour les opinions publiques que pour la majorité des dirigeants politiques. Mais l’impératif de représentativité sociale des dirigeants politiques, qui est pourtant la raison d’être de la démocratie, est le parent pauvre de cette conversion démocratique. La démocratie est dite représentative en ce qu’elle permet dans un Etat de soumettre les forces politiques aux demandes et aux besoins des forces sociales.

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La volte-face autocratique du dictateur Gambien Yahya Jammeh ne perturbe pas la marche de l’Afrique vers la démocratie.

Nous avions salué la reddition démocratique du dictateur Yahya Jammey. Sa volte-face autocratique ne remet guère en cause la leçon que nous avons tirée de cette reddition. Elle la confirme. La volonté des acteurs politiques détermine la démocratie en Afrique. Leur volonté de confisquer le pouvoir et de soumettre la société sous leur tutelle est, de même, la cause ultime des dictatures et des autocraties qui dévastèrent le continent. La concomitance temporelle de la reddition démocratique de Yahya Jammeh en Gambie, de sa volte-face autocratique et du fair-play démocratique de John Dramani Mahama au Ghana, témoigne de l’historicité  des acteurs politiques africains, de leur capacité à déterminer, par leur volonté, leurs décisions et leurs actions, le cours de l’histoire de leur pays et de leurs peuples.

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François Soudan a-t-il raison de justifier « cette Afrique qui vote Lepen » ?

thumb_1911Dans une tribune intitulée «Cette Afrique qui vote Lepen»
(Voir l'article sur Jeune Afrique ), François Soudan rend raison de la motivation profonde des pro-Lepen et des pro-Donald Trump africains. La prise du pouvoir par les partis identitaires occidentaux profiterait  aux Africains car contrairement au passé ces pouvoirs protectionnistes défendraient en Afrique leurs intérêts à visage découvert. Cette transparence aurait  l’avantage d’abroger la duplicité et l’hypocrisie précédente des Etats occidentaux qui abritèrent leur tutelle néo-colonialiste  et la défense de leurs intérêts nationaux  sous le paravent de la défense des droits de l’homme. Cette nouvelle donne, estime François Soudan, permettrait désormais une confrontation sans équivoque des intérêts dans les relations Nord-Sud et instituerait, au bénéfice des Etats africains, une logique du donnant-donnant.

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A qui profiterait la défaite d’Alain Juppé?

thumb_1908A qui profiterait la défaite d'Alain Juppé à la primaire LR en France?

Contrairement à ce qui se dit, la remontée spectaculaire  de François Fillon au premier tour de la primaire de LR doit très peu à la stratégie personnelle de terrain de Fillon. Elle doit, par contre, beaucoup au choix des stratèges du Front National qui trouvent, en sa personne, le candidat idéal à opposer à Marine Lepen pour assurer sa victoire en 2017. La victoire de François Fillon  n'a donc rien d'un miracle.

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Réponse à Mr Boga Sako Gervais, président de la FIDHOP et sympathisant actif du FPI.

thumb_1822A Monsieur Boga Sako Gervais. Suite  à la lettre de désinformation  que vous avez postée dans ma boîte aux lettres ce matin du 1er novembre 2016, pour m’informer  de la victoire du  "NON" au référendum constitutionnel ivoirien , je vous adresse cette réponse. Monsieur Boga Sako Gervais : Votre parti, l'extrême droite identitaire,  le FPI  a perdu son  pari insensé de voler le référendum au peuple citoyen majoritaire de Côte d'Ivoire. Le Oui massif à 93,42% du peuple citoyen ivoirien au référendum consacre l’échec de l’opération commando intitulée « opération désert électoral »,  montée par votre parti le FPI et son "front du refus" pour tenter d’empêcher, par la désinformation, par l’intoxication mentale et par le boycott actif,  la déclaration électorale de son choix. En qualité « d’expert et consultant en Droits de l’homme et de résolution des conflits », un véritable euphémisme dans votre cas, vous vous êtes fait complice de cette opération sulfureuse. Président de La FIDHOP (Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la vie Politique), vous surveilliez pourtant  la démocratie et les droits de l’homme pour le compte du Front Populaire Ivoirien, un parti d’extrême droite, identitaire, antidémocratique et négateur des droits de l’homme.

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Côte d’Ivoire : le masque démocratique du FPI est tombé.

thumb_1814« Ne touchez pas à nos terres » ! C’est désormais le slogan des manifestants anti-référendum du FPI, un parti qui semble, maintenant, se poser ouvertement en défenseur de la terre et de la pureté du sang des dirigeants ivoiriens contre d’imaginaires spoliateurs étrangers ! Une nouvelle position politique dangereuse, un air de déjà vu, que vient de confirmer le discours ouvertement xénophobe de Mme Odette Lorougnon, une responsable de premier plan du FPI

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Le boycott électoral, version politique de la grève syndicale au FPI.

thumb_1809Arme politique usuelle du FPI, un parti d’anciens syndicalistes, le boycott électoral est la version politique de la grève syndicale. Ce recours récurrent au modèle de la lutte syndicale dans lutte politique est le signe  manifeste de l’échec des dirigeants du FPI dans l’épreuve de conversion à la généralité  qui transforme le syndicaliste ou l’avocat en individu-général, en homme politique défenseur de la généralité sociale et serviteur de la société globale. Un Lech Valesa et ses compagnons en Pologne, un Lula et ses compagnons au Brésil, un Nelson Mandela réussirent à se convertir en politiciens, c’est-à-dire précisément en individus-généraux au service de la société globale, luttant pour promouvoir une société d’inclusion, de liberté et d’égalité.

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En Afrique, la revendication identitaire en matière de démocratie est un discours idéologique de classe.

democratiepar3L’argument défensif, communément avancé, pour expliquer la récurrence des crises politiques africaines est la suivante : La démocratie constitutionnelle électorale moderne serait incompatible avec les réalités sociologiques des Etats africains. Il conviendrait donc de remplacer ce modèle, dit importé, par une démocratie endogène, autrement dit par les démocraties des sociétés holistes du passé africain. Cet argument est-il recevable ? Quel est en effet le principe cardinal de la démocratie constitutionnelle électorale moderne ?

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Le choix calamiteux de l’ANC post-Mandela.

Elections ANC ZumaAprès la sanction mémorable que les électeurs sud-africains ont infligée à l’ANC dans les urnes, les analystes pensent que, pour s’éviter un nouveau recul électoral et pour retrouver sa suprématie, ce parti pourrait être tenté d’écourter, avant terme, le règne de Jacob Zuma. "Jacob Zuma doit achever son mandat dans trois ans, mais le parti pourrait être tenté d’écourter son règne pour s’éviter un recul encore plus grave dans les urnes aux élections générales de 2019."note Jeune Afrique.

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En Afrique du Sud, la force de la démocratie.

Elections 1994 AfriqueduSudLa sanction des urnes et la défaite électorale du parti au pouvoir : voilà ce qui arrive immanquablement quand la démocratie fonctionne, quand les peuples ont vraiment leur mot à dire sur la gestion de la chose publique et sur le service de l'intérêt général. Voilà ce qui arrive inéluctablement par la dynamique de la démocratie, infiniment supérieure à la dynamique insurrectionnelle et la logique révolutionnaire, dans la révocation d’un gouvernement corrompu et incompétent qui ne répond pas aux demandes et aux besoins du peuple, qui trahit les intérêts de la Nation.

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Réforme de la Constitution en Côte d’Ivoire. Le sens et l’objet des états généraux de la République. 4/4

Réforme de la constitutionRéappropriation autocritique des valeurs de la République et de la démocratie : la responsabilité citoyenne et politique

Demander  à tenir « les états généraux de la République pour faire le bilan de la crise politique ivoirienne afin que cette situation ne se reproduise pas dans un avenir proche », c’est vouloir recentrer le  débat public ivoirien sur les valeurs de la République et de la Démocratie. C’est vouloir déterminer les raisons ayant conduit les divers protagonistes de la crise politique ivoirienne à trahir si facilement ces valeurs. C’est, dans ce débat autocritique, réinterroger nos engagements individuels et collectifs du passé et du présent. C’est pour chacun d’entre nous, nous mettre en position de réceptivité pour  nous approprier les valeurs de la République et de la démocratie afin de construire le présent et l’avenir de la cité ivoirienne. C’est décider de révoquer le passé en nous y référant comme mémoire de nos abdications et de nos démissions. C’est vouloir bâtir le présent et le futur de la Côte d’Ivoire selon le modèle démocratique de la coexistence de la diversité, du respect des libertés fondamentales, de la coresponsabilité citoyenne et de la fraternité.

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