Articles par balises :démagogie

Populisme identitaire et anticolonialisme démagogique : symptômes de la partitocratie en Afrique.

En Afrique, la démocratie avance résolument. Elle doit cependant réussir à franchir des obstacles redoutables pour ainsi dire mortels. Elle doit surmonter la crise de la  représentativité sociale des partis politiques qui empêche la transformation de l’Etat africain en service des intérêts de la société et en puissance protectrice des droits fondamentaux de la personne. Cette crise ne se manifeste pas seulement par la personnalisation du débat et des affrontements politiques. Elle se traduit aussi par le populisme identitaire et par le discours anticolonialiste démagogique. Ces pathologies politiques se donnent à voir dans les divers épisodes électoraux africains où brillent l’absence des débats d’idées, la déficience de la confrontation des modèles sociétaux, des programmes politiques et économiques. Autant dire que la montée des populismes identitaires, qui revivifie les discours victimaires et les logiques d’extraversion, est pour la démocratie africaine un danger mortel dont il importe de prendre toute la mesure.

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Le front républicain comme impératif politique en situation de crise.

L’exemple de la France et de la Côte d’Ivoire

Le succès du front républicain contre le Front National (FN), en France, aux élections régionales le  dimanche 13 Décembre dernier, nous interpelle en Côte d’Ivoire. Sous la forme du RHDP, le modèle du front républicain  fut, en effet, utilisé en Côte d'Ivoire en Décembre 2010 et récemment en octobre 2015. Comme en France, il a permis de sauvegarder la République et le vivre ensemble contre le nationalisme identitaire qui en menaçait les valeurs fondamentales. Réfléchir sur la spécificité de ce modèle politique s’avère donc indispensable pour continuer à préserver la République et la Démocratie en Côte d’Ivoire en affermissant leurs valeurs cardinales dans la conscience nationale.

Qu’est-ce en effet qu’un front républicain ?

Un front républicain est une union circonstancielle, ou une coalition durable, de partis politiques d’obédiences idéologiques différentes se revendiquant toutefois des valeurs de la République qui sont aussi celles de la Démocratie : Liberté, Egalité, Fraternité. Cette union, ou cette coalition, est construite occasionnellement pour battre électoralement un parti qui se définit contre ces valeurs et menace la République.

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Les leçons de l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2015. 1ère partie

L’élection ivoirienne s’est achevée sur le mode d’un plébiscite du candidat du RHDP par le peuple. En ce résultat (83,66 %) des urnes, la majorité des ivoiriens  salue  manifestement les performances économiques d’un candidat qui a réussi à relever, avec panache, le défi adressé par Laurent Gbagbo au sortir de la crise post-électorale en 2010: reconstruire le tissu économique en lambeaux de la Côte d’Ivoire et assurer la sécurité de tous les ivoiriens. Au lendemain de sa défaite électorale et militaire, Laurent Gbagbo avait mis son adversaire au défi de conquérir, par une légitimité d’administration, sa légitimité électorale contestée et récusée. Le succès d’Alassane Ouattara dans cette épreuve de la légitimité d’administration entre 2010 et 2015 a donc pleinement consacré  une légitimité multidimensionnelle exprimée par le message des urnes le 25 Octobre 2015. La victoire électorale quasi plébiscitaire du candidat du RHDP à un taux de 83,66%, et le taux de participation de 52,86%  obtenu dépit du mot d’ordre de boycott  lancé par la frange extrémiste du FPI, comportent en cela un certain nombre d’enseignements capitaux  qu’il importe de faire ressortir.

Le plébiscite du modèle d’intégration de la société par l’économie choisi par le candidat du RHDP.

En ce succès électoral éclatant du candidat Alassane Ouattara, il faut voir le plébiscite de son modèle d’intégration et de réconciliation de la société par l’économie, c’est-à-dire au moyen du développement endogène. Le choix de ce modèle par le gouvernement est destiné à retisser,   grâce à un programme économique efficient, l’unité brisée de la société. Ce programme devrait ouvrir la porte à la redistribution des produits de la croissance et permettre de résorber le chômage pour faire reculer la poussée identitaire en Côte d’Ivoire.

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La contestation électorale en Afrique Noire. Les raisons profondes du phénomène. (1ère partie)

En Afrique noire à l’ère de la démocratie, rares sont les élections présidentielles dont le résultat n’est pas contesté par le perdant et où ce dernier félicite, avec un fair-play démocratique,  le vainqueur. Les cas récents du Nigeria ou du Sénégal sont les exceptions qui confirment la règle. La contestation du résultat des Présidentielles est devenue un rituel. Les élections présidentielles africaines sont encore souvent régies par une volonté d’exclusion et elles opposent des forces politiques locales prêtes à en découdre. Des intervenants extérieurs, souvent Occidentaux, pressent les partis politiques locaux de renoncer à la voie de la contestation du résultat des urnes par la rue. Ils leur conseillent, expressément,  d'emprunter la voie des recours judiciaires. Cette solution de sagesse démocratique n’amène  cependant pas  les perdants à consentir à la légitimité électorale du vainqueur même lorsque le processus électoral est validé par les institutions de régulation et de surveillance nationales et  internationales des élections.  

 Loin d’être anecdotique, le rituel de la contestation électorale trahit donc un refus des règles du jeu de la démocratie et plus profondément du suffrage universel  par les acteurs politiques africains. Ces derniers continuent encore  de se considérer comme les maîtres et les propriétaires de la société. Au lieu de concourir à l’expression de la volonté générale et à la formation de l’intérêt général, les partis politiques africains en revendiquent le monopole. Encore animé par l’esprit de la lutte indépendantiste et anticolonialiste qui prétendit être le combat d’un peuple uni derrière un parti politique et son leader charismatique contre des envahisseurs étrangers, chaque parti africain estime représenter le peuple en sa totalité. Or à l’ère de la démocratie « le peuple comme totalité pris au singulier est introuvable » comme le souligne Pierre Rosanvallon. « Loin de former un bloc, dont une unanimité livrerait le secret substantiel, il est une puissance que nul ne peut seul posséder ou prétendre incarner ». S’octroyant, a priori, la majorité électorale en dépit de cette évidence, chaque parti politique s’attribue donc  la victoire  à  l’élection présidentielle,  même lorsque sa campagne électorale ou sa gouvernance fut calamiteuse.

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Le bien-être des populations : un impératif catégorique de la politique. 1ère partie.

Depuis la nuit des temps, dans les sociétés qui se sont affranchies de l’état de  nature, la gestion des affaires de la cité par les dépositaires de l’autorité publique, la politique,  a eu pour objectif d’organiser et de promouvoir le bien-être des populations. Cette destination ultime  de la politique a été élevée au statut de norme absolue de l’Etat moderne dans les théories du contrat social ou de la transformation de la société par la révolution. En situant la source de la souveraineté et de la légitimité  dans le peuple,  les penseurs de la politique  ont institué la raison d’être du Pouvoir et de l’action des gouvernants dans la représentation des gouvernés et dans le service de leurs intérêts suprêmes. Telles sont les normes inconditionnées de l’action politique moderne. La science politique a défini en conséquence la République et la démocratie libérale et les formes institutionnelles afférentes comme étant les médiations idoines permettant de réaliser de manière tangible ces impératifs.

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La démocratie libérale à l’épreuve en Afrique Noire (1ère partie)

En Afrique noire la démocratie libérale est à l’épreuve. Au moment où couplé au triomphe de l’économie libre de marché, ce régime complexe s’impose en Afrique après l’ère des Etats mobilisateurs, il importe de déterminer sa spécificité. Cette définition précise de la démocratie libérale, qui en éclaire la problématique, permet de résister au pessimisme démocratique qu’entraîne la résilience des autocraties, et des poussées anti-démocratiques du nationalisme communautaire et des populismes. Elle permet de les identifier comme étant une réaction de résistance des forces d’inertie dans la dynamique d’accomplissement irrésistible du régime politique de la liberté des peuples en Afrique noire.

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Le pouvoir ivoirien prépare-t-il des fraudes comme le clame le groupe CNC ?

L'opposition ivoirienne accuse le pouvoir de préparer des fraudes,  annonce  JA dans son édition en ligne de ce dimanche 14-Juin 2015. On s'y attendait! A cinq mois de l’élection présidentielle ivoirienne, cette démagogie bien connue de la CNC,  d’une coalition d’opposition  qui n’a, jusqu’à ce jour, pas réussi à présenter la moindre offre politique claire et crédible aux Ivoiriens donne, de manière  symbolique et inquiétante, le ton d’une politique partisane de la terre brûlée qui va tenter d'imposer  à la campagne électorale de la présidentielle le rythme du soupçon et de la contestation : un brouillage opportuniste s’inscrivant dans la continuité d’une stratégie de sabotage préméditée  qui ne fut jamais abandonnée par un anti-mouvement sectaire que l’on peut accuser de tous les défauts sauf ceux de la cohérence et de l’opiniâtreté ; un brouillage opportuniste destiné à masquer la faillite politique d'une coalition antirépublicaine et antidémocratique démasquée comme telle par la majorité des Ivoiriens!

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Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du CNC en Côte d’Ivoire. (2ème partie)

L’auteur de cet article-ci ne saurait nier la résilience continentale du tribalisme du népotisme et de la corruption. Il importe de combattre et de guérir ces maladies génétiques des Etats postcoloniaux d’Afrique noire (une prochaine contribution de l’auteur sur ce sujet verra bientôt le jour). Mais quand une coalition partisane, adepte du nationalisme communautaire, s’en empare en guise d’argument électoraliste, comme le fait le groupe CNI en Côte d’Ivoire, pour tenter de reconquérir le pouvoir, il importe de dénoncer cette stratégie électoraliste qui relève alors de la démagogie et du populisme. Quand ce groupe, qui s’est illustré dans le tribalisme, le népotisme et la corruption durant son exercice du pouvoir à la tête de l’Etat ivoirien entre 2000 et 2010, enfourche le cheval de bataille de la dénonciation du tribalisme, il faut dénoncer cette imposture ! Quand ce groupe, qui a pratiqué à outrance le tribalisme, le népotisme et la corruption sans aucunement se remettre en cause après sa défaite électorale, qu’il a d’ailleurs jusqu’à ce jour refusée de reconnaitre, retourne subrepticement sur la scène politique à la dérobée par la petite porte en promettant le changement aux Ivoiriens sous un sigle trompeur, il faut dénoncer cette escroquerie. Il faut dévoiler son imposture en le démasquant pour mettre au grand jour son nationalisme ethnique meurtrier de conviction.  Ce nationalisme ethnique revigoré par l’absence d’un débat publique critique sur « l’ivoirité » meurtrière qui était devenue en Côte d’Ivoire un sujet tabou après la guerre civile, constitue toujours, et aujourd’hui plus que jamais, une menace pour la République et la démocratie.

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Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du groupe CNC en Côte d’Ivoire. (1ère partie)

A cinq mois de l’élection présidentielle, la musique de la campagne électorale du groupe CNC (Coalition nationale pour le changement) contre le parti au pouvoir est modulée sur le tempo des accusations de « rattrapage ethnique » et de division sociale. L’enjeu de cette élection serait, pour le groupe CNC et ses soutiens confessionnels, d’arracher la Côte d’Ivoire à «  l’hégémonie d’un groupe ethnique » et de réconcilier les Ivoiriens. Cette accusation n’est pas seulement portée par des politiciens pourtant ouvertement adeptes d’une conception ethnique de la société politique, elle est aussi relayée par les hommes d’Eglise censés être impartiaux! Recouvre-t-elle donc quelque réalité ? S’agit-il au contraire du discours démagogique d’un parti politique qui organise sa stratégie électorale sous le signe du populisme ?

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La maîtrise de la bataille politique condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015. 4ème partie

A la différence de l’ex-pouvoir ivoirien dépourvu de vision et de clairvoyance économique et politique, la problématique centrale de la distribution des ressources a été clairement identifiée par le pouvoir ivoirien actuel. Le choix politique qu’impose cette problématique est allé à l’investissement. La question est alors de légitimer politiquement ce choix économique. Or cette légitimation ne peut se faire selon l’ancienne méthode de gouvernement des démocraties du passé qui consistait pour l’exécutif à administrer l’application verticale du choix technocratique d’un pouvoir central. Il importe au contraire  de légitimer le choix du Pouvoir ivoirien conformément à la nouvelle méthode démocratique d’attention à la particularité. Celle-ci appelle les gouvernements à servir l’intérêt général en étant attentif aux situations individuelles et en traitant des cas particuliers.

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L’Afrique avance résolument dans la voie de la démocratie ! La nécessaire redéfinition du rôle des intellectuels africains dans le processus de démocratisation

L'Afrique avance résolument dans la voie de la démocratie comme le montre l’exemple du Burkina Faso après la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Le devoir de l’intelligentsia africaine est d’accompagner réflexivement ce mouvement continental. Tel fut toujours en effet le rôle des élites dans toutes les contrées du monde. Elles furent les têtes pensantes des transformations historiques et les moteurs intellectuels du progrès. Il doit donc désormais en être ainsi en Afrique. La révolution démocratique africaine a besoin de cette révolution démocratique de l’intelligentsia universitaire africaine qui fut trop souvent le porte-plume des dictatures et des autocraties.

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