Articles par balises :corruption

Le « rattrapage ethnique », nouvelle formule du populisme du CNC en Côte d’Ivoire. (2ème partie)

L’auteur de cet article-ci ne saurait nier la résilience continentale du tribalisme du népotisme et de la corruption. Il importe de combattre et de guérir ces maladies génétiques des Etats postcoloniaux d’Afrique noire (une prochaine contribution de l’auteur sur ce sujet verra bientôt le jour). Mais quand une coalition partisane, adepte du nationalisme communautaire, s’en empare en guise d’argument électoraliste, comme le fait le groupe CNI en Côte d’Ivoire, pour tenter de reconquérir le pouvoir, il importe de dénoncer cette stratégie électoraliste qui relève alors de la démagogie et du populisme. Quand ce groupe, qui s’est illustré dans le tribalisme, le népotisme et la corruption durant son exercice du pouvoir à la tête de l’Etat ivoirien entre 2000 et 2010, enfourche le cheval de bataille de la dénonciation du tribalisme, il faut dénoncer cette imposture ! Quand ce groupe, qui a pratiqué à outrance le tribalisme, le népotisme et la corruption sans aucunement se remettre en cause après sa défaite électorale, qu’il a d’ailleurs jusqu’à ce jour refusée de reconnaitre, retourne subrepticement sur la scène politique à la dérobée par la petite porte en promettant le changement aux Ivoiriens sous un sigle trompeur, il faut dénoncer cette escroquerie. Il faut dévoiler son imposture en le démasquant pour mettre au grand jour son nationalisme ethnique meurtrier de conviction.  Ce nationalisme ethnique revigoré par l’absence d’un débat publique critique sur « l’ivoirité » meurtrière qui était devenue en Côte d’Ivoire un sujet tabou après la guerre civile, constitue toujours, et aujourd’hui plus que jamais, une menace pour la République et la démocratie.

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La corruption, poison interne de la démocratie

Ne nous y trompons pas. En cette ère des démocraties de la bonne gouvernance, régies  par l’éthique de la transparence qui place les pouvoirs et les gouvernements  sous  l’œil inquisiteur des peuples désormais animés par les passions morales, l’adversaire le plus redoutable des régimes démocratiques n’est pas l’anti-républicanisme d’une opposition tenant le discours du repli identitaire. L’adversaire le plus redoutable des régimes démocratiques et des gouvernements les plus légitimes, furent-ils les plus compétents, est la corruption des institutions, des administrateurs et des dirigeants politiques. La prévarication est le poison interne qui les détruit en sapant à la base leur autorité morale et leur légitimité juridique.

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L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire. (2ème partie)

La solution de Jacob Zuma est-elle crédible ?

La maladie de la démocratie sud-africaine, dont la xénophobie est le symptôme, est la crise de la représentation politique des intérêts des populations. La crise de la représentativité résulte de la dérive oligarchique de la classe politique. Elle survient quand cette dernière se met au service de ses propres intérêts, se coupe de la société qu’elle utilise comme ressource politique. La représentation politique des intérêts de la diversité sociale que la démocratie électorale représentative permet de satisfaire est bien souvent dévoyée en Afrique Noire. La représentativité démocratique s’y conçoit, bien souvent, comme incarnation politique d'une identité  ethnique ou confessionnelle.

L’Afrique du sud se conçoit aujourd’hui, plus comme une nation zouloue que comme une nation citoyenne constituée par l’unité de la pluralité des peuples sud-africains. Paradant dans ses vêtements traditionnels et ses peaux de léopard au cours de cérémonies folkloriques, Jacob Zuma se veut l’incarnation de l’identité politique de la communauté majoritaire zouloue. La légitimité de la classe politique dirigeante sud-africaine se définie, dans ce cas, relativement à une légitimité de type ethnique. Le discours politique devient ainsi un discours d’affirmation identitaire tombant dans la démagogie populiste. On en arrive alors facilement au discours de la défense d’une identité communautaire menacée par l’invasion des étrangers ; discours qui potentialise les effets délétères de la discrimination économique du plus grand nombre!

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L’Afrique du sud, l’espérance brisée de l’Afrique Noire.

La solution de Jacob Zuma contre  la xénophobie est-elle crédible ?

Le président sud-africain Jacob Zuma s'est engagé le mercredi 15 avril dernier à combattre la xénophobie, relatent les journaux. Après la semaine d’émeutes xénophobes, le président Jacob Zuma a promis de s'attaquer aux racines du mal."Les Sud-Africains ne sont pas xénophobes", a-t-il assuré. "Si nous ne traitons pas les problèmes sous-jacents, cela va recommencer!", a-t-il dit.

 Comment compte-t-il alors s'attaquer aux "racines du mal" xénophobe?  En luttant contre « la culture de la violence héritée de l'apartheid " explique-t-il. Au plus fort de la semaine des agressions xénophobes, le président Zuma avait déploré que la culture de la violence, héritée du régime ségrégationniste de l'apartheid, n’ait pas été assez combattue lors de l'avènement de la démocratie. "En Afrique du Sud, nous avons eu un système nommé apartheid, qui était très violent. Pour l'abattre, nous avons dû être très violents aussi. Cette culture n'a pas été prise en compte", a-t-il dit. « Dans l'euphorie de l'arrivée de Nelson Mandela au pouvoir en 1994, nous avons adopté une Constitution excellente et nous avons cru que cette Constitution, ce document, allait résoudre le problème". "Grave erreur", a ajouté le chef de l'Etat sud-africain.

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La maîtrise de la bataille politique, condition de la victoire du RHDP en Octobre 2015

En dehors de tout parti pris idéologique ou affectif, le souhait  du  bon sens commun est que le candidat du RHDP remporte l’élection à la Présidentielle d’Octobre 2015 pour une raison toute simple : le bilan économique social et politique du FPI et de ses alliés en dix ans de pouvoir a été catastrophique et terrifiant. Battu dans les urnes en décembre 2010, le FPI a pourtant refusé de s’amender politiquement. Il a refusé de se livrer à une autocritique pour repenser et redéfinir ses objectifs politiques et économiques afin de les réorienter selon une perspective républicaine. Il a refusé de jouer sa partition dans la production du bien commun et du service de l’intérêt général. Il s’est arc-bouté sur un refus irrationnel global du gouvernement élu arguant jusqu’à ce jour, contre tout bon sens politique, avoir été exproprié d’une imaginaire victoire.

 Le FPI demeure, dans la mémoire de la majorité des Ivoiriens, comme un épouvantail effrayant auquel sont associées les images de violence, de guerre  de mort, de corruption, de brutalité, d’intolérance, de division, de  dictature, de régression économique, sociale et politique, de médiocrité et d’incompétence. Son prétexte d’avoir été empêché de gouverner et d’appliquer son programme par des rebellions et des séditions organisées par des puissances hostiles ne saurait nullement être reçu.

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Pour une critique constructive de l’opposition ivoirienne à l’aube de la Présidentielle 2015.

L’une des exigences cardinales de la démocratie électorale représentative est que le Pouvoir soit limité par des contre-pouvoirs. Le gouvernement doit être critiqué et contrôlé par l’opposition partisane, par les  organisations de la société civile et par les simples citoyens. Le principe démocratique de  la limitation du pouvoir  est dépourvu de contenu lorsque fait défaut cette critique et ce contrôle institutionnel et individuel du Pouvoir. Le danger est alors grand de voir s’instituer un pouvoir sans limite. La démocratie est alors menacée par un risque  de dérive autocratique et dictatoriale du gouvernement. Tous les gouvernements démocratiques responsables en appellent  donc à une opposition.

Ce principe de la limitation du pouvoir par le contrôle institutionnel, par la critique partisane et citoyenne du gouvernement est-il respecté en Côte d’Ivoire ?

La réalité du terrain permet de répondre affirmativement à cette question. En Côte d’Ivoire, le gouvernement est régulièrement critiqué. Opérée et relayée par les médias, les ONG, les contributions citoyennes, cette critique relève quotidiennement les échecs et inaccomplissements du gouvernement malgré ses réussites économiques remarquables. Elle dénonce une « justice partiale » selon certains, la cherté de la vie, et les failles de la redistribution des résultats de la croissance. Ce contrôle démocratique citoyen a tempéré le gouvernement relativement aux fléaux qui minent les Etats africains, tels la violation des droits de l’homme, le patrimonialisme, le népotisme, la corruption, le monopole ethnique de la haute administration et de la haute hiérarchie militaire et sécuritaire.

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En quoi consiste le véritable héritage politique de Félix Houphouët Boigny ?

Le véritable héritage politique de Félix Houphouët Boigny, ce  sont les valeurs de la République mariées à la diversité culturelle pour fonder une nation faite de la coexistence harmonieuse des mémoires, c'est-à-dire des cultures ethniques  et des valeurs universelles. Telle fut et est redevenue la Côte d’Ivoire après l’éclipse et les ténèbres des années 2000 à 2010.

Au niveau économique, l’héritage que Félix Houphouët Boigny légua aux Ivoiriens est une manière  de produire  la richesse nationale: c’est la synthèse entre investissement et redistribution qui permet de doter un pays en infrastructures, et de développer  la productivité individuelle et collective grâce à la libre entreprise, une voie indirecte de redistribution.

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Les sources endogènes de la politique africaine de prédation.

Le JDD (Journal du Dimanche) relatait dans sa parution du 21 Septembre dernier ce fait divers banal portant sur le détournement des deniers publics des Etats africains par leurs chefs : « C’est la journée des perquisitions. Les deux juges en charge de l’affaire dite des biens mal acquis (BMA), Roger Le Loire et René Grouman, ont lancé mercredi une perquisition dans un hôtel particulier de la prestigieuse avenue Foch.

« Le bâtiment, de plus de 2.000 m², appartient officiellement à une kyrielle de sociétés, mais les magistrats soupçonnent la famille du président Teodoro Obiang, au pouvoir en Guinée équatoriale depuis 1979 d’être en sous-main la véritable propriétaire. L’immeuble compte six étages, des dizaines de pièces, un escalier monumental, une très luxueuse salle à manger en corail… Dans cette affaire des BMA, les magistrats français ont dans le collimateur trois présidents africains, le Gabonais Omar Bongo (aujourd’hui décédé), le Congolais Denis Sassou NGuesso et le Guinéen Teodoro Obiang, de trois pays riches en pétrole et dont les familles dirigeantes sont soupçonnées d’avoir bâti de colossales fortunes personnelles. » Laurent Valdiguié – Le Journal du Dimanche. mercredi 21 septembre 2011 ».

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