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LA PIERRE REJETÉE PAR LES BÂTISSEURS, DEVENUE ANGULAIRE.

DIBI Kouadio Augustin

Professeur titulaire de Philosophie

Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan.

Le deuxième tour des élections présidentielles aura lieu dans quelques jours. Nous ne pourrons l’accueillir utilement et sereinement que dans la conscience d’une vérité élémentaire : 2 fait suite, de toute nécessité, à 1 comme le lieu de son enfantement, absolument incontournable. L’oubli de cette vérité a pour conséquence une marche qui n’est que piétinement, errance et ensablement de soi dans l’obscur, faute d’attention et de fidélité à ce qui, sans aucune voix, dans le moment premier, est venu nous faire signe pour se retirer et nous observer.

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La CPI juge sous la perspective des obligations de l’homme envers l’humanité.

Le Droit procède des obligations de l’homme envers l’homme.

Dans les cours pénales internationales qui siègent au-dessus des jurisprudences nationales et coutumières, des situations de fait et des rapports de force, pour juger les crimes perpétrés contre l’humanité, les procès se tiennent sous le registre des obligations de l’homme envers l’humanité.

Les victimes doivent être défendues en raison de la violation de leurs droits  fondamentaux d’êtres humains par des tiers qui n’ont pas reconnu envers elles  leurs devoirs inconditionnés d’obligés. Les accusés doivent aussi être défendus dans leurs droits fondamentaux en dépit du caractère abominable des crimes qui leur sont reprochés. Le tribunal qui siège pour défendre les droits de l’Humanité est obligé envers les accusés qui sont aussi, par-dessus tout, des êtres humains. « Il y a, écrit Simone Weil, obligation envers tout être humain du seul fait qu’il est un être humain ». L’accusé, Chef d’Etat, soldat, policier, milicien politicien ou simple citoyen est donc pénalement accusé devant une CPI pour avoir failli à son obligation envers des créatures qui étaient, par-dessus tout, des êtres humains.

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La laïcité de l’Etat, valeur partagée des Musulmans et des Chrétiens de Côte d’Ivoire.

Partout où l'on a voulu reconstruire la société politique et bâtir l'Etat sur les identités primordiales, c'est-à-dire sur les ethnies et sur les confessions religieuses, le sang a coulé. Partout où, dans les sociétés multiethniques et multiconfessionnelles, l’on a voulu placer le pouvoir temporel sous la régence des coutumes et des dogmes confessionnels, la réforme ethnique et confessionnelle de l’Etat a abouti aux politiques de purification ethnique et confessionnelle, aux massacres et aux génocides. Prétendant détenir l’exclusivité de la Vérité et représenter la Nation, les dogmes et les identités sont alors entrés en collision en vue de  s’approprier l’Etat en excluant l'Autre, en éliminant la différence. L’histoire récente, ici en Afrique, et ailleurs dans le monde atteste de la vérité de cette loi tout simplement parce que "la pluralité est la loi de la terre"  comme l’a souligné Hannah Arendt.

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