Après avoir brocardé, en 2010, la communauté internationale qu’il accusait déjà de « parrainer », dans le sens mafieux du terme, l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 au profit du candidat Alassane Dramane Ouattara , Théophile Kouamouo avait, au plus fort des manœuvres d’obstruction et de déstabilisation ourdies par les officines du camp Gbagbo son mentor , étrangement appelé à la rescousse cette même communauté internationale au profit de son candidat de substitution Charles Konan Banny dont les ambitions présidentielles se dessinaient déjà en 2012. Il réclamait de la communauté internationale une intervention politique et militaire en vue d’installer au pouvoir Charles Konan Banny. cf sa Tribune « Il est temps de lâcher Ouattara ! ». Lebanco.net. 25-09-2012 A l’ occasion de cet étrange appel nous avions dénoncé cette contradiction du prétendu anticolonialiste et « souverainiste » camerounais dans la contribution ci-dessous, écrite en Octobre 2012.
En revenant aujourd’hui à son romantisme « anticolonialiste » de jeunesse sous le titre évocateur suivant « La présidentielle de 2015: Une « démocrature » parrainée par la « communauté internationale », Théophile Kouamouo signe de son trait de plume caractéristique, la vanité de son camp politique dont la démagogie ne semble recouvrir qu’une bouillie du cœur. Concoctée avec les obsessions identitaires et avec le romantisme révolutionnaire des idéologies d’importation obsolètes du passé qui macèrent dans le jus empoisonné des ressentiments personnels, cette bouillie du cœur ne propose au peuple ivoirien que le menu de la confusion et de la régression politique, sociale et économique.
Veuillez donc, chers lecteurs, retrouver ici-bas cette contribution écrite en Octobre 2012. Nous y déroulions de manière prémonitoire le scénario qui devait conduire à la formation du groupe CNC. Cette contribution d’Octobre 2012 laisse entrevoir que les nouvelles alliances politiques de la carpe et du lapin nouées au sein du groupe CNC sont loin de relever du hasard et de l’engagement républicain de groupes partisans désintéressés et soucieux du Bien public du peuple ivoirien.
Théophile Kouamouo, journaliste ou mercenaire de la plume?
18 octobre 2012 | Par Alexis Dieth.
Médiapart : Blog d’Alexis Dieth
Après avoir mis sa plume au service de Gbagbo, Théophile Kouamouo l’éditorialiste et fondateur du Nouveau Courrier s’était enrôlé sous Mamadou Koulibaly sans renoncer pour autant à Gbagbo ! Quoique ce dernier aie été, entre temps, lâché pour de bonnes raisons par Mamadou Koulibaly !! Revoilà Théophile Kouamouo, le « souverainiste » et le dénonciateur de la communauté internationale sous Gbagbo, appelant aujourd’hui cette même communauté internationale à installer à la présidence de la République de côte d’Ivoire, l’ex-banquier Charles Konan Banny selon lui « le seul rempart contre le chaos » et le seul à pouvoir instaurer un véritable « rééquilibrage politique » en Côte d’Ivoire! Sous le prétexte de la défense de la démocratie, revoilà Théophile Kouamouo le défenseur résolu de la dictature ethniciste meurtrière de Gbagbo, s’en prenant au Président de la république Alassane Dramane Ouattara et au Président de l’assemblée Nationale Soro Kigbafori Guillaume!
Que dissimule cette étrange tribune du mercenaire camerounais de l’anticolonialisme verbeux de salon qui a toujours prétendument ferraillé en Côte d’Ivoire contre néolibéralisme et contre la communauté internationale ? Que cache cet appel surprenant au soutien de la communauté internationale à Charles Konan Banny contre Alassane Dramane Ouattara ? Cet appel du tambourinaire du FPI qui pourfendait, il y a peu, le prétendu soutien de la communauté internationale à Alassane Dramane Ouattara contre Laurent Gbagbo est-il un appel désintéressé et sincère ? Est-il guidé par le souci de défendre la démocratie ivoirienne et la sécurité publique propice à la santé de son économie ? Cette exhortation à un rééquilibrage politique ethniciste n’est-elle pas plutôt motivée par la sournoise intention de semer, dans un but politique, la zizanie au sein du PDCI au profit d’un tiers ? Ce dévolu, brutalement jeté par ce tambourinaire du FPI sur le président de la « Commission Nationale de Réconciliation » Charles Konan Banny n’est-il pas guidé par le fourbe désir de négocier l’impunité des dirigeants du FPI contre un soutien politique qui aménagerait les conditions de leur retour au pouvoir? Charles konan Banny n’est-il pas finalement le joker du FPI qui cherche à se tirer de son pétrin en s’affublant d’un masque ?
Cette intervention impromptue nous suggère donc une hypothèse : L’on pourrait supposer que, dans le vain calcul sournois de ce plumitif de la désinformation et de la propagande, il faut faire d’une pierre deux coups : Œuvrer pour obtenir l’impunité des dirigeants emprisonnés du FPI afin de leur réaménager une virginité politique en travaillant à la promotion politique d’un ancien banquier international en charge de la Commission Nationale de Réconciliation pour contrer Alassane Dramane Ouattara. En soutien aux manœuvres de déstabilisation ourdies depuis le Ghana, il faut donc œuvrer à la division du PDCI en opposant Bédié à Banny pour permettre au FPI de rafler la mise dans le chaos politique que provoquerait le chaos sécuritaire. Le recours éminemment suspect à Jean-Louis Billon, la porte parole du patronat ivoirien, pour camoufler la problématique de la libération de Gbagbo et de ses complices sous le thème d’une réconciliation requise par le secteur de l’entreprise et par les acteurs économiques, conforte notre hypothèse.
Théophile Kouamouo ne fait pas parler Jean-Louis Billon au nom la santé économique et financière de la Côte d’Ivoire dont il n’en a cure, que le FPI n’a pas hésité à brader et à détruire pour tenter de conserver le pouvoir et qu’il met en péril aujourd’hui dans une logique purement instrumentale pour tenter de se repositionner dans le jeu politique. L’éditorialiste du Nouveau Courrier recentre l’attention sur la réconciliation au moyen de l’insécurité entretenu par les porteurs de glaive du FPI en utilisant Jean-Louis Billon et Charles Konan Banny pour tenter d’obtenir la libération de ses mentors. Sous les prétextes fumeux du rééquilibrage politique et de la sécurité, il abat la carte Charles Konan Banny prétendu « rempart » contre un prétendu « chaos » en vue d’un rééquilibrage politique de nature ethniciste qui profiterait finalement à la bande à Gbagbo.
Cette tribune de l’éditorialiste du Nouveau Courrier est donc en réalité un plaidoyer pour tenter d’obtenir l’élargissement judiciaire pur et simple de ses mentors emprisonnés et pour rétablir, dans la politique ivoirienne, une logique ethniciste qui fait peu de cas de l’unité nationale et de la démocratie citoyenne que le peuple ivoirien a conquis de haute lutte. Au-delà de cet objectif immédiat, la plume mercenaire de l’éditorialiste du Nouveau Courrier qui ignore superbement l’avis du peuple ivoirien révèle un objectif plus global : l’agitation subversive multidimensionnelle des membres de l’ex-gouvernement vise à empêcher que le premier quinquennat de la démocratie ivoirienne ouvert par les élections transparentes de 2010 parvienne à son terme. Il faut empêcher la consolidation de la démocratie ivoirienne fondée sur une conception citoyenne de la nationalité. Cette consolidation ruinerait à jamais l’espoir du retour au pouvoir d’un FPI gangrené par son idéologie ethniciste. Il faut combattre par la même occasion la diffusion, en Afrique, de cette conception citoyenne de la démocratie.
L’étrange silence de Théophile Kouamouo quant aux problèmes concernant la démocratie et la bonne gouvernance qui se posent au Cameroun dont il est originaire atteste de l’opportunisme de ce mercenaire de la plume qui n’intervient ici que pour le profit de son mentor et pour défendre la cause d’un ethnicisme politique rétrograde!! En témoigne l’ardeur avec laquelle, le trémolo dans la voix, il implore, jusqu’au ridicule, la communauté internationale : « La communauté internationale_ écrit-il_ devrait comprendre qu’en soutenant Banny, en se rangeant aux côtés d’un véritable rééquilibrage politique, y compris par les moyens de pression et de contrainte traditionnels -il n’y a pas que la «démocratie des bombes»-, elle pourrait bien réparer ses erreurs et trouver une porte de sortie honorable face à la dictature de plus en plus rétrograde qu’elle a contribué à installer et qu’elle ne contrôle plus du tout ».
En clair, la communauté internationale soucieuse de soutenir la diffusion en Afrique d’une démocratie citoyenne superstructure politique de l’économie libérale ouverte, doit œuvrer à réinstaller en Côte d’Ivoire un rééquilibrage politique de nature ethnique qui favoriserait le retour à une économie d’ostentation et de subsistance moyenâgeuse et fermée. Elle doit œuvrer à remettre en selle, par devers Charles Konan Banny, une dictature ethniciste xénophobe qui n’a pas hésité à détourner massivement le trésor public et à saccager le tissu économique ivoirien pour tenter de conserver le pouvoir.
Autant dire que l’appel criminel de l’éditorialiste du Nouveau Courrier, de cet étrange défenseur de la démocratie qui souhaiterait que les forces armées de la République de Côte d’ivoire restent l’arme au pied devant les attaques armées subversives de ces derniers jours, risque de tomber dans des oreilles de sourds. Cet appel désespéré ne révèle qu’une chose : le désarroi d’une bande de gangsters politiques en fuite, définitivement décrédibilisés, qui ne supportent plus l’exil et qui enragent de voir le peuple ivoirien reprendre pleinement en main sa souveraineté politique pour avancer résolument, avec courage, sur le difficile chemin de l’émancipation économique! <>
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