La dissidence d’Henri Konan Bédié et Soro Guillaume contre le RHDP est-elle une résistance de démocrates contre une dictature ?

La dissidence d'Henri Konan Bédié et Soro Guillaume est-elle une résistance de démocrates contre une dictature ou une dissidence d'apprentis autocrates et de fauteurs de guerre contre un front républicain et une démocratie qui frustre et contrarie leur ambition personnelle de capture patrimonialiste de pouvoir?

La dissidence d'Henri Konan Bédié et de Soro Guillaume contre le RHDP semble relever d'une dissidence d'apprentis autocrates et de fauteurs de guerre contre le programme de construction nationale d'un Front Républicain dont ils auraient renié les valeurs et les fins. Cette dissidence semble relever de l'anti-républicanisme et de l'anti-démocratie. Contre le suffrage universel et la voie des urnes, elle aurait choisi pour réaliser ses fins, la voie de l'insurrection et du coup d’État comme moyen d'allocation du pouvoir.

Il est de notoriété publique qu'Henri Konan Bédié et Soro Guillaume sont entrés en dissidence contre le RHDP pour n'avoir pas été choisis respectivement comme candidat de cette coalition à l'élection présidentielle 2020.
Leur dissidence n'est donc pas déterminée par une opposition programmatique et un souci d'alternance démocratique du pouvoir. Elle est motivée par une volonté autocratique d'appropriation patrimonialiste du pouvoir, au besoin par la force, l'insurrection, le coup d’État et la déstabilisation du pays.

L'incapacité de ces hommes à élaborer de manière cohérente ne serait-ce que les préliminaires d'un programme économique social et politique alternatif, en constitue l'attestation. Disant vouloir former des plateformes non-idéologiques, ils ont tout simplement exprimé leur incapacité à construire une fondation intellectuelle de leur combat politique, à élaborer et à mettre en forme idéologique une conception du bien public qui pourrait situer politiquement leur lutte factionnelle.

Cette carence intellectuelle et idéologique définit leur dissidence comme purement partitocratique et anti-démocratique. Dénués de représentativité sociale et de conception du bien public,  Henri Konan Bédié et Soro Guillaume ont, plus encore que le FPI de Laurent Gbagbo, fait de l’instrumentalisation politique de l’identité ethnique et de la déstabilisation politique leur spécialité et leur rampe d’accès au pouvoir d’Etat.

Les faits tendent à prouver que la paix civile et la stabilité politique dans le notre pays est  menacée par le PDCI/CDRP d'Henri Konan Bédié et le RACI-GPS de Soro Guillaume, bien plus que par le FPI de Laurent Gbagbo qui, depuis avril 2011, s'était muré dans le boycott électoral.

Prêt à tenter de jouer son va-tout pour se reconstituer une légitimité politique au sein d'une plate-forme dont il assurerait la direction durant cette élection 2020, le FPI  semble n'avoir rejoint  la tentative d'insurrection fomentée par Soro Guillaume avec la complicité active d'Henri Konan Bédié qu'en se tenant à distance et par opportunisme. Henri Konan Bédié et Soro Guillaume incarneraient, sous cette perspective, les figures du patrimonialisme de déstabilisation en Côte d'Ivoire.

Désireux de capturer le pouvoir d'Etat, Henri Konan Bédié  initia dans les années 1990 la déstabilisation ethno-populiste de la Côte d'Ivoire. Soucieux de tirer parti du chaos pour réaliser ses ambitions de pouvoir personnel, Soro Guillaume, l'ex-dirigeant syndicaliste étudiant, profita d'une insurrection militaire contre le régime socialo-communautariste de Laurent Gbabo pour s'introduire dans l'échiquier politique ivoirien afin de s'aménager une voie d'accès au pouvoir suprême. Ses manœuvres  de divisions meurtrières au sein des commandants de la rébellion militaire de 2002 et de l’armée, ses reniements et ses trahisons dans l’échiquier politique campent le pedigree sinistre d’un commun diviseur d’un cynisme et d’une impudeur absolus.

Au sein du RHDP qui s'en est débarrassé par décantation et par sa propre dynamique interne d'unification, la paire Henri Konan Bédié/Soro Guillaume était une force de désunion et de désagrégation interne. Leur départ est salutaire. La dissidence de ces hommes qui n’avaient rejoint le RHDP que par opportunisme en vue d’instrumentaliser cette coalition pour servir leurs ambitions de pouvoir  fait du RHDP l'ultime garant de la République et de la démocratie, de la paix civile et du programme politique et économique d'intégration nationale en Côte d’Ivoire.

 

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