Démocratie et nationalisme communautaire : la question de la justice sociale, des vertus civiques, du développement endogène et de l’émancipation des peuples.

Pour que la  justice sociale puisse se réaliser dans un État moderne,  le régime politique de la cité doit, par ses institutions et par son projet sociétal global, permettre de marier la rationalité économique et l’identité ethnique, de combiner l’exigence d’investissement et l’impératif de redistribution. Ces institutions et ce projet sociétal global doivent permettre  de reconnaître et de défendre simultanément les intérêt particuliers qui s’expriment dans la cité et l’intérêt général qui permet de les unir. Le régime politique de la cité doit permettre de construire, à partir de la multiplicité des appartenances culturelles, un corps politique uni par un sentiment d'appartenance commune.

Il doit en être  ainsi pour que les vertus civiques se développent dans la cité, que les échanges produisent du développement endogène, que l’interaction entre le pouvoir politique et la société conduise à l’émancipation des peuples.

Les sous-systèmes et les trois pouvoirs de la cité  doivent être séparés en même que coordonnés. Le système politique doit être indépendant. Le droit positif qui est caractérisé par la nature distributive de sa justice, doit prévaloir sur le droit coutumier dont la justice est exclusivement répressive. Les loyautés familiales, tribales et claniques qui sont discriminatoires, doivent céder le pas à la loyauté patriotique qui est égalitaire.

Ces qualités n’appartiennent pas aux autocraties et dictatures. Elles relèvent des démocraties républicaines pluralistes.

La démocratie permet de réaliser la combinaison entre la rationalité économique et l’identité ethnique dont procède le développement endogène car son programme majeur est de réaliser l’intégration nationale de la diversité ethnique au moyen de la modernisation économique, de la reconnaissance des particularismes culturels et de l’unification citoyenne de la cité.

La démocratie permet d’obtenir l’indépendance de la société politique dont procèdent la justice sociale et l’affermissement des vertus civiques car l’objectif central de la lutte démocratique est la revendication des droits individuels et collectifs  et la limitation de l’Etat qui procède nécessairement de la séparation et de la coordination des pouvoirs.

Les régimes d’autocraties et les nationalismes communautaires qui rejettent la rationalité économique, emprisonnent l’identité ethnique sous la tutelle du pouvoir politique et nie l’autonomie de la personne, produisent du sous-développement.

Les régimes d’autocraties et les nationalismes communautaires qui se caractérisent par la concentration des pouvoirs et en lesquelles se confondent, nécessairement et par définition, les sous-systèmes du corps politique génèrent de l’injustice sociale, de l’arbitraire et de la corruption.

La question de la justice sociale, des vertus civiques, du développement endogène et de l’émancipation des peuples ne peut être résolue par un programme de défense identitaire et de reconfiguration communautaire de l’Etat et de la société. Elle ne peut être résolue par un partage oligarchique du pouvoir d’Etat entre des chefs de fractions. Elle ne peut être résolue ni par la prise guerrière de l’Etat par «des mouvements de libération nationale », ni par les opérations magiques d’un chef messianique. Ces divers régimes antidémocratiques se caractérisent historiquement par l'injustice sociale, par la corruption politique et par l'arbitraire du pouvoir.

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