L’impartialité de la CEI : un sens de la nation et une capacité de désintéressement.

La réforme de la CEI ne doit pas être entendue dans une acception  matérielle et quantitative mais dans une acception intellectuelle et morale.

 L’impartialité et l’indépendance de la CEI ne résulte ni de l’équilibre quantitatif des protagonistes de la compétition électorale, ni de la présidence de cette institution par un tiers en provenance de la société civile  qui est, au demeurant, le lieu d’expression des particularismes.

L’impartialité n’est pas la conséquence d’un équilibre matériel des rapports de forces. Elle est avant tout la conséquence d’une capacité intellectuelle au dépassement de soi, d’une aptitude politique à incarner l’unité de la nation citoyenne et à vouloir pour cette nation.

L’impartialité est une qualité morale et politique. Réformer la CEI, en Côte d’Ivoire, consiste à abroger, par une révolution mentale, les représentations ethniques de la nation et patrimonialistes du parti qui prévalent chez certains protagonistes de cette institution. Il s’agit, pour les membres de cette institution, de révoquer en eux-mêmes cette  mentalité de mandataires  partisans et de la remplacer par une mentalité de serviteurs de la volonté générale du peuple et  de la nation.

La réforme efficiente de la CEI provient de l’effectivité du consensus républicain et du consentement unanime des membres de cette institution aux valeurs fondamentales de la démocratie pluraliste.

La Commission Electorale Indépendante (CEI) est chargée, dans une démocratie pluraliste, d’incarner la nation citoyenne et de préserver l’intégrité de la déclaration de la volonté générale du peuple lors des électionsQu’est-ce que la CEI comme institution d’impartialité démocratique ?», cedea, octobre 2015). Son indépendance et son impartialité résultent de la capacité de ses membres et de son président à se définir comme organes de cette nation et protecteurs de cette volonté au détriment des intérêts particuliers de leurs partis et des autorités ou des personnes qui les y ont nommés. Dans une CEI il est question de représentation d’incarnation et non de représentation de mandat.

Les membres et le président d’une CEI officient en qualité d’organes de la nation et non pas en qualité de mandataires de leurs partis respectifs. Ils incarnent une généralité, le bien commun, l’intérêt général, la nation. Ils ne représentent pas une particularité. Ce ne sont pas les délégués d’un parti ou d’une personne.  

Cet aspect fondamental de la problématique de la réforme de la CEI qui tient au sens de la nation et de la citoyenneté, à la capacité de généralité, doit être pris en considération dans la demande d’impartialité et d’indépendance.  

 

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